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Journée internationale des femmes

Pétronille VAWEKA RUTAYA, médiatrice pour la paix

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, le  8 mars, nous sommes impatients de faire connaître le parcours d’une fervente artisane de paix. Établie maintenant à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, Pétronille Vaweka demeure à ce jour la seule Congolaise ayant agi comme médiatrice pour la paix face à des chefs de guerre, puis comme députée du gouvernement de transition appelée à instaurer les services essentiels à la vie et à la paix. Rencontre avec une femme de compassion qui a su toucher le cœur des faiseurs de guerre.

 

Des médiateurs plutôt que des soldats

À voir les reportages de guerre qui agitent les pays du Moyen-Orient et plusieurs pays d’Afrique, on se demande quelles forces peuvent venir à bout des armes et des intérêts en jeu. De longs  pourparlers de paix menés au niveau diplomatique entre pays belligérants parviennent à  dénouer des impasses. Quand il s’agit de conflits et de guerre civile à l’intérieur d’un pays, d’autres règles s’imposent, et même les Casques bleus chargés des opérations de maintien de la paix au nom des Nations Unies ne peuvent remplir le rôle qui leur est habituellement confié.

C’est alors qu’interviennent les médiateurs pour la paix sur le terrain, accompagnant les groupes qui sont en lutte pour conquérir leur parcelle de pouvoir sur les populations et plus encore sur les richesses d’une région[i]. Ces médiateurs sont habituellement des professionnels qui osent croire à une paix possible. Qu’est-ce qui les motive intérieurement à prendre les risques du métier? La réponse à cette question importe beaucoup aux Antennes de paix, puisque la paix en soi et la paix dans le monde sont intimement liées.

 

Une Congolaise appelée à servir la paix

Travailleuse humanitaire et mère de famille, Pétronille Vaweka Rutaya est l’une de ces médiatrices qui s’est engagée pleinement pour rétablir la paix en Ituri, district situé au Nord-Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Pendant sept ans elle a mené avec succès des négociations avec des chefs de groupes armés qui terrorisaient la population. Nous avons voulu nous approcher du parcours aussi inattendu que périlleux de cette femme reconnue  « experte en gestion des conflits à la Coordination nationale de Stabilisation et Reconstruction (STAREC) en République Démocratique du Congo ».

Du 6 au 15 février 2017, Pétronille était l’invitée principale de la Semaine de la paix organisée au Québec par Pax Christi Montréal sur le thème « Médiation, démocratie: une voix vers la paix! Le cas de la République Démocratique du Congo ». Antennes de paix l’a rencontrée afin de découvrir à même son expérience ce qui fut l’âme de son travail pour la paix.

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Antennes de paix – Dans quel contexte avez-vous commencé votre travail de médiation?

Pétronille  – Comme humanitaire, employée d’Oxfam Grande-Bretagne pour aménager des points d’eau dans les villages et sur des sites des personnes déplacées, il m’a été demandé par le coordonnateur régional d’initier un programme de médiation afin de mettre fin à la guerre interethnique; moi, mère de six enfants âgés de 9 à 14 ans, incluant deux couples de jumeaux. J’ai réfléchi pendant quelques mois sur la mission impossible qu’on me proposait.

Par où commencer? J’ai lancé avec quelques amis la Fondation pour la Paix Durable.

Deux ans plus tard, des citoyens harassés par des années de la guerre civile m’ont envoyé un émissaire. « Tu dois nous aider, il n’y a que toi pour arrêter ces affamés de guerre ».

Dans le chaos de ce pays, je sais que les Ougandais rôdent encore dans les parages, que Héma et Lendu, deux groupes ethniques de l’Est du Congo s’affrontent. Je vois que je ne peux compter sur des services de protection. Moi-même je n’ai pas de formation spéciale en résolution des conflits. Alors comment convaincre des chefs de guerre de déposer les armes? Que pourrais-je leur offrir en échange de l’argent que leur procurent les pillages, le commerce des armes? Faisant fi de ces objections, l’émissaire persiste. « Il n’y a que toi pour les convaincre d’arrêter ces massacres! »

J’ai compris intérieurement qu’il me fallait agir, entrer dans cet enfer de la guerre pour qu’on arrête de s’entretuer et que la vie normale reprenne.

Antennes de paix – Quelles répercussions cette responsabilité aura-t-elle sur votre famille?

Notre famille était installée à Bunia, la ville principale de l’Ituri. Le pays était occupé par des armées étrangères et plusieurs milices. On entendait dire que « pour sauver le Congo, l’ONU doit commencer par pacifier l’Ituri». Les Casques bleus s’y amènent pour une mission de paix[ii]. Avec l’aide de la communauté internationale la RDC adopte, en avril 2003, une nouvelle constitution. Un mois plus tard, Bunia est mise à sac par des milices. Les réfugiés s’entassent dans les camps de l’ONU et à l’aéroport sous la menace des tirs de mortier.

Nous sommes tous en danger. Un jour mon mari se rend en avion au marché de Kisangani pour vendre une grande quantité de poisson salé. Des combats éclatent. Impossible de rentrer à Bunia; il n’a d’autre choix que de prendre le bateau en direction de la capitale Kinshasa. La guerre nous a séparés pendant sept ans. À un moment donné, notre maison de Bunia est pillée et entièrement détruite. Les enfants se sont réfugiés sous un manguier (arbre). Ensuite, ils ont été dans l’un des camps des personnes déplacées à l’aéroport de Bunia.

Présidente de l’assemblée de l’Ituri et députée, j’étais avec les enfants au début de mon travail; ensuite je les ai quittés parce que j’étais recherchée par les extrémistes qui ne voulaient pas la fin de la guerre, étant donné qu’ils bénéficiaient des avantages économiques énormes.

Antennes de paix – En faisant ce travail de médiation, comment avez-vous pu obtenir que des combattants déposent les armes et changent d’orientation?

 J’ai dû commencer par faire un grand effort sur moi-même pour changer ma manière de voir ces hommes. J’avais devant moi des violeurs, des tueurs qui employaient toutes sortes de moyens en menant cette guerre. Je devais arriver à les voir non pas comme des ennemis mais comme des êtres humains. Alors ils se sentaient respectés comme êtres humains malgré tout le mal qu’ils avaient commis. Ce travail intérieur m’a coûté beaucoup, il était essentiel.

Antennes de paix –  Vous étiez en situation d’exercer un certain pouvoir; était-ce un grand atout?

Au début j’étais une médiatrice sans autre pouvoir que celui d’avoir été sollicitée pour une mission. En 2003, élue démocratiquement Présidente de l’Assemblée Spéciale Intérimaire de l’ITURI et Députée Nationale de la transition, j’ai exercé un certain pouvoir. Dans l’une et l’autre situation, je n’arrivais pas à ces chefs de guerre comme une personne de pouvoir. Je devais rester humble devant eux, je venais solliciter ce qu’ils avaient de meilleur pour qu’ils trouvent eux-mêmes la solution. D’ailleurs, cela vaut dans toutes les relations humaines, dans la vie de couple, avec vos enfants et les gens de votre communauté. L’orgueil fait trop de ravages, empêche de débloquer des situations.

Antennes de paix – N’avez-vous pas craint pour votre vie?

Pétronille – J’étais une femme désarmée devant des hommes armés – un coup de fusil et je pouvais disparaître – Ces hommes comprenaient que je prenais des risques et ils me respectaient.

L’une des pires situations que j’aie connues concerne un appel téléphonique reçu à 9 heures du soir pour la libération d’un otage. Je suis partie seule avec le chauffeur – il ne fallait surtout pas alerter la MONUC. En pleine nuit, on avance dans la jungle selon les consignes que l’autre partie nous donne par téléphone. Arrivés à un certain point, on nous demande de ne plus avancer. On me lance des insultes et des insultes probablement pour me faire perdre mon calme et trouver prétexte à tirer. Je garde mon calme en priant tous les saints du ciel. Ces hommes armés finissent par lâcher prise, s’en vont et nous laissent en plan dans le noir de la jungle avec un type inconnu qu’il faut ramener en ville. La parole donnée est la seule arme dans de telles circonstances.

Antennes de paix – En fin de compte, qu’avez-vous compris de ces hommes qui s’en remettaient  au pouvoir des armes?

Pétronille – En les côtoyant, j’ai entendu leurs histoires. Certains avaient pris les armes par désespoir, par suite de circonstances qui ne leur laissaient aucune autre issue. Ils étaient malheureux sous couvert de jouer les plus forts. Leur vie était aussi en danger. Certains avaient été recrutés parfois très jeunes pour gonfler les rangs des milices formées d’anciens soldats, d’autres avaient joint les troupes des pays limitrophes qui convoitaient et convoitent encore l’or et le diamant de notre pays.

Aujourd’hui, la milice reprend ses activités nocives, plusieurs familles sont encore dans l’errance parce qu’on ne leur donne pas une alternative de sortie de violence.

 

Antennes de paix – Et les femmes?

Pétronille – Toujours, j’ai travaillé pour donner plus de place aux femmes. Avant la guerre civile, pendant deux ans, mon mari et moi avons vécu avec nos enfants dans un village proche des Pygmées où les femmes ne sont pas reconnues. Je me suis approchée des femmes pour qu’elles soient conscientes de leur valeur et soient mieux respectées dans leur communauté.

Pendant la guerre, la vie des femmes est indescriptiblement atroce. Rongées d’inquiétude pour leur mari et leurs enfants, privées des approvisionnements réguliers, menacées jour et nuit de tomber entre les mains des pilleurs et des violeurs, la plupart trouvent le courage de faire face au danger mais certaines perdent leur équilibre, sombrent même dans la folie. Plusieurs venaient me trouver pour obtenir conseil et réconfort. Je n’avais souvent que mes bras pour les consoler d’avoir tout perdu.

Je suis membre fondateur de l’Union des femmes du Congo (UFECO), directrice de l’ONG Fondation Paix Durable, membre co-fondateur de l’Initiative des Femmes pour la paix dans la région des Grands Lacs, membre du Comité des femmes de l’Union africaine et d’autres ONG qui ont un effet plus ou moins direct sur la vie des femmes.

 

Antennes de paix  – Tous les défis que vous avez relevés supposent que vous êtes douée d’une réelle force intérieure. Où puisez-vous cette force pour construire une paix durable?

Pétronille – Dans toutes les guerres, les femmes se signalent par leur abnégation, leur travail, leur amour. Je n’y fais pas exception. Dans ma jeunesse j’ai fait partie des premiers enfants noirs à fréquenter l’école des Blancs. Nos parents nous ont appris à rester fiers de notre identité.

J’ai eu la chance de vivre dans une famille croyante, très active dans la communauté chrétienne. La foi en Dieu permet de tenir, d’oser et d’avancer. Quand je crois, je crois! Je m’accroche. Parfois c’est la tempête et je dis : regarde, je suis dans la barque… et tu dors! Quand je Lui parle, j’attends une réponse. En acceptant de faire la redoutable médiation j’ai demandé deux choses : ne jamais voir de cadavre et que mes enfants soient protégés. Et cela m’a été accordé.

Antennes de paix – Un immense merci, chère Pétronille, d’avoir ainsi partagé les convictions et notamment les attitudes qui ont guidé votre travail de médiatrice pour la paix pendant ces longues années. Vos propos révèlent « une foi à transporter les montagnes », une foi qui a le réalisme de la vision, la compassion du cœur et le savoir-faire des mains pour agir.

