Montréal, le 11 décembre 2019. À l’occasion du 71e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, prévu pour le 10 décembre, le Prix du Public pour la Paix (PPP) est décerné à sept finalistes qui ont rempli toutes les conditions pour être lauréats. Le PPP reconnaît tous leurs efforts et leur contribution indéniable à la paix dans leur pays. Cette année, le public a présenté un total de neuf candidats provenant des plusieurs pays : le Mexique, le Pakistan, la République Démocratique du Congo, la Colombie, le Maroc, Trinidad et Tobago, l’Inde, et le Burundi.
Pour une deuxième année consécutive, la vocation collaborative de ce prix prime sur l’aspect compétitif.
Le PPP félicite et remarque le courage, la persévérance, la résilience et la détermination des vrais bâtisseurs de paix, activistes des droits humains, ainsi que des initiatives pour l’inclusion sociale, l’autonomisation ou la construction de tissu social. Ces artisans et artisanes de paix orientent leurs actions sur des groupes de personnes de tous âges en condition de plus grande vulnérabilité. Ils sont souvent devenus des exemples de résilience, de résistance et de dignité.
Messages solidaires et prises de parole créés durant les 24 heures pour la paix dans le monde, entre la 31 décembre 2017 et le 1er janvier 2018!
Messages récoltés par l’équipe des Antennes de la paix à Montréal
En partage, mon message à l’occasion des 24 heures pour la Paix:
Enfants et familles, vous qui avez été déracinés de vos pays bien-aimés, contraints de fuir les horreurs de la guerre,
puissiez-vous trouver ici dans notre pays de froidure et de longs hivers, des visages ouverts, des sourires bienveillants et de nouveaux amiEs;
que le soutien de réseaux bien vivants facilite vos démarches sur votre nouvelle terre d’accueil, l’accès à un logis confortable ainsi qu’un travail qui honore vos habiletés et vos compétences.
Par votre courage, par vos talents et votre expérience, par votre présence chez nous, votre résilience nous ouvre au rappel de notre propre histoire de migration pas si lointaine.
Puissiez-vous trouver chez nous accueil cordial, chaleur et amitié, foyers et réseaux qui vous aideront à vous sentir bientôt “chez vous”, chez nous!
Marie-Hélène
Québec
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En solidarité,
À vous tous et toutes qui êtes arrivés ici dans le besoin, je souhaite que vous vous sentiez accueillis et en sécurité, que vous puissiez construire dans la paix et l’harmonie cette vie simple et honnête dont vous rêvez pour vous-même et pour votre famille. La mienne, ma famille est arrivée sur ce continent il y a près de 400 ans, bien heureuse d’y trouver un refuge pour fuir les persécutions et la misère. À mon tour de vous souhaiter la bienvenue et une Très Heureuse Année 2018. Paix, Peace, Salam, Lapé.
Mamie Ginette
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Que la paix habite les cœurs pour qu’elle envahisse la terre balayant la haine et la peur, telle une vague portant la lumière au plus sombre de nos vies.
Ghislaine,
Argenteuil
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Avec les prophètes de la paix,
me sachant un artisan parmi d’autres
je veille avec vous dans et pour la paix,
elle nous est autant donnée que méritée,
tellement essentielle dans notre négligence,
je vis ce 24 heures pour la paix
avec la conscience vive que toute communion
nous éclaire et nous permet de vivre
des pas décisifs et un bond en avant,
Gilles Bourdeau, OFM Ottawa
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Message pour les Rohingyas
Peuple qui n’a pas de nom, pas de pays, pas de droits,
Peuple dont on ne peut prononcer le nom même devant ceux qui devraient te protéger.
Chassé des villages de ton pays, la Birmanie,
Tes hommes et tes femmes vivent dans l’errance
Traversant rivières et marais, forêts et landes.
Ils n’ont pas de nom, pas d’existence.
…
Au registre des peuples on veut proscrire ta nation et ta foi.
Qui donc prendra ta défense, ouvrira ses frontières
Pour te donner naissance et reconnaissance,
Tes femmes et tes filles recouvrant leur dignité
Et la joie de pétrir le pain quotidien à la manière de tes ancêtres?
Nous n’avons que les mots de la solidarité
pour t’accompagner dans ta longue marche vers la liberté
Qui invoquera le droit international
pour t’accorder la sécurité et le droit d’exister?
Gisèle
Montréal
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Pensons aux animaux!
Travaillons à promouvoir le respect des animaux par le biais de l’éducation et de la sensibilisation, en incitant les communautés et les gouvernements à la protection mondiale des animaux, pour mettre fin à leurs souffrances.
Hélène
Montréal
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La traite des êtres humains revêt bien des visages : commerce du sexe, exploitation, contraintes, violence, esclavage. Souffrances, désespoir!