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Ressources à consulter pour mieux connaître le parcours de Pétronille Vaweka Rutaya :

http://www.globalsecurity.org/military/world/para/mrc.htm sur la situation en Ituri.

https://www.digitalcongo.net/article/34174 – sa nomination au Comité des femmes africaines de l’Union africaine.

http://www.memoireonline.com/02/12/5225/m_De-l-applicabilite-du-chapitre-VII-de-la-charte-de-lONU-dans-les-conflits-identitaires-en-RDC-c19.html sur le conflit en Ituri entre Héma et Lendu.

https://www.eda.admin.ch/content/dam/countries/countries-content/the-democratic-republic-of-congo/fr/Rapport%20SF%20RDC_0409.pdf sur la situation de la femme en RDC.

http://www.irinnews.org/fr/questions-r%C3%A9ponses/2003/09/17 sur l’Opération Artémis.

http://www.rcn-ong.be/IMG/pdf/7-_portraits.pdf « Vivre c’est oser »

http://impactcampus.ca/international/la-paix-par-la-mediation/

[i] Sur le recours croissant aux médiateurs de la paix, lire l’entrevue avec Garry Beitel, réalisateur canadien du film À la poursuite de la paix / In Pursuit of Peace. Aller à https://voir.ca/cinema/2015/11/13/a-la-poursuite-de-la-paix-aux-ridm-entrevue-avec-garry-beitel/

[ii] L’action de Pétronille Vaweka Rutaya est citée dans le documentaire intitulé Le prix de la paix, réalisé en 2006 par l’ONF (Canada) et ARTE (France). Le DVD est accompagné d’un « Guide d’enseignement ». En savoir plus : www.onf.ca/leprixdelapaixeditionspeciale/

 

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Artisans de paix Initiatives de paix

La 4e édition du Prix du Public pour la Paix – miroir de nos solitudes ou de nos solidarités?

Il est fascinant de voir à quel point nous sommes collectivement hypnotisés par les acteurs de division, d’exclusion et de violence armée. Les grands médias ne le reflètent que trop bien. Par ailleurs, nous ne nous préoccupons guère de donner de la visibilité aux milliers de personnes qui œuvrent quotidiennement dans l’ombre à la réconciliation, contribuant à la non-violence et à la paix.

Les instigateurs du Prix du Public pour la Paix ont, quant à eux, compris que tout le monde espère, depuis la tendre enfance, une forme de reconnaissance de la part d’autrui, une des raisons fondamentales pour laquelle ce prix public a été créé. Ils nous rappellent que pour les artisan-e-s de paix de certains pays, qui bien souvent s’engagent au péril de leur vie, des manifestations de soutien provenant d’autres régions de la planète peuvent s’avérer vitales pour la poursuite de leurs actions.

L’édition 2017 du Prix en fait foi: une vingtaine de personnes et d’organisations ont été présentées au Prix, dont la moitié ont reçu suffisamment de soutien du grand public pour être qualifiées de finalistes. Les nominations du public sont venues de l’Afrique (Cameroun, Ghana, Nigeria), du Moyen-Orient (Yémen) et de l’Asie (Inde, Pakistan), des Amériques (Colombie, États-Unis) et d’un seul pays d’Europe (France).

Là où existent tensions et rivalités entre groupes humains, où l’on doit protester contre des emprisonnements injustes, là où les droits des minorités ne sont pas respectés, là où la discrimination accompagne les déplacements de population, il se trouve des jeunes, des hommes et des femmes qui sortent de leur confort pour éveiller leur collectivité aux enjeux de l’heure, faisant preuve d’imagination pour sensibiliser, mobiliser leurs compatriotes à retrouver  leur dignité.

Merci de partager la vidéo à partir de Vimeo, de la page Facebook, du compte Twitter ou de la chaine YouTube du Prix du Public pour la Paix.

Notre réponse à nous, du public

À l’ère du web l’action se déroule à l’échelle de la planète; pour cette raison, le Prix du Public pour la Paix est une initiative en ligne, en trois langues, qui veut donner une chance égale à tous tant pour l’accès à la visibilité qu’à l’expression de la solidarité sans frontières.

Antennes de paix est un partenaire majeur du Prix du Public pour la Paix parce que la mission de cette initiative en ligne rejoint la nôtre : promouvoir une culture de non-violence et de réconciliation pour une paix juste, dans un monde libéré de la violence et de la peur. Nous sommes fiers d’apporter notre modeste part à une équipe de professionnels des médias sociaux (illustration, rédaction, production de vidéos, etc.) assistés de bénévoles qui consacrent gratuitement des centaines d’heures de travail à faire connaître le mieux et le plus possible les initiatives et artisan-e-s de paix.

En qualité de partenaire de soutien et de diffusion, nous sommes toutefois surpris de constater que les candidats au prix reçoivent très peu d’appui de la communauté internationale et qu’ils doivent avant tout compter sur leur propre réseau dans leur propre pays pour être soutenu. Autrement dit, nous gens du Nord qui sommes les plus branchés de la planète, ne prenons pas, ou si peu, la peine d’exprimer notre soutien aux finalistes proposés par des citoyens d’autres continents!

Qu’est-ce que cela veut dire? Sommes-nous dans ce pays à ce point indifférents et peu intéressés à ce qui contribue à notre paix globale, peu importe où sur la planète? Sommes-nous à l’échelle de l’humanité, encore et malgré nos efforts occasionnels de solidarité, d’abord et avant tout concentrés sur nos propres initiatives, au point qu’il nous est difficile de sortir de notre propre réseau? C’est pourtant une tout autre approche qui a été encore une fois préconisée lors du dernier Forum social mondial tenu à Montréal en août 2016.

Le Prix du Public pour la Paix n’est certes pas la seule initiative citoyenne qui mérite notre soutien, mais c’est la seule distinction pour la paix dans laquelle les candidats sont proposés, nominés et appuyés par de simples citoyen-ne-s de la planète. Qui dit plus démocratique?

À quelques jours/ heures de la proclamation des lauréats, début février 2017, souvenons-nous que des artisan-e-s de paix partout sur la planète ont besoin de reconnaissance. Nous vous invitons à visiter le site, à vous abonner en laissant votre adresse courriel sur le site à https://prixpublicpaix.org/, puis à aimer la page Facebook du Prix du Public pour la Paix.

Et n’hésitez pas à laisser des commentaires et suggestions à l’Équipe du Prix du Public pour la Paix.

Antennes de paix

antennesdepaix@gmail.com

Le 25 janvier 2017

 

 

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Journée internationale de la tolérance Liberté religieuse

En cette journée d’appel à la tolérance …et à la liberté religieuse

La veille de la Journée internationale de la tolérance, célébrée le 16 novembre, le Rapport 2016 sur la liberté religieuse dans le monde révélait que la situation de la liberté religieuse s’est clairement aggravée dans 14 pays (37 %) et ne démontrait aucun signe de changement évident en 21 pays (55 %).

chretiens-genocide

Sur les 196 pays couverts par l’étude de l’organisation internationale Aide à l’Église en détresse, 38 se caractérisent par des violations importantes de la liberté religieuse. Dans ce groupe, 23 pays ont été classés dans la catégorie de haut niveau dénommée « persécution » et les 15 restants dans la catégorie « discrimination ».

En 23 pays les violations contre la liberté religieuse vont au-delà des formes relativement modérées de l’intolérance pour représenter une violation fondamentale des droits de l’homme.

Les chrétiens sont l’un des groupes religieux victimes des persécutions. Antennes de paix propose ici de nous laisser toucher par l’appel des chrétiens du Moyen-Orient répercuté à Montréal lors d’un colloque, et de nous interroger sur le quasi silence des grands médias sur un enjeu qui relève du respect des droits et libertés.

Un impressionnant dossier présenté par GisèleTurcot :

Un appel des chrétiens persécutés, au Moyen-Orient et ailleurs

https://antennesdepaix.org/un-appel-des-chretiens-persecutes-au-moyen-orient-et-ailleurs/

Pour en savoir plus à propos du Rapport 2016 sur la liberté de religion :

http://www.liberte-religieuse.org/ Observatoire international sur la liberté religieuse.

http://files.acn-aed-ca.org/28-pages-2015-2.pdf Rapport 2015 de l’AED Canada

https://www.youtube.com/watch?v=Id-82ygd27o clip de présentation du rapport 2016 – Brisons le silence…

http://information.tv5monde.com/en-continu/nouvelle-degradation-de-la-liberte-religieuse-dans-le-monde-selon-un-rapport-139098 Carte intitulée: L’intolérance religieuse en 2016

http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/nouvelle-degradation-de-la-liberte-religieuse-dans-le-monde-selon-un-rapport_1850569.html carte du monde

http://www.lalibre.be/actu/international/un-rapport-pointe-une-nouvelle-degradation-de-la-liberte-religieuse-dans-le-monde-582aefb8cd70735194a21e7c

http://www.lefigaro.fr/international/2016/11/15/01003-20161115ARTFIG00181-la-liberte-religieuse-est-en-recul-dans-le-monde.php

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Artisans de paix résilience

Le Souffle d’Etty. Jet de lumière dans la nuit

En tournée au Québec du 7 octobre au 12 novembre 2016, la Compagnie française de théâtre Le Puits, en collaboration avec l’Association des Arches du Québec, nous offre Le Souffle d’Etty. Grâce à la mise en scène de Michel Vienot assisté au décor par Jacques Félix Faure, deux comédiennes, Annick Galichet et Mary Vienot, relèvent magnifiquement le défi de transformer en jeu théâtral le journal intime qu’Etty Hillesum a écrit au temps de la Shoah. Les pièces musicales et les chants donnent au dialogue le temps de se déposer chez le spectateur, ravi de se laisse aspirer et inspirer par le récit d’un itinéraire lumineux.

 

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Le rideau s’ouvre sur un jet de lumière. Est-ce un carré de sable pour enfants que j’aperçois là? Et ce jeu de poulies accrochées à un poteau vers la gauche, à quoi  pourrait-il bien servir? Tout le décor un peu sombre s’anime dès l’entrée en scène des deux comédiennes dévorées du même feu qui animait Etty Hillesum, cette jeune femme juive, hollandaise,  dont elles se font porte-parole pendant une heure et demie.

Le Souffle d’Etty est la mise en scène captivante du journal intime qu’elle a rédigé entre 1941 et 1943, dans la Hollande occupée par les Allemands, pendant ses études en droit à Amsterdam. Etty Hillesum y trouve un refuge où elle livre sans détour ni complaisance pensées, émotions, passions qui l’agitent et la rendent souvent malheureuse. À mesure qu’elle met des mots sur les mouvements intérieurs qu’elle analyse, aidée en cela par la relation qu’elle développe avec le psychologue Julius Spier, disciple de Karl Jung, elle découvre un chemin de libération et de joie qui va se déployer jusqu’à sa mort le 30 novembre 1943.

Par la magie de la musique, du chant, du jeu corporel tout en souplesse de Mary Vienot et Annick Galichet, une grand-mère (Masha) et sa petite-fille (Lucy) avide de retracer l’itinéraire d’Etty, le spectateur est lui aussi fortement attiré vers le mystère qui se donne à voir : une voix intérieure prend forme, devient plus forte que les bruits de guerre alentour. Une voix plus pénétrante que la haine et la vengeance, qui libère la bonté des êtres et ouvre une percée sur la bienveillance divine.

Du chaos en soi et au dehors

Etty n’y arrive pas d’un seul trait, c’est ce qui la rend si proche de nous. Elle se fraie un chemin dans son « chaos intérieur ». Elle ne mâche pas ses mots pour décrire ses poussées de déprime, de vanité ou de volupté afin de les exorciser. C’est un rude combat, adouci par la source qu’elle sent jaillir en elle. Lorsque le jeu des poulies glisse la chaudière remplie de sable sous le faisceau de lumière, tel un sablier, le spectateur comprend que le temps est un incontournable maître de sagesse.

Mais ce regard sur soi n’est-il pas d’une grande futilité face à l’état du monde qui se dégrade autour d’elle? Etty Hillesum se débat avec cette question – comme ce théologien qui demandait : avons-nous le droit d’être heureux pendant que des enfants meurent de malnutrition, que des millions de personnes sont forcées de tout quitter pour sauver leur vie?

« Avec toutes ces souffrances autour de soi, on en vient à avoir honte d’accorder tant d’importance à soi-même et à ses états d’âme.  Mais il faut continuer à s’accorder de l’importance, rester son propre centre d’intérêt, tirer au clair ses rapports avec tous les évènements de ce monde, ne fermer les yeux devant rien, il faut ‘’s’expliquer’’ avec cette époque terrible et tâcher de trouver une réponse à toutes les questions de vie ou de mort qu’elle vous pose. Et peut-être trouvera-t-on une réponse à quelques-unes de ces questions, non seulement pour soi-même, mais pour d’autres aussi.» (Journal, p. 51)

Époque terrible en effet. Une page de son journal en témoigne :

« Cela recommence : arrestations, terreur, camps de concentration, des pères, des sœurs, des frères arrachés arbitrairement à leurs proches. On cherche le sens de cette vie, on se demande si elle en a encore un. Mais c’est une affaire à décider seul à seul avec Dieu. Peut-être toute vie a-t-elle son propre sens, et faut-il une vie pour découvrir ce sens. » (Journal, 14 juin 1941, p. 37)

En juillet 1942, Etty est appelée à servir le Conseil juif que les Allemands ont constitué. Elle va partager les tâches ingrates d’identification de ses compatriotes mais aussi les privilèges de la petite bureaucratie. Deux semaines après son entrée en service, le Conseil décide d’affecter une partie de son personnel au camp de Westerbork. Etty s’offre pour y aller. Elle y arrive en tant que « fonctionnaire », agissant comme infirmière, travailleuse sociale et même guide spirituel. À trois reprises elle peut sortir du camp pour des raisons de santé qui la ramènent à Amsterdam. Des amis veulent l’aider à se cacher, elle refuse. Le 5 juin 1943, elle reprend le chemin de Westerbork d’où elle partira avec sa famille vers Auschwitz le 7septembre de la même année.

Le jeu théâtral fait de paroles, silence et musique, sert admirablement les prises de conscience d’Etty. Par exemple, son attitude face à la souffrance issue de la terrible réalité :

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Son choix délibéré et généreux d’accompagner ses compatriotes vers une mort annoncée provoque l’étonnement chez  la grand-mère et sa petite-fille; elles ont bien du mal à s’en expliquer. Alors elles empruntent les mots d’une prière consignée au journal d’Etty :

« Mon Dieu, prenez-moi par la main, je vous suivrai bravement, sans beaucoup de résistance. Je ne me déroberai à aucun des orages qui fondront sur moi dans cette vie. (…) Je vous suivrai partout et je tâcherai de ne pas avoir peur. (…) Je ne veux rien être de spécial. Je veux seulement tenter de devenir celle qui est déjà en moi. » (Journal, p. 78)

Ainsi comme l’a écrit Jean Vanier, nous apprenons comment, d’une vie débridée, Etty a pu  devenir une femme qui a pas à pas découvert son centre et finalement la présence de Dieu en elle, sans être reliée à une église ou à une religion.

Chemin vers soi, chemin vers Dieu

C’est sans doute pourquoi le parcours d’Etty Hillesum  – les écrits et la pièce de théâtre de la Compagnie Le Puits –  a tellement de résonance. Spécialement auprès des nouvelles générations qui incarnent la recherche du sujet que la modernité a mis au centre de toute évolution. La quête de sens, de spiritualité, s’appuie en effet sur l’impérieuse nécessité d’être soi-même, de protéger ses intuitions contre le « prêt-à-penser » des institutions ou ce qui paraît comme tel. Le soi devient le premier maître intérieur, dont il faut bien démêler les influences, les scories, en devenant plus attentif à ses meilleures intuitions et aspirations. Un travail en profondeur commence et ne s’achèvera plus. Chez Etty, ce chemin l’amène à goûter l’expérience de la présence de celui qu’elle appelle Dieu.

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À quelqu’un qui lui reproche d’avoir une vie intérieure trop intense, nuisible à sa santé, elle explique qu’elle renouvelle ses forces au quotidien, par le contact avec la source originelle de la vie en elle, goûtant parfois le repos que lui offre un temps de prière. Puis l’essentiel est révélé :

« Quand, au terme d’une évolution longue et pénible, poursuivie de jour en jour, on est parvenu à rejoindre en soi-même ces sources originelles que j’ai choisi d’appeler Dieu, et que l’on s’efforce de laisser libre de tout obstacle ce chemin qui mène à Dieu (et cela, on l’obtient par un travail intérieur sur soi-même), alors on se retrempe constamment à cette source et l’on n’a plus à redouter de dépenser trop de forces. » (Journal, p. 226)

Source de force, de paix et de joie, tant de fois mise à l’épreuve chez Etty. Plus vivante que jamais, la voilà aussi confrontée au malheur des autres, dans le camp de Westerbork, que les comédiennes évoquent sur scène : voyez cette mère affaiblie, affamée qui n’a pu allaiter son enfant depuis trois jours; écoutez le gémissement de cette autre femme inscrite sur la liste des gens qui quitteront le camp le lendemain matin, mais qui n’a plus assez de vêtements secs pour partir. Comment leur venir en aide quand on n’a rien à offrir? Un tel dénuement ne prouve-t-il pas l’absence de Dieu?

Le silence des comédiennes est ici puissamment révélateur du paradoxe qui dérange : Dieu est un Dieu fragile, souffrant de son impuissance, obligé de s’appuyer sur notre coopération. Etty n’a pas de mots de consolation à offrir mais sa présence se fait offrande compatissante.

Paix dans le monde, paix en soi

En cette longue guerre, Etty se démène comme elle peut avec le ressentiment contre l’occupant qui veut l’anéantissement de son peuple. Elle écrit en mars 1941 : « C’est un problème de notre époque. La haine farouche que nous avons des Allemands verse un poison dans nos cœurs… on a parfois le sentiment de ne plus pouvoir vivre cette époque maudite»  (Journal, p. 18). Sa pensée devient plus radicale :

Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même. Extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit. Ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue, en amour…  Ou est-ce trop demander? »

Le Souffle d’Etty nous met ici en face d’une réalité contemporaine d’une brûlante actualité. Des forces politiques révolutionnent l’ordre établi dans certaines régions du monde en utilisant des stratégies de communication ultramodernes tout en posant des gestes qualifiés de barbares.  Nous sommes pris de court pour ramener la raison sur le chaos, ne disposant pas d’instruments de lecture pour décoder ces nouveaux malheurs. Nous peinons à redécouvrir l’être humain dissimulé sous l’habit du combattant qui refuse de se plier aux codes guerriers connus. Le désarroi succède à l’indifférence.

Même si nous vivons dans un pays en paix, les conflits vécus ailleurs ont un écho chez nous. Des mouvements migratoires jettent à notre porte des individus et des familles qui ont une autre langue, une autre histoire; cela dérange, déstabilise, voire contrarie nos perceptions. Cela nous interroge : sommes-nous prêts, suis-je disposée à écouter le récit de leurs aspirations et de leurs souffrances?

La non-connaissance est la source de tant de préjugés. Le travail d’Etty Hillesum pour élucider ses propres sentiments envers l’autre, étranger et occupant, montre un chemin d’ouverture qui est aussi un chemin vers la paix en soi et dans le monde.

Chère Etty, on voudrait comme toi « être un baume versé sur tant de plaies». (Dernière phrase du Journal, p. 246)

Gisèle Turcot, Montréal, novembre 2016

En savoir plus :

La Compagnie le Puits : www.compagnielepuits.com

L’Association des amis d’Etty Hillesum : http://www.amisdettyhillesum.fr/Quebec/quebec.html  ou contact au Québec : labelrp@videotron.ca

L’Association des Arches du Québec : www.archequebec.ca  Tél. : (514) 849-0110

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NOTE : Les citations de cet article sont extraites de

Etty HILLESUM, Une vie bouleversée. Journal 1941-1943, traduit du néerlandais par Philippe Noble. Suivi de Lettres de Westerbork, traduites du néerlandais et annotées par Philippe Noble. Paris, Éditions du Seuil, 1995.

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Journée mondiale des communications sociales

50e Journée mondiale des communications sociales

Aux Antennes de paix, nous sommes convaincus que les visions et messages véhiculés par les communications sociales sont déterminants quand il s’agit d’établir des relations de paix durables entre les communautés.

En ce sens, nous ne pouvions pas passer sous silence la Journée mondiale des communications sociales 2016, célébrée en ce 8 mai. Et rendre hommage, par la même occasion, à un communicateur hors-pair, qui jour après jour, ne manque jamais de rappeler cette nécessité vitale de «jeter des ponts entre les personnes, les familles, les groupes sociaux, les peuples» : le pape François.

Dans son message, le pape nous rappelle le rôle fondamental de l’écoute dans les démarches de communication : « Communiquer signifie partager, et le partage exige l’écoute, l’accueil. Écouter est beaucoup plus qu’entendre. »

Cela peut paraître évident, et pourtant ce simple geste d’attention à autrui est si rarement pratiqué : combien de déclarations enflammées se font avant même d’avoir tenté d’écouter l’autre, que ce soit en relations interpersonnelles ou en politique dans les rapports entre les collectivités et les peuples?

Si l’habit ne fait pas le moine, les technologies numériques ne garantissent en aucun cas des communications humaines et solidaires : « Ce n’est pas la technologie qui décide si la communication est authentique ou non, mais le cœur de l’homme et sa capacité de bien user des moyens mis à sa disposition. Le domaine numérique est une place, un lieu de rencontre, où l’on peut caresser ou blesser, avoir une discussion profitable ou faire un  lynchage moral. »

La déclaration du pape à l’occasion de la Journée mondiale des communications sociales est truffée de ces évidences simples à appliquer, entre autres dans nos médias sociaux. Il s agit juste de sortir des logiques programmées et d’utiliser davantage les élans de compassion naturelle de notre cœur!

Lire le texte intégral du pape sur le site du Vatican :
http://fr.radiovaticana.va/news/2016/01/22/message_du_pape_pour_la_journ%C3%A9e_mondiale_des_communications_sociales/1202924#

Lire aussi l’article de l’Osservatore Romano
http://www.news.va/fr/news/en-la-journee-mondiale-des-communications-sociales

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Affirmer la paix Élimination de la violence envers les femmes Non-violence

Dieu veut-il la violence? Non!

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Suite à la vague récente d’attentats, apparemment perpétrés au nom de Dieu, nous publions la belle réponse du théologien Jean-Marc Gauthier à la question que nous avions déjà posée en 2015, suite aux attentats de Paris :

Dieu veut-il vraiment la violence?

Non! Sûrement pas! Vraiment pas!

Que serait ce qu’on appelle « Dieu » si « Dieu » voulait la violence? Un terroriste de Haut-niveau? Nous avons assez de terroristes de bas-niveau pour nous encombrer d’un terroriste de Haut-niveau, pour justifier les terroristes de bas-niveau.