En solidarité avec les victimes de la traite, demeurons à l’écoute des cris des femmes et des enfants trafiqués, vigilantes et prêtes à dénoncer l’indifférence et les lois injustes, prêtes à interpeller nos gouvernements pour assurer la dignité des victimes par des lois justes.
Lorette
Montréal
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Aux femmes autochtones blessées, des souhaits pour que la Commission d’enquête « Écoute, réconciliation et progrès » favorise l’écoute bienveillante de leur histoire, de leurs blessures, diminue les préjugés et ouvre une voie de guérison, de réconciliation et de paix.
Marcienne
Montréal
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Ma pensée et mon souhait pour l’année 2018 qui commence aujourd’hui, s’inspirent de plusieurs livres qui me sont venus en cadeaux ces derniers temps. Je veux citer en particulier La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben, Le banc du temps qui passe d’Hubert Reeves, Dire non ne suffit pas de Naomi Klein, God Help the Child de Toni Morrison, mais aussi de l’exemple qui m’est donné chaque jour de l’esprit d’accueil qui se manifeste sous tant de différentes manières autour de nous et parmi nous, jusque dans le plus lointain, sans n’oublier personne.
Pour résumer tout cela, dans une pensée qui rejoint celle du Dalai Lama, j’emprunterai les mots de Matthieu Ricard :
À l’image d’un flocon de neige qui tombe et se dissout dans l’océan, et durera aussi longtemps que l’océan lui-même, […] puisse l’énergie positive engendrée non seulement par nos méditations, mais par tous nos actes, paroles et pensées bienveillantes, passées, présentes et futures, contribuer à soulager les souffrances des êtres, à court et à moyen terme. Souhaitons du fond du coeur que, par le pouvoir de ce que nous avons fait, les guerres, les famines, les injustices, et toutes les souffrances causées par la pauvreté et les maladies physiques ou mentales s’apaisent.
Matthieu Ricard, L’art de la méditation, Nil, éditions Paris, 2008, Pocket, p. 132.
Guy Demers
Montréal
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Message reçu sur la page Facebook des Antennes de paix
Que la paix, la joie et l’Amour comblent tous les coeurs, et contribuent à favoriser plus d’ouverture, d’écoute et d’accueil!! Bonne Année 2018! et que règne l’harmonie entre tous!
Suzanne DesRochers Chartrand
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Un message du président des Antennes de paix
« La paix et la guerre commencent au foyer. Si vraiment nous voulons qu’il y ait la paix dans le monde, commençons par nous aimer les uns les autres au sein de nos propres familles. Si nous voulons semer la joie autour de nous, cherchons à ce que toute famille vive heureuse.»
Mère Teresa
A l’occasion de cette période des fêtes, nous vous souhaitons de vivre pleinement le bonheur d’être en famille, en harmonie avec celles et ceux qui vous entourent, autant dans le confort de votre foyer que de votre voisinage.
Puissions-nous vivre pleinement la rencontre avec toutes les personnes qui nous ressemblent et toutes celles qui nous ressemblent moins !
Que chaque rencontre soit l’occasion de manifester notre compassion et notre solidarité envers l’autre, qui n’est peut-être que le reflet de nous-mêmes.
Que 2018 nous donne l’occasion de continuer à tisser des liens avec d’autres, nous permettant ainsi de nous reconnaître dans un mouvement plus grand qui soit nourrissant et source de fierté!
Pour Antennes de paix,
Ferdinand Djayerombe Vaweka
Président
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Quelques messages récoltés par Fanny de l’équipe du dépanneur Sylvestre, dans la région de Gatineau :
Je monte parfois sur la montagne saluer les arbres et les peuples du monde, ici là-bas tout proche. Ce jour est une journée de bonheur. J’ai l’impression que ma présence est un éloge au silence. Peut-être que c’est ainsi que les peuples de la terre, en déroutes, cueillent un fragment d’espoir.
Michel Côté
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L’aube naît et me prête vie À midi, la source me blanchit Après je vais et je vis Fin d’après-midi, je mange et je ris Puis la nuit change mon soleil en cheveux gris Et toute la journée, j’ai aimé Est-ce pareil pour toi, mon ami?
À l’occasion de la Nouvelle Année 2018, je voudrais souhaiter à toute la diversité humaine qui nous enrichit tellement, une heureuse place parmi nous, dans un monde de liberté, de tolérance, de fraternité, de partage, de paix et de joie.
Je vous offre un petit parapluie, comme un abri face aux difficultés de la vie, comme de simples petits gestes à offrir à son prochain, un espoir ensoleillé!