Il est terriblement triste et religieusement blasphématoire qu’on utilise le nom de « Dieu », dans quelque langue que ce soit (God, Allah, Deus, Theos… Dieu),  pour justifier nos violences non-assumées. Le problème des « sacrés humains » que nous sommes, c’est justement de vouloir sacraliser nos violences pour masquer que nous faisons, indûment, des victimes innocentes. On nous a mis dans la tête, en nous forçant le coeur, que nous étions des héros, des martyrs si nous faisions la guerre, si nous gagnions la guerre.

Mais gagner la guerre, c’est toujours perdre la paix. C’est ne rien gagner sinon le souvenir d’avoir été un héros guerrier. Un meurtrier sacralisé … en légitime défense… ou en illégitime attaque.

De la terreur…

Quand on a lancé des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, en 1945,  en tuant des milliers de victimes innocentes, on n’a pas gagné la guerre, on a perdu la paix. On a tué des êtres humains, très réels, en chair et en os, des enfants, des femmes, des hommes. Comment être  véritablement en paix, après cela? Depuis que « la bombe » a gagné la guerre en tuant à outrance, on est entré dans le monde de l’équilibre de la terreur masqué en apparence de paix. La guerre froide. Depuis, la guerre froide s’est réchauffée en déséquilibre de la terreur. Dorénavant, la terreur en déséquilibre peut s’exprimer n’importe comment, n’importe quand, partout. Ce n’est plus Dieu qui est partout, c’est la terreur possible.

Si vous cherchez Dieu, le « Bon Dieu », vous ne le trouverez pas dans ces jeux de terreur déséquilibrée. Vous ne trouverez que des idoles en formation.

… aux idoles

Je cherche  encore le « Bon Dieu ». Ce n’est certes pas celui qui s’est manifesté à Paris quand on tuait des victimes innocentes en criant « Allah est grand », comme ce n’est pas celui qui va se manifester en Syrie quand on tuera des victimes innocentes, au milieu des guerriers, pour venger nos victimes innocentes.

Ce qu’on appelle « Dieu » est à la merci de ceux et celles qui croient en « Dieu » et qui parfois prennent son nom en vain.

On reconnaît un arbre à ses fruits. Si nous croyons à la violence et en faisons un projet sacré, nous faisons de « Dieu » un meurtrier insignifiant et insupportable. Une idole. Quand un jeune homme, à Paris, tuait en tirant à bout portant  en criant : « Dieu est grand », il ne rendait pas gloire à Dieu.  Il disait: « Dieu t’es mon idole » et il faisait de Dieu une idole blasphématoire. Le problème c’est qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. – « Pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».- Il croyait à la violence croyant croire en Dieu. Il ne croyait pas en l’Amour.

Du côté des victimes

Si nous croyons en l’Amour et en faisons un projet divinement vivifiant, nous faisons de « Dieu » le seul « Bon Dieu » que Dieu pourrait être.

Sinon « pas de Dieu » serait mieux. Mais est-ce que ce serait mieux?

À chaque jour, j’essaie encore de croire en l’Amour, ce qui aura toujours l’air d’être fragile quand la violence se prend pour Dieu. Mais je ne vois pas d’autre chemin signifiant et vivifiant. Divinement signifiant et vivifiant.

Si vous cherchez Dieu dans les querelles meurtrières qui tuent la beauté du monde, vous n’avez  de chance de trouver un « Creux de Divin » que bien caché du côté des victimes. Cette apparence de Dieu n’est pas éclatante.  On (Dieu) ne saurait vouloir ni apprécier la violence quand on en est victime. Tuer au nom de Dieu c’est un peu beaucoup tuer Dieu, s’il est vrai que Dieu est amour.

Jean-Marc Gauthier, théologien (à la retraite), Saint-Jérôme, Qc

Liens à consulter :

«Je veux répéter avec fermeté que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité, et utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voie est un blasphème» Pape François
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-denonce-comme-un-blaspheme-l-utilisation-du-nom-de-Dieu-pour-justifier-la-violence-2015-11-15-1380582

La guerre au nom de Dieu ?
http://www.lavie.fr/actualite/religions/la-guerre-au-nom-de-dieu-06-01-2016-69580_395.php

Une violence divine ?
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/27/une-violence-divine_4838378_3232.html

La religion mène-t-elle à la violence ?
http://www.lactualite.com/politique/le-blogue-politique/la-religion-mene-t-elle-a-la-violence/

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Femmes

Le rôle des femmes dans le processus de paix en Colombie

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Les articles de presse n’en parlent pas, les analyses académiques non plus, et pourtant les femmes en Colombie sont partie prenante des  négociations de paix qui se déroulent à La Havane entre leur Gouvernement et les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC). Si, tel qu’annoncé, des accords de paix sont enfin signés le 23 mars 2016, ce sera un grand jour pour les Colombiennes.

Les Colombiennes sont partie prenante du processus de paix en Colombie

« La paz sin mujeres no es paz »

C’est ce qu’ont découvert de nombreux citoyens et citoyennes du Québec venus entendre les propos de madame Rosa Emilia Salamanca Gonzalez,  animatrice du Collectif de réflexion et d’action en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité en Colombie. Elle est en tournée au Canada du 22 février au 10 mars 2016, accompagnée de Ricardo Mendoza, collaborateur, à l’Invitation des Antennes de la paix.

Rosa Emilia possède une formation en anthropologie, droits humains et politiques publiques, et une connaissance approfondie des peuples autochtones, qui l’ont bien préparée à la défense des droits humains des femmes et à la construction de la paix.

Elle assume la direction stratégique de la Corporation CIASE (Corporación de Investigación y Acción social y Económica) basée à Bogota, une organisation dédiée au travail pour les droits humains, la paix et la démocratie en Colombie, en vue de la transformation des conflits et selon une approche écoféministe. CIASE est membre d’un large réseau d’organisations de droits humains et d’économie solidaire.

Le Collectif construit la paix avec l’atout de la diversité

Le Collectif de réflexion et d’action en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité est l’une des initiatives suscitées par CIASE où Rosa Emilia a exercé un réel leadership.

Contre toute attente, le Gouvernement de Juan Manuel Santos a reconnu en 2012 qu’il existe bel et bien « un conflit armé » en Colombie, et pas seulement une chasse au terrorisme, rendant ainsi possible une série de discussions et des propositions pour un accord de paix. Dans la même venue, le gouvernement a décidé de soutenir la création d’un Centre national de la mémoire (Centro nacional de la memoria) qui documente les massacres et déplacements de populations qui ont fait 7,5 millions de victimes, dont au moins 220 000 morts et six millions de déplacés, selon des chiffres officiels.

Dans ce contexte et malgré la peur régnante,  une soixantaine d’organisations de femmes et d’hommes ont formé ce Collectif représentatif d’une grande diversité de visions et tendances politiques, d’appartenances culturelles, religieuses, économiques, ethniques et sociales (femmes autochtones, anciennes combattantes, universitaires, etc.). Le collectif a développé une manière de travailler ensemble jusqu’à proposer un « Pacte Éthique pour un pays en paix » (Pacto Ético por un Pais en Paz). À l’aide de ce manifeste public, il a créé des stratégies pour transformer la culture de la violence par l’éducation à la paix, le dialogue à partir des différences, la transformation des conflits et les plaidoyers.  Ce travail lui a valu de recevoir le Prix de la Paix 2015 de l’organisation Pax Christi International basée à Bruxelles.

Non plus victimes mais actrices de paix

L’enjeu du côté des femmes était de passer du statut de victimes du conflit à celui d’agentes de transformation de la culture de violence en une culture de respect des droits humains qui mettra fin à l’impunité et reconstruira lentement le tissu social.

Une dizaine de plateformes et coalitions ont fait alliance pour réclamer la participation des femmes aux commissions de travail à La Havane. De plus, les femmes ont obtenu la formation d’une sous-commission du genre (analyse selon les sexes) qui a droit de regard sur les travaux des commissions et leurs implications du point de vue du respect des droits des femmes; cette sous-commission offre aussi des réflexions et des propositions touchant  des points de négociation tels que :

  • la participation à la vie politique;
  • la politique de développement rural si importante pour les milieux paysans et autochtones;
  • la justice réparatrice envers les victimes (victimes des paramilitaires, des FARC, de l’armée nationale, des narcotrafiquants);
  • la sécurité et sa mise en application à travers tout le territoire après le règlement du conflit armé; ce point est capital pour la vie des femmes, des familles et des communautés;
  • la justice transitionnelle qui touche notamment la réintégration sociale des anciens combattants.

Ce gigantesque travail reste encore peu connu de la population en Colombie, d’une part parce qu’elle ne peut pas compter sur les médias et d’autre part, parce que quasi tous les secteurs de la population ayant  souffert des actes perpétrés par les parties au conflit, l’opinion publique reste très polarisée et méfiante quant à l’aboutissement réussi des négociations.

« Nous sommes loin d’une réconciliation, constate Rosa Emilia; nous devons d’abord apprendre la cohabitation (convivencia), passer des dialogues impensables à des dialogues possibles. »

La Résolution 1325 de l’ONU : un outil de paix pour les femmes

Ce fut un privilège d’entendre  ce témoin privilégié qu’est Rosa Emilia Salamanca, une militante qui a un grand amour de son peuple, des peuples autochtones en particulier. Elle sait communiquer son indignation contre les injustices dans une langue respectueuse de toutes les parties impliquées dans un conflit.

Son expérience du travail concret pour la paix repose aussi sur sa connaissance de la Résolution 1325 de l’ONU qui demande aux États d’inclure la participation des femmes à la prévention et à la résolution des conflits; Rosa Emilia Salamanca a d’ailleurs été invitée comme experte  en octobre 2015 à une assemblée spéciale des Nations Unies, à New York, pour faire le point sur la mise en œuvre de la Résolution 1325 adoptée à l’ONU en 2000. Rosa Emilia animera un atelier de formation sur la 1325, version  originale et améliorations ultérieures, à Montréal le 9 mars.

« La paz sin mujeres no es paz », dit-elle, convaincue que les femmes, premières victimes des conflits, peuvent aussi contribuer à instaurer ou restaurer plus de justice, pourvu qu’elles soient partie prenante des tables de négociations.

Une tournée organisée en partenariat

La tournée au Canada du 22 février au 10 mars 2016, de cette déléguée du Collectif de femmes de la Colombie est prise en charge par les Antennes de la paix à Montréal, organisme membre de Pax Christi International, en partenariat avec une dizaine d’organisations actives dans le domaine des droits humains, de l’éducation à la paix et à la solidarité internationale :

L’Association des organismes de coopération internationale (AQOCI), Centre justice et foi, CDHAL, Développement et Paix (national et région de l’Outaouais), L’Entraide missionnaire, la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Initiatives et changement, Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC), le Dépanneur Sylvestre à Gatineau.

Sous le titre « Femmes et processus de paix : le cas de la Colombie » deux conférences publiques ont eu lieu, l’une à Montréal le 25 février et l’autre à Gatineau le 2 mars, auxquelles se sont ajoutées une dizaine de rencontres avec des organismes de paix et de solidarité internationale.