Heureuse Année 2018
Gilles Pilon
Écouter la chanson : « Un parapluie»
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Messages illustrés réalisés durant la veille de l’An au dépanneur Sylvestre
D’après une photo du livre « Tippi et les animaux »
Je souhaite de tout cœur que pour l’année 2018 et toutes les autres à venir le gens embrassent la vie, embrassent les animaux, en les respectant, en conservant leur habitat, en reconnaissant qui ce sont des êtres qui ont autant le droit de vivre sur la planète que nous, et arrêter de les considérer comme des êtres existants juste pour le bénéfice de l’être humain… et les exterminer s’il ne fait notre affaire…
Je souhaite de tout cœur que dans l’année 2018 et toutes les autres à venir, nous faisions tous un pas pour contrer le réchauffement climatique, comme freiner notre consommation, arrêter la pollution causée par le suremballage, la production de viande et d’huile de palme, l’utilisation de sacs en plastique… Nous tous dans notre quotidien pouvons décider aujourd’hui que nous voulons que les choses changent…
Je souhaite de tout cœur que pour l’année 2018 et toutes les autres à venir que les gens arrêtent d’abandonner leurs animaux de compagnie, qu’ils honorent leur adoption en leur offrant de la compagnie, de l’eau et de la nourriture en quantité suffisante pour qu’ils vivent une vie paisible. Je souhaite qu’on ne trouve plus des animaux qui errent et s’entretuent pour de la possible nourriture. Je souhaite de tout cœur que les gens s’ouvrent vers les animaux errants en leur offrant de quoi manger et boire, ou simplement leur ouvrir la porte de chez eux…
Eda
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« Par amour pour tous les êtres vivants vulnérables…enfants, animaux, personnes avec des déficiences intellectuelles ou physiques, des problèmes de santé mentale, souffrant de dépendances ou de solitude…vous n’êtes pas seuls. Tendez vos bras, demandez de l’aide, priez, suppliez… vous serez entendus et aimés. »
Colette
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Reçu sur la page Facebook du dépanneur Sylvestre
Véronique Besançon
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Les prises de parole
Priorités pour 2018
L’équipe des Antennes de paix s’est prêtée à un exercice dans le cadre de sa mission en se questionnant sur les priorités à mettre de l’avant en 2018
Au seuil d’une nouvelle année, nous nous sentons partagés entre l’espoir et la crainte, la confiance et le doute, tellement nous sommes conscients des forces contraires qui sont à l’œuvre. Faisons le pari qu’ensemble nous pouvons faire pencher la balance du côté de l’espoir et de la confiance.
Répression inédite des manifestations pacifiques du 31 décembre 2017 en RDC
Un article du président des Antennes de paix qui fait état de la répression d’une manifestation pacifique la veille du jour de l’An dans son pays d’origine, la RDC.
« Pour contrer ces manifestations pacifiques, le régime de Kinshasa a procédé à la coupure d’internet sur l’étendue du territoire national, au déploiement d’un arsenal sécuritaire ostentatoire et à l’érection des barrages policiers, particulièrement dans la capitale. »
Réflexions sur Internet et nos habitudes de consommateurs en ligne
Nous savons tous que l’univers numérique change notre manière de prendre les décisions, de nous comporter les uns avec les autres…
Le monde virtuel joue un rôle important dans nos vies, en multipliant nos communications avec des personnes qui vivent à l’autre bout du monde. …
Toutefois la recherche d’une communication toujours plus rapide comporte aussi des limites et quelques pièges mis en évidence lorsque des comportements sur les médias sociaux sont cités en procès. Usagers consommateurs, sommes-nous suffisamment conscients des règles du jeu, en avons-nous la maîtrise ? Rien n’est moins sûr…
Une recherche de fond rédigée par Amandine Ongotha Russell, lors d’un stage aux Antennes de paix, dans le cadre de son cours en communications sociales à Université Saint-Paul.
Les migrants et les réfugiés : des hommes et des femmes en quête de paix
Intentions de prière inspirées par le message du pape François pour la célébration de la 51e Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2018
il y a 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés. À l’invitation du Pape François, tournons nos yeux vers les personnes migrantes et réfugiées « qui fuient la guerre et la faim ou qui sont contraintes de quitter leurs terres à cause des discriminations, des persécutions, de la pauvreté et de la dégradation environnementale ».
Tout un vol mouvementé pour la colombe de la paix en ce mois de novembre 2015! (Cliquer pour visionner et ouvrez vos hauts parleurs pour entendre la bande sonore)
Ce court message présente un bref survol des évènements marquants de ce mois en quelques phrases-clés prises sur les médias et réseaux sociaux.
Partage de réflexions pour la paix
Nous publions un dossier spécial de partage, à la suite de la vague d’attentats, à Beyrouth, à Paris, à Bamako et à Tunis. Ce dossier inclut les réponses à nos questions sur la violence perpétrée au nom de Dieu et sur l’appel à la paix entre les religions.
Ci-dessous quelques extraits du partage de réflexions, de prises de parole, de témoignages et de commentaires pour la paix.
Prises de parole pour la paix
…dans la presse
Fabrice Hadjadj :Nous voulions non pas la paix qu’on fait, mais celle