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Par ces rencontres et partenariats, les Antennes de paix se réjouissent d’avoir contribué à :

  • relayer les appels des populations colombiennes confrontées depuis des décennies à des situations de violence et d’injustice;
  • communiquer les initiatives et les attentes des femmes colombiennes engagées dans le processus de paix, et leurs pratiques inclusives dans une société civile très polarisée;
  • éveiller, stimuler le sentiment de solidarité avec les victimes et avec les artisanes et artisans de paix en Colombie, une solidarité qui pourra s’exprimer de diverses façons.

En savoir plus : https://www.facebook.com/PactoEticoporunPaisenPaz

http://www.centrodememoriahistorica.gov.co/centro-audiovisual/videos?start=16 https://es.wikipedia.org/wiki/Centro_Nacional_de_Memoria_Hist%C3%B3rica

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Affirmer la paix Paix entre les religions

Affirmer la paix, malgré la violence

 Tout un vol mouvementé pour la colombe de la paix en ce mois de novembre 2015!
(Cliquer pour visionner et ouvrez vos hauts parleurs pour entendre la bande sonore)

Ce court message présente un bref survol des évènements marquants de ce mois en  quelques phrases-clés prises sur les médias et réseaux sociaux.

Partage de réflexions pour la paix

Nous publions un dossier spécial de partage, à la suite de la vague d’attentats, à Beyrouth, à Paris, à Bamako et à Tunis. Ce dossier inclut les  réponses à nos questions sur la violence perpétrée au nom de Dieu et sur l’appel à la paix entre les religions.

Lire le dossier complet « Affirmer la paix, malgré la violence »
https://antennesdepaix.org/affirmer-la-paix-malgre-la-violence/

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Ci-dessous quelques extraits du partage de réflexions, de prises de parole, de témoignages et de commentaires pour la paix.

Prises de parole pour la paix

…dans la presse

Fabrice Hadjadj : Nous voulions non pas la paix qu’on fait, mais celle qu’on nous fiche, peu importe à quel prix de dévastations, de « dégâts collatéraux ». ….il est normal, quand on refuse ce combat pour la justice, que notre paix apparente nous saute à la figure.

Jean-Claude Guillebaud : …quelle que soit sa nature, il nous faut réapprendre à penser la guerre sans céder à la panique. Notre vraie réponse aux terroristes sera de ne plus jamais être « terrorisés ».

Josée Blanchette : Père Noël, en cette année qui s’achève, et qui a bien mal commencé de toute façon, j’aimerais vous demander un peu plus de tolérance, des bas de Noël pour tout le monde, pas seulement pour les fortunés, une autre planète tant qu’à faire, parce que celle-ci, on l’a bien amochée…

 Olivier Kemeid : …moi qui ai longtemps cru que la terreur qui a poussé ma famille à s’exiler était en grande partie responsable de ma naissance, sais aujourd’hui, et m’y raccroche comme on s’accroche à une planche de salut dans cet océan d’horreur, que c’est l’amour et tout ce qui peut nous rapprocher comme êtres humains, par-delà nos différences culturelles, qui m’a fait naître.

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Notre invitée

Pascale Frémond, présidente de Religions pour la Paix, signe un article intitulé L’illégitimité de la violence :

Or il se trouve que cette guerre sainte dont parlait le prophète de l’Islam concernait en premier lieu le combat intérieur que chacun est appelé à mener contre ses propres penchants de haine, d’égoïsme et de séparativité. Ce djihad par le cœur incite les musulmans à faire un effort dans le chemin de Dieu, à combattre leurs propres faiblesses pour s’améliorer et améliorer la société. (…) Puisque cette « guerre sainte » est d’abord à mener en soi-même, qu’est-ce qui pousse certains individus et groupes à la négliger pour lui préférer une guerre contre tous ceux qui ne croient pas dans ce qu’ils considèrent LA religion?

Notre éditorial

L’éditorial de Gisèle Turcot : Mais pourquoi ces convulsions qui secouent nos villes? Pourquoi ces explosions de rage et de haine ciblant des civils? Jusqu’où ira cet effroyable dévoiement qui transforme des fillettes en kamikazes, après voir habillé en soldats des milliers d’enfants? (…) Nous assistons à des convulsions volcaniques qui crachent des humains sur les routes. Qu’y a-t-il dans les entrailles de la terre en ce XXIe siècle pour provoquer tant de rejets? Se pourrait-il que les fondations de notre univers soient ébranlées par la danse macabre des trafiquants d’armes?

Lire les prises de parole dans notre dossier.

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Messages

Conseil œcuménique des Églises : Nous ne pouvons accepter qu’une telle atrocité terroriste soit justifiée par le nom de Dieu ou par quelque religion que ce soit, et nous ne l’acceptons pas. La violence commise au nom de la religion est une violence perpétrée contre la religion.

(…) Ne laissons pas ces événements flétrir notre attention et notre hospitalité à l’égard de celles et ceux qui fuient la violence et l’oppression.

Pape François : Je veux réaffirmer avec vigueur que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité. Utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voie est un blasphème !

Extrait du communiqué de Pax Christi International : Utiliser la violence armée demeure un moyen facile pour se venger, se justifier en prétendant que c’est le meilleur moyen de résoudre les conflits sanglants en cours, et le proposer aux citoyens comme unique source de sécurité.
(…) Jusqu’à présent, les fusils ne nous ont pas permis d’éradiquer l’extrémisme violent; les institutions étatiques doivent se montrer beaucoup plus créatives et transparentes pour trouver des façons de faire, tout en s’appuyant sur des réponses déjà développées par les organisations de la société civile.

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Lire tous les témoignages, hommages et commentaires reçus à la suite des attentats de Paris et des questions que nous avons posées sur le site.
https://antennesdepaix.org/affirmer-la-paix-malgre-la-violence/

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Paix entre les religions

Comment rester unis?

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En France, toutes les communautés religieuses sont endeuillées. Comment rester unis dans cette tornade de ressentis, de peurs, de réactions et d’accusations?

Comment faire en sorte que la terreur semée n’engendre pas davantage de division, de xénophobie, de comportements haineux et de violence?

Et plus particulièrement, comment les grandes religions peuvent-elles se rassembler autour de l’essentiel : la reconnaissance commune en un Dieu de compassion et de miséricorde?

Nous ne pouvons faire autrement que de continuer à tendre les mains et à réfléchir tous ensemble afin de demeurer unis et solidaires malgré l’adversité.

Notre façon de réagir face à la montée de l’intégrisme religieux est déterminante pour le maintien de la paix entre les collectivités.

Avez-vous des  commentaires à partager sur ce sujet? Participez en témoignant au bas de cet article, sur notre page Facebook, ou encore par courriel à accueil@antennesdepaix.org

Lire les réponses dans notre dossier spécial « Affirmer la paix, malgré la violence« 
https://antennesdepaix.org/affirmer-la-paix-malgre-la-violence/

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Non classé Pardon et réconciliation

Dieu veut-il vraiment la violence?

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Difficile de ne pas réagir à la violence des attentats qui viennent d’être perpétrés à Paris. Surtout lorsque les actes de violence semblent être commis au nom de Dieu.

Combien d’agressions violentes dans le monde ont été et continuent à être légitimées par l’interprétation que l’on se fait de la volonté de Dieu?  Mais, est-ce que Dieu veut vraiment toute cette violence?

Aidez-nous à répondre à cette question en répondant sous forme de commentaire en bas de cet article ou sur notre page Facebook, ou encore par courriel à accueil@antennesdepaix.org

Lire les réponses dans notre dossier spécial « Affirmer la paix, malgré la violence« 
https://antennesdepaix.org/affirmer-la-paix-malgre-la-violence/

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Visages et rencontres au-delà des frontières

Toi, qui pleures et vis la guerre…

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Chère petite sœur yézidi,

toi qui habites au bout du monde,
Et qui résides aussi dans mon cœur,
Dans mon humanité la plus profonde

Toi, qui pleures, et vis la guerre,
on a tué ton père violé ta mère,
on vous a chassé de vos terres,
vous a fait perdre tous vos repères..

toi qui as déjà vécu trop d’épreuves, toi dont le cœur d’enfant a été trop vite plongé dans la dure et brutale réalité d’un monde d’adulte, loin des poupées, de l’innocence, des rires et du jeu.

 

S’il te plait, tiens bon! J’aimerais t’encourager à continuer de semer de tes petites fleurs de petite fille, au cœur d’un monde malade..

Tes pleurs me font fondre… Je ne trouve pas de mots pour te consoler. J’aimerais tant te faire un gros câlin, arracher toute cette souffrance qui t’habite. Et surtout t’aider à retrouver la flamme qui illumine tes yeux, et réchauffer ton cœur.

Mais je ne peux que reconnaître mon impuissance, et te remettre entièrement entre les mains de notre créateur qui nous aime tant!

Je le prie de te bercer, de t’entourer de Son amour et de Sa tendresse, et surtout de te faire retrouver rire et sourire, et la paix du cœur !

Illustration et texte de Mélissa

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Nous continuons cette semaine notre nouvelle série de Visages et rencontres au-delà des frontières, un appel à sortir de l’indifférence et à se sensibiliser aux détresses de notre humanité au moyen de l’écriture et la création d’images solidaires. Cette semaine, nous vous présentons un portrait de cœur qui fait suite à l’appel que nous avions publié en faveur du peuple « Yézidi » (ou « Yazidi »). Pour participer, ajouter vos commentaires, ou nous rejoindre à accueil@antennesdepaix.org  pour faire partie de l’équipe d’écriture et d’illustration.

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Commentaires inspirés par le dessin de la fillette Yézidie

Comment est-ce possible que les enfants soient piégés par les jeux des grands? Qu’est ce qui ferait que nous nous réveillerions et que nous jetterions nos armes à terre et que nous redonnerions l’Enfance aux enfants. Un visage d’enfant sans espoir est un paysage sans vie.

Marie-Claude

Ils sont partis, faisant claquer leurs bottes. Tu n’oses pas te retourner au cas où ils reviendraient à la charge pour virer à l’envers le coin de maison que tu habites.

Désolation. Tu ne comprends pas qu’on s’attaque à une enfant. Où sont-ils ceux qui pourraient te protéger?

Seule, tu es seule.

Tu ne sais pas encore que tu es forte, que tu portes en toi un trésor de résilience qui te permettra de te relever pour continuer la route.

Aujourd’hui n’est que tristesse, peine, crainte et appréhension.

Demain se lève mais tu ne vois pas encore le jour.

Viens avec nous guetter l’aube. Viens, lève-toi pour saluer un jour nouveau qui chassera la nuit.

Gisèle

Le désespoir envahit parfois

quand la route est trop longue

quand le ventre crie de faim

les bébés pleurent toute la journée

le vieilles dames autour gardent le silence

les hommes cherchent sans cesse des solutions introuvables

et nous les enfants, les adolescents, qui cherchent juste à s’amuser

car nous sommes incapables de comprendre pourquoi

on chercherait à nous tuer

tout simplement pour nos croyances mal comprises

Colette

….

Combien de larmes, coulant à flots de combien d’enfants, faudra-t-il pour que nous soyons véritablement à l’écoute de la souffrance engendrée par nos convictions aveugles et conflictuelles. Comment se fait-il que nos raisonnements les plus articulés en arrivent immanquablement à la décision d’exclure et de combattre au moyen des armes comme s’il n’y avait pas d’autres issues possibles.

Tu ne le sais sans doute pas, petite fille yézidie, mais cette montée de larmes subite qui inonde ton visage vient de très loin. Ce sont les larmes de tout un peuple qui crie sa douleur. Ce sont les larmes de milliers et de milliers de tes frères, sœurs, parents et ancêtres ayant souffert de persécutions et de massacres durant des centaines d’années.

Pourquoi est-ce à toi, petite fille, que revient l’appel pressant de pleurer toute  la détresse d’un peuple. Sans doute parce que le cœur des grands s’est endurci, parce qu’ils ont endigué les vallées de larmes depuis des siècles  et des siècles, détournant le flot de la tristesse d’une humanité déchue dans des conduits souterrains inaccessibles.

Il ne reste peut-être plus que des petites filles au cœur tendre comme toi pour exprimer toute la douleur et solitude d’un peuple, peuple incompris tout simplement parce qu’il ne prie pas de la même manière que les autres.

manu

Et pour terminer une prière envoyée pas Anne :

C’est à toi, Sainte Marie, qu’est confiée cette souveraine montée de larmes,
Préserve-la de toute amertume, de toute colère.
Permet à cette eau bienfaisante de trouver son achèvement dans la prière de la Pentecôte, adressée à l’Esprit Saint :

 » Sans ta puissance divine,
Il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé. »

***
Que cette enfance tôt « alarmée »
« alarme » en nous ce qui doit l’être.

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Visages et rencontres au-delà des frontières

Pourquoi avoir parcouru tout ce chemin si toi tu n’y es pas?

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Illustration réalisée d’après une photo de Kate Holt publiée par le Comité international de la Croix-Rouge à l’occasion de la Journée internationale des réfugiés. https://www.icrc.org/fr/document/world-refugee-day-2015

Sous le regard de l’enfant migrant

Dans la série : Visages et rencontres au-delà des frontières,

 

C’est vrai, je regardais ailleurs.

Je voyais les statistiques, les politiques internationales et l’ampleur du mouvement des populations en marche sur les chemins. J’entendais les débats enflammés sur le devoir d’asile ou l’urgence de protéger nos frontières.

Mais toi, l’enfant migrant, je ne te voyais pas. Ou plutôt je te voyais du coin de l’œil, de dos, anonyme perdu dans la foule des personnes s’accrochant au navire en train de chavirer.

Et surtout, je n’avais pas vu ton regard. Je n’avais pas vu que tu étais toi-même en train de me scruter depuis un certain temps. De ce regard vulnérable mais patient qui me répétait :

« Pourquoi avoir parcouru tout ce chemin, pourquoi suis-je venu jusqu’ici, si toi, tu n’y es pas, si toi tu n’es pas au rendez-vous? »

Tu attendais avec anxiété que je te voie, que je te reconnaisse. Et moi, le regard tourné ailleurs, je t’ignorais.

Pardonne-moi, je m’étais pourtant promis de ne plus t’oublier, toi le laissé pour compte, l’exilé, le mis de côté. Quand vais-je me décider à me préoccuper de l’essentiel? Non des idées et des peurs qui déchirent le monde, mais bien de toi, présent, juste là, ici, toi qui attends encore un signe de mon cœur.

Dessin et texte de manu

 

Cet enfant migrant…

Il s’excuse presque d’être là, nous interrogeant avec douceur mais droit dans les yeux. Il vient de nuit frapper à notre porte, avec son cœur plus qu’avec ses poings car on ne voit même pas ses mains. Espérons que sa réserve, sa supplication ne se retourne en violence, faute de secours. Quel message de l’artiste… ou plutôt ce que je perçois en découvrant son œuvre.

Un enfant migrant. Il s’excuse presque d’être là. Dissimulé sous ce drap, cherche-t-il un abri? Un proche? Il n’a que des yeux. Je ne suis pas sûre de pouvoir soutenir son regard. Ou ses questions du genre pourquoi le monde est ainsi fait? Suis-je prête à entendre sa question? A-t-il simplement envie de jouer ou de se retrouver dans mes bras?

Si je le reçois chez moi, chez nous, je crains qu’un jour il ne reparte sans se retourner pour dire adieu ou merci. Si je lui refuse l’hospitalité, je crains que sa supplication ne se retourne en violence. La dureté de cœur s’installe trop facilement dans l’expérience du rejet.

Qui de nous deux a le plus besoin d’être rassuré?

À son âge, il n’est pas normal de perdre son foyer. Quelles peurs a-t-il traversées? Quelles nuits a-t-il passé sur les routes de l’exil? A-t-il voyagé seul comme des centaines de mineurs non accompagnés qui arrivent aux frontières, exposés à tous les commerces et dangers?

Ce que je sais, c’est qu’il a besoin de sécurité pour grandir et se développer comme tout être humain.

Noirceur rime avec peur. À la faveur du matin clair, mes peurs se dénouent. Tout à coup mon cœur bat pour lui, pour ses parents invisibles, peut-être introuvables, disparus. La confiance renaît et avec elle un sentiment d’admiration pour lui ou pour elle, pour celles et ceux qui l’ont mené jusqu’ici. Pour ses parents qui ont décidé que, à cause de leur enfant, il valait la peine de tout risquer.

Viens, viens rassasier ton cœur de l’amour dont tu auras besoin encore longtemps pour aller au bout de ton chemin.

Tu as déjà fait de grandes choses en prenant le risque de partir, le risque de venir. Au fond, toi, l’enfant migrant, tu mérites le Prix du Public pour la Paix pour ton courage, ton endurance, et pour les joies que tu sèmes quand tu es enjoué. Alors tu aides les grands à vivre au présent.

Témoignage de Gisèle

Visages et rencontres au-delà des frontières

Nous inaugurons aujourd’hui une série de portraits sans frontières, de rencontres cœur à cœur avec des personnes de notre grande famille humaine. En s’inspirant de photos diffusées sur le web, nous nous laissons interpeller par celle ou celui qui nous rappelle que sur notre planète se vit encore de la détresse, des conflits et des inégalités sociales. Une façon d’être à l’écoute des appels à une humanité plus solidaire et aimante. En prenant le temps de dessiner la personne rencontrée et d’écrire ce qui est porté à notre conscience par cette rencontre, nous tentons de sortir de la banalisation et de l’indifférence omniprésente dans notre culture surinformée. Surinformée mais sous-développée en véritable compassion et miséricorde. Vous êtes invités à joindre vos commentaires et témoignages.

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Pardon et réconciliation

« Au-delà du pardon », une touchante histoire de réconciliation  

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En cette Journée internationale de la paix, Marie-Claude, Anne et Gisèle rendent hommage au film « Au-delà du pardon », réalisé par le palestinien Imad Karam avec la collaboration d’une équipe sud-africaine. Pour résumer, Letlapa, un ancien combattant pour la liberté, Président actuel du Congrès panafricain,  poète et philosophe, autorisa une attaque contre une taverne de Cape Town en représailles contre le massacre brutal d’élèves noirs par les forces armées sud-africaines.

La fille de Ginn, Lyndi, mourut tragiquement dans la fusillade. Ginn veut connaitre « l’homme méchant » qui a autorisé le massacre des innocents. Elle découvre un homme sincère pris dans la souffrance de l’homme noir d’Afrique du Sud.

« J’ai sangloté presque dès le début lorsque j’ai écouté ce film pour la première fois. Dans un univers médiatique noyé dans les mauvaises nouvelles, ce film m’a fait l’effet d’un baume de lumière sur mon cœur d’humanité meurtrie. La beauté de l’amour véritable nous rappelle notre profonde nature humaine et ça redonne espoir. Oui, la Vie sur terre est possible! »

Marie-Claude Bénazet

Lire l’ensemble de l’article dans notre section « Films pour la paix »
https://antennesdepaix.org/au-dela-du-pardon-de-imad-karam/

  “Courageous people do not fear forgiving for the sake of peace”

Nelson Mandela

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Ce récit, qui nous montre comment se sont évanouis les faux jugements que portaient l’une sur l’autre des personnes qui ne s’étaient jamais rencontrées auparavant, nous rappelle à l’ordre : « N’enferme personne dans le tombeau de ta perception avant de l’avoir rencontrée, de l’avoir vue et entendue et enfin d’être touché. »

Lire la suite de l’article de Anne Allard

 

Ce film répond à la question que pose Ginn : « Comment passer du statut de victime à celui de survivant puis de guérisseur blessé? » Chrétienne, elle décide de renoncer à son droit de vengeance légitime; lui est athée mais il reconnaît en chacun une dimension spirituelle. Lorsqu’elle lui offre le pardon, il est renversé : « C’était une nouvelle fenêtre qui s’ouvrait sur la vie. »

Lire la suite de l’article de Gisèle Turcot

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Illustrations de Colette Coughlin

 

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Artisans de paix

« De victime, je suis devenu guérisseur »

Le prêtre anglican Michael Lapsley a exercé son ministère et combattu l’apartheid, ce qui lui a valu d’être forcé de s’exiler au Zimbabwe. Le 28 avril 1990, trois mois après la libération du leader africain Nelson Mandela, une lettre piégée lui arrache un œil, ses deux mains et le rend presque sourd.

Il a survécu à l’attentat : pour lui et ses compagnons de lutte, c’est en soi une victoire sur un plan qui devait le faire taire à jamais. « Les personnes qui m’ont envoyé la lettre piégée sont davantage des victimes que moi-même », écrivait-il un an après l’événement.

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Par la suite, il lui apparut en clair qu’il fallait créer des espaces sécuritaires pour que les victimes des deux côtés puissent enfin exprimer leur douleur et leur colère, pour enfin commencer l’étape de guérison. Autrement les victimes deviennent des agresseurs. L’écoute des victimes est un moment sacré, un moment incontournable pour restaurer la dignité de la personne et lui permettre de libérer des forces vives. D’où la fondation à l’automne 1998 de l’Institut pour la guérison des mémoires (Institute for the Healing of Memories).

Il a l’habitude de dire que nous avons tous besoin de guérison soit à cause de ce qu’on nous a fait, soit à cause de que nous avons fait aux autres, ou de ce que nous avons omis de faire.

Michael Lapsley parcourt le monde pour offrir un processus de libération aux victimes de la violence sous toutes ses formes. Il s’incline devant la résilience des êtres humains qui parviennent « à plonger au plus profond d’eux-mêmes pour toucher un endroit qui leur permet de se projeter vers l’avenir, portés par un sentiment à la fois de paix et d’espoir, et de servir de lumière aux autres »

Lire l’inspirant parcours et portrait de cet artisan de paix, qui de victime de la répression, est devenu guérisseur des mémoires…

https://antennesdepaix.org/michael-lapsley/

 

 

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Journée mondiale des réfugiés

Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin

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Réfugiées Yazidis – Une illustration de Colette inspirée d’une photo prise par Warzer Jaff

 

L’ONU vient d’annoncer que le nombre de déplacés et de réfugiés a atteint le niveau record de 60 millions de personnes en 2014. Les images bouleversantes des migrants en Méditerranée et des Syriens fuyant les combats suffiront-elles à ouvrir nos cœurs et nos frontières au sort de milliers de personnes en attente du statut de réfugiés sur tous les continents? À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés qui a lieu chaque année le 20 juin, nous vous présentons un nouveau dossier dans la série initiée au début de l’année sur les Peuples déracinés, déplacés, exilés.

Notre quatrième dossier sur le déracinement mise sur l’engagement de personnes d’expérience dans l’accueil des réfugiés au Canada. Lorette Langlais et Mary-Ellen Francoeur témoignent de la résilience de ces femmes et ces hommes venus d’ailleurs.  Le journaliste canadien Jean-Claude Leclerc nous explique que « l’arrêt Singh » a établi en justice quel traitement accorder aux requêtes des réfugiés. L’histoire relue par Frédéric Barriault évoque l’intégration réussie des Acadiens et des Irlandais qui ont surmonté l’épreuve de l’exil. Gisèle Turcot présente le Projet Welcome sous la rubrique À l’œuvre pour la paix. Marie-Hélène Carette nous ouvre le chemin de la prière pour et avec les réfugiés.

Voici quelques extraits des textes que vous trouverez dans notre dossier :

familles-refugies-vLes crises humanitaires dans le monde amènent chez nous des réfugiés. Comment les accueillons-nous?  Sommes-nous en mesure de dépasser le choc culturel engendré par ce qui nous semble différent, menaçant? Pouvons-nous sortir de notre zone de confort?

Les préjugés, les stéréotypes ainsi que l’imaginaire collectif envers les étrangers nourrissent souvent des sentiments de xénophobie, le racisme et la discrimination. Pour briser ces barrières et déconstruire les croyances sources d’exclusion, pour combattre l’indifférence et la méfiance, il faut accepter d’être touché par les situations tragiques et inhumaines vécues par les réfugiés.

Lire la suite du texte de Lorette Langlais

Les réfugiés ont-ils vraiment des « droits »? le Canada échappe à ses responsabilités internationales quant à la protection des réfugiés et jette dans les bras de passeurs sans scrupules des gens démunis à qui l’on fait un crime de vouloir sauver leur vie ou leur liberté.

Lire le texte Le Canada, l’arrêt Singh et les réfugiés par Jean-Claude Leclerc

Tout au long de ma vie, j’ai rencontré des gens et visité des endroits un peu partout au monde et c’est, en fin de compte, le contact avec des gens déracinés qui m’a le plus touchée. Ces récits ne traduisent que quelques-unes des images et du vécu de ces personnes déracinées que je conserve précieusement. Il s’agit toujours d’individus immensément beaux et courageux. Ils nous ont permis d’ouvrir nos yeux et nos cœurs à la réalité de la vulnérabilité et de la solitude.

Lire À la rencontre des réfugiés par Mary-Ellen Francoeur

Exil, exode, racines : des mots lourds de sens. Il y a longtemps eu chez nous une tradition littéraire insistant sur les liens quasi « mystiques » unissant le paysan, l’Habitant canadien-français, à la terre qui l’a vu naître et grandir. Et au déchirement de celui qui doit vendre la terre qui a été défrichée et labourée par son aïeul et son bisaïeul. Tradition qui insiste abondamment sur le drame et la nostalgie qui animent celui qui doit quitter — de gré ou de force — cette terre dans laquelle plongent ses propres racines.

Lire le texte De racines et d’Irlande de notre correspondant Frédéric Barriault

Le Projet Welcome consiste à favoriser les contacts entre des nouveaux arrivants et des familles françaises ou des communautés religieuses prêtes à les héberger pendant un temps  déterminé, de quatre à cinq semaines, soit la période qui les sépare de leur accueil en centre d’hébergement public. Accueilli et accueillant peuvent compter sur une personne-référence pour établir les attentes réciproques, ajuster les modalités du séjour et parler du type de lien qu’on souhaite entretenir avec la personne accueillie.

En apprendre plus sur le Projet Welcome, un article de Gisèle Turcot

Lire notre dossier complet avec de nombreux liens sur les réfugiés

Prier pour les réfugiés

Seigneur, Dieu de l’Univers,
Toi qui es PAIX,
Reconfigure-nous un cœur à l’écoute de ton humanité déchirée:
Rends-nous ponts vers l’autre

Lire la suite de la Prière pour les exilés de la Terre de Marie-Hélène Carette

Tu te souviens Marie,
du petit matin où il fallut partir si vite
parce qu’ils voulaient tuer l’enfant ?
Tu te souviens qu’on ne savait que prendre
et que faire du chat
et que l’enfant pleurait ?

Lire la suite de Notre-Dame des Déportés de Gilles Bussières

Lire aussi notre intention de prière pour les réfugiés

Participez à ce dossier!

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Nous avons commencé à travailler sur ce dossier il y a plusieurs mois, et nous ne faisons encore qu’effleurer le sujet. Nous vous invitons à suggérer des compléments d’information et à nous envoyer vos réflexions!

Envoyez votre participation à accueil@antennesdepaix.org

Atelier d’été sur les communications

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Il reste des places dans les ateliers d’été « Communiquer pour rassembler » offerts par le Centre de formation sociale Marie Gérin-Lajoie en partenariat avec les Antennes de paix et plusieurs autres organismes en juillet et août 2015.

Lire tous les détails à :
https://antennesdepaix.org/communiquer-pour-rassembler/

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Ateliers de formation

Atelier « Communiquer pour rassembler »

Suite à la demande et en partenariat avec d’autres organismes, nous lançons une série d’ateliers pratiques sur l’art de communiquer au moyen des nouveaux médias.

De plus en plus d’organismes, que ce soit pour initier une démarche communautaire, un projet de société, un pont de paix, une cause humanitaire ou une mobilisation internationale, sont confronté à la nécessité d’apprendre à communiquer efficacement aux moyens des technologies médiatiques contemporaines.

C’est pour répondre à cette nouvelle demande que les Antennes de paix ont initié cette formation à l’intention de tous les organismes et individus qui veulent apprendre  à communiquer, à promouvoir leur cause et à sensibiliser le grand public.

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Atelier de communication
 « Communiquer pour rassembler »

Spécialement conçu pour les organismes et individus engagés
dans des actions d’entraide, de solidarité et de réconciliation.

Initiation de base :
Comment réussir une campagne de communication
avec peu de moyens?

Vous posez-vous des questions telles que :

  • Comment mobiliser le grand public?
  • Comment assurer la visibilité de votre organisme?
  • Comment transmettre un appel à l’entraide et à la solidarité?
  • Comment rédiger des messages porteurs?
  • Comment prendre des photos et réaliser des vidéos
  • Comment créer des images attrayantes pour les médias sociaux?
  • Comment utiliser efficacement Facebook, Twitter et YouTube?
  • Comment apprivoiser les logiciels gratuits en code libre?

Nous vous proposons un survol complet de ces questions en une mini-formation intensive de trois jours!

Le premier atelier sera donné dans la région de Gatineau, les 10, 11 et 12 juillet 2015. Le même atelier se tiendra ensuite à La Maison de l’Amitié, à Montréal, les 20, 21 et 22 août  2015. Inscrivez-vous dans la colonne de droite de ce site pour être informé des dates et des lieux des prochains ateliers.

Lire tous les détails à :
https://antennesdepaix.org/communiquer-pour-rassembler/

ou partager et imprimer le fichier pdf en cliquant sur le lien ci-dessous :
Atelier Communiquer pour rassembler – 2015

Réservez dès maintenant : maximum de 15 participant-e-s

Écrivez-nous à : accueil@antennesdepaix.org

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Une invitation à
communiquer avec cœur

Nous avons dernièrement ralenti la publication de dossiers afin de mettre en œuvre une approche davantage inclusive et « citoyenne ». Citoyenne dans le sens que depuis le début, Les appels des Antennes de paix invitent à la prise de parole et à la participation des simples citoyens et citoyennes du monde, de chaque représentant ou représentante de notre humanité. Que ceux-ci participent au moyen d’un témoignage, d’un texte ou d’une illustration.

Prendre la plume du cœur

 

plume-coeurNous aimerions encourager ce que l’on pourrait appeler des « billets du cœur », une forme d’engagement personnel à reconsidérer sous l’angle du cœur une information que l’on dit objective mais qui se révèle souvent froide et déshumanisante, étant exempte de compassion et de miséricorde.

Nous lançons l’invitation à celles et ceux qui en ont l’élan à écrire avec cœur sur un sujet à dimension humaine qui les touche. Ces billets de compassion solidaire seront publiés en alternance avec les grands dossiers thématiques que nous continuons à assembler. Impliquant plusieurs recherchistes et rédacteurs, ces dossiers favorisent une vision élargie du sujet grâce à la multiplication des perspectives et des sources d’infos sur un même sujet.

Les appels des Antennes de paix sont en constante évolution depuis leur lancement en été 2014. Nous ne cessons de rechercher la note juste, l’approche enlignée sur les profondes détresses et l’isolement social, la communication qui saura éveiller les cœurs et susciter la véritable rencontre.

Lire à ce propos notre éditorial :

Sortir des grandes froidures …du repli sur soi

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Lire aussi les apports de Marie-Hélène Carette et de Gisèle Turcot à la suite de l’éditorial.

 

 

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Enfants-soldats

Enfants-soldats

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Dans les pays les plus riches, les jeunes se divertissent en jouant à des jeux virtuels de guerre. Ailleurs sur la planète, de nombreux enfants, parmi les plus démunis, sont forcés de prendre les armes et envoyés sur la ligne de front pour tuer, …ou être tués. L’arme automatique, la mitraillette est devenue une figure incontournable, tenant une place importante dans la mémoire de l’humanité contemporaine. Cet appel, plus spécifiquement consacré aux enfants-soldats, approfondit le sujet de notre dossier précédant :  Armes et larmes, enfants captifs des conflits.

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Lire notre dossier complet 
https://antennesdepaix.org/enfants-soldats/

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Voici ta mère, voici ton père! Une prise de parole à propos des enfants qui sont forcés à tuer leurs parents, et qui se font ensuite remettre une mitraillette, en leur signifiant que celle-ci sera désormais leur père et mère. En parallèle avec le fait que dans les pays dits civilisés nous sommes entraînés à symboliquement « tuer père et mère » de diverses façons. Lire la suite dans notre dossier

 

Une nouvelle rubrique :  »  Films pour la paix « 

Apprivoiser « REBELLE »

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Nous inaugurons, avec la recension du film « Rebelle » portant sur les enfants-soldats, une nouvelle section du site des Antennes de paix. « Films pour la paix » cherche à mettre en valeur des productions, documentaires ou fictions ayant une valeur de documentaire, qui incitent à une réflexion approfondie sur les processus de paix, ou encore sur ce qui lui fait obstacle.

La recension de « Rebelle » constitue la partie majeure de notre appel au sujet des enfants-soldats. Marie-Claude, qui a visionné le film et a écrit la recension nous le présente en ces termes :

Le thème des enfants soldats est très dur car il est contre-nature. Un enfant est un être à protéger. Le fait d’utiliser des enfants comme soldats montre jusqu’où l’humanité est à l’envers d’elle-même. Il est nécessaire d’en parler pour prendre conscience de ces réalités. Pour ce faire, j’ai revu le film Rebelle du cinéaste québécois Kim Nguyen, réalisé en 2012, sur la triste situation des enfants soldats. Rebelle devient un excellent prétexte pour en parler.  Lire la suite

Rebelle, de Kim Nguyen


Lettre aux enfants-soldats

Gisèle Turcot nous présente une nouvelle lettre aux enfants victimes de conflits, cette fois-ci spécifiquement dédiée aux enfants-soldats

Chers jeunes, on vous a recrutés de gré ou de force, emmenés en des lieux inconnus, en forêt ou au désert. On a exigé de vous une soumission absolue sous peine de cruelles sanctions. On vous a mis une Kalachnikov entre les mains en vous demandant d’être braves et de tuer, de mettre le feu à des maisons, ou de servir d’esclave sexuelle à tel commandant. Votre histoire tragique ressemble sans doute à d’autres histoires qui nous parviennent grâce aux recherches de groupes locaux et nationaux d’Amnesty International…
Lire la suite dans notre dossier

À l’œuvre pour la paix

Pour terminer sur une note encourageante, saluons le travail d’un acteur incontournable dans le processus de libération des enfants-soldats : L’UNICEF
Lire la suite dans notre dossier

 

Voir aussi deux nouveaux dessins-prière au sujet des enfants-soldats dans la section « Prières pour la paix »

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Enfants et conflits armés

Armes et larmes – enfants captifs des conflits

Notre second appel à la paix sur le thème du déracinement choisit d’accompagner les enfants captifs des conflits qui envoient tous ces humains sur les routes. Ces humains qui forment une foule immense blessée dans son identité.

Lire notre dossier complet : https://antennesdepaix.org/enfants-captifs-des-conflits/

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Une première section touche les enfants déplacés, emportés sur les routes avec les cohortes d’exilés, sous forme de « lettre ouverte aux enfants de la route ».

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Colette Coughlin rapporte qu’aucun enfant ne trouve la paix lorsque la terreur vient du ciel et que les drones armés tuent indistinctement parents et enfants.

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Témoignagele récit de Carine Salumu, canadienne d’origine congolaise fuyant un pays au bord de la guerre.

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Notre reportage : sous la rubrique à l’œuvre pour la paix, nous présentons le Bureau international des droits de l’enfant qui contribue depuis 20 ans à la mise en œuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant.

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Nous amorçons ensuite un premier survol de la situation des enfants-soldats qui vivent sans doute la forme de déracinement la plus troublante.  

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Ne manquez pas notre prochain appel entièrement consacré aux enfants-soldats. Nous inaugurerons notre nouvelle rubrique « Films pour la paix » avec une présentation du film Rebelle (2012), une œuvre réalisée par le cinéaste canadien Kim Nguyen et mettant en scène la jeune Rachel Mwanza.

Lire notre dossier complet : https://antennesdepaix.org/enfants-captifs-des-conflits/

 

Lire aussi le poème-prière de Marie-Hélène dans la section « Prières pour la paix »

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Visitez aussi la page des Intentions de prière spécialement conçue pour promouvoir la paix dans les paroisses.

Participez!

Avez-vous quelque chose à ajouter au sujet des enfants-soldats?
Écrivez-nous, offrez un témoignage, un récit, un poème, une prière, un message d’espérance, un dessin ou tout autre contribution pour aider à mieux comprendre le vécu des enfants victimes des guerres menées par les adultes!

Envoyez votre participation à
accueil@antennesdepaix.org

Prochains appels sur le thème du déracinement et de l’exil :

Les réfugiés

Date prolongée de remise des textes et illustrations : lundi 23 mars

(Illustrations : dessins-prière de Colette, Michèle, Marie-Claude, Eda et Paul, réalisés d’après des photos d’actualité)

Joignez-vous à celles et ceux qui offrent une illustration en appel à la réconciliation et à la paix!

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Peuples déracinés, déplacés, exilés

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Nous amorçons cette semaine la publication d’une série d’articles, de réflexions et de partages sur le thème du déracinement et de l’exil. Voici un aperçu de notre dossier Peuples déracinés, déplacés, exilés.

En décembre 2014, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour la protection des réfugiés (HCR) révélait que le nombre de personnes déplacées et réfugiées dans le monde avait atteint un sommet record depuis la Seconde Guerre mondiale, soit 51.2 millions de personnes. 

Les personnes déplacées transportent avec elles la douleur de savoir leurs propriétés dévastées, leurs communautés déchirées par des divisions politiques et religieuses qui vont laisser des traces pendant des décennies.

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Comment nous situer face à des exodes massifs? Quand une partie du corps souffre, c’est le corps de toute l’humanité qui est atteint.

Lire la suite dans notre dossier Peuples déracinés, déplacés, exilés

Déplacés à cause d’un conflit

par Gisèle Turcot

Pendant l’attaque israélienne dans la Bande de Gaza, à l’été 2014, environ 520,000 Palestiniens ont été déplacés; 485,000 ont eu besoin de recourir à l’aide alimentaire, 273,000 ont logé dans les écoles de l’ONU, 17,200 maisons des Gazaouis ont été totalement détruites ou sévèrement endommagées, et 37,650 résidences endommagées sont encore inhabitables.

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cinq ans après avoir obtenu le permis de construire sa maison, des fonctionnaires équipés d’un fusil frappent à la porte avec un avis d’éviction : « Vous avez quinze minutes pour ramasser vos affaires ». Salim est sorti dehors pour négocier un délai; son épouse enfermée dans la maison avec leurs sept enfants s’empresse de téléphoner aux voisins pour obtenir du renfort. Salim discute, résiste, on le malmène. Un fonctionnaire décide de lancer un projectile de gaz lacrymogène par la fenêtre. Un bulldozer arrive, conduit par un employé palestinien connu de la famille, ajoutant au malheur. Reconstruite peu après, la maison connut cinq autres démolitions.

Lire la suite dans notre dossier Peuples déracinés, déplacés, exilés

Le choix de la non-violence

Témoignage de Mary-Ellen Francoeur

Un vendredi, nous nous sommes joints aux Femmes en noir, ces Israéliennes qui, depuis la Guerre des six jours qui a marqué le début de l’occupation israélienne, se tiennent là tous les vendredis pendant une heure. Elles affichent des bannières portant l’inscription “Mettons fin à l’occupation”.  J’ai porté une grande bannière avec une amie musulmane canadienne. Une autre fois, nous nous sommes rendus sur les terres d’une famille palestinienne menacée par trois colonies israéliennes. 

Lire la suite dans notre dossier Peuples déracinés, déplacés, exilés

L’oppresseur opprimé 

par Rita Amabili

Pour son 10e anniversaire (2014), l’organisme « Breaking the Silence » (Briser le silence), a organisé à Tel Aviv une lecture publique de témoignages de près de mille soldats des Forces de défense israéliennes. Ceux-ci s’expriment sur leur culpabilité, leur honte et leurs agissements injustes et insoutenables envers les Palestiniens.

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Inadmissible même pour le soldat qui ne comprend pas toujours facilement qu’il doive rapporter devant son supérieur son quota ordinaire de «terroristes morts»; qu’il sera félicité toutes les fois où il se servira de la population sous occupation comme bouclier humain; qu’il est tenu de faire un usage abusif de la force à chaque moment où l’occasion se présente; d’utiliser l’humiliation et la provocation jusqu’à ce que certains citoyens excédés se mettent à lancer des pierres.

…alors il aura une raison de se défendre.

Lire la suite dans notre dossier Peuples déracinés, déplacés, exilés

 …

Lire aussi sur notre page Prières pour la paix, la prière avec les déracinés de ce monde de Marie-Hélène ainsi que la demande spéciale de prière pour le Soudan du sud.

Nous recherchons des prières de toutes les cultures et confessions religieuses.
Lire les prières publiées en 2014.
Visitez aussi la page des Intentions de prière spécialement conçue pour promouvoir la paix dans les paroisses.

Participez!

Nous recevrons avec gratitude vos commentaires sur ce thème du déracinement…
Écrivez-nous, offrez un témoignage, un récit, un poème, une prière en solidarité avec des expatriés, des réfugiés, des personnes qui ont perdu leurs repères suite à des conflits ou à des circonstances dramatiques.

Envoyez votre participation à
accueil@antennesdepaix.org

Prochains appels sur le thème du déracinement et de l’exil :

Les enfants dans les conflits armés

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Date de remise des textes et illustrations : lundi 16 février

Les réfugiés

Date de remise des textes et illustrations : lundi 23 février

(Illustrations : dessins-prière de Michel, Marie-France et Marie-Claude, réalisés d’après des photos d’actualité)

Joignez-vous à celles et ceux qui offrent une illustration en appel à la réconciliation et à la paix!

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Appel à la participation

Si notre cœur devenait sanctuaire…

Nous débutons une nouvelle saison des appels à la paix en s’inspirant d’une expression de l’une des nos auteures, Marie-Hélène Carette : « Et si notre cœur devenait sanctuaire ». Cette phrase résume bien notre raison d’être, laquelle propose un élargissement de notre regard et de notre cœur afin d’y accueillir les laissés pour compte, les mal-aimés et les oubliés, ceux-ci ne trouvant plus aucune terre d’asile, plus aucun sanctuaire à l’intérieur duquel se réfugier.

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De tout temps, des groupes humains ont trouvé refuge dans des temples simplement pour faire halte et rendre un culte à leur dieu, ou pour échapper aux menaces de capture ou de guerre en obtenant la protection d’une communauté de croyants.

De nos jours encore, des demandeurs d’asile ayant épuisé tous les recours se réfugient dans une église pour échapper à un avis d’expulsion. Une communauté accepte de les mettre à l’abri du danger, de les accompagner dans leur démarche. Des églises ou des synagogues situées en zones frontalières sont ainsi appelées à devenir sanctuaires au moins pour un temps (entre Californie et Mexique, par exemple).

En principe, ces lieux sacrés sont inviolables, et généralement les forces de l’ordre s’abstiennent d’en forcer l’entrée. Le devoir de donner l’hospitalité à une personne en danger prévaut sur d’autres lois.

Mais nous assistons à des actes d’une violence inédite qui laissent croire que plus rien n’est sacré, surtout pas la personne humaine. Enlèvements de ministres du culte, massacres, mise en esclavage des filles et des femmes, expulsions de familles en instance d’immigration, désinstallation de communautés locales pour faire place à des industries extractives, enfermement dans le cercle infernal de la traite humaine : les exemples ne manquent pas pour illustrer l’asservissement de l’être humain à des forces qui le privent de sa dignité, de sa liberté.

Et pourtant, le temple le plus sacré n’est-il pas le cœur humain? N’est-il pas la première terre d’accueil que le Créateur ait ensemencée de son amour?Une terre habitée par une immense soif de fraternité, assez vaste pour donner l’hospitalité à tous ceux et celles qui sont en danger.

Si notre cœur re-devenait sanctuaire, qu’arriverait-il à l’humanité tout entière? Qui aurait besoin d’être accueilli, hébergé, nourri, éclairé et accompagné? Quelles blessures auraient besoin d’être soignées et guéries? Que pourrions-nous offrir à ceux et celles qui manquent  de tout, surtout de justice et de paix?

Notre cœur-sanctuaire ouvrirait  la porte aux  personnes handicapées  qui ont plus de difficulté  à se déplacer pendant nos hivers nordiques, il s’approcherait de ces milliers de villageois en Centre-Afrique confrontés au pillage de leurs ressources, des courageux chefs religieux qui font appel à une meilleure concertation des diverses communautés croyantes pour rétablir la paix en France, en Égypte, en Irak, au Soudan du Sud.

Comment donner l’hospitalité en nous-mêmes à toutes les souffrances qui sollicitent notre compassion? Est-il même possible d’accueillir en soi l’expérience, le visage de gens qui sont si loin alors que nous suffisons à peine à poser un regard compatissant sur celles et ceux qui sont tout proches?

N’hésitez pas à partager vos témoignages ou questions, ainsi qu’à proposer des  sujets pour les prochains appels, écrivez-nous à :

accueil@antennesdepaix.org

Au programme des Antennes de paix en 2015 : une formule allégée, des dossiers moins lourds ou répartis sur une plus longue période, davantage d’appels et de possibilités de participer.

Nous vous invitons à rester connectés, ou à vous abonner sur le site si ce n’est pas déjà fait, afin de connaître tous les détails.

Veillez avec nous, nos antennes demeurent à l’œuvre pour capter les détresses et initiatives de réconciliation de ce monde ainsi que pour les relayer avec cœur sur nos réseaux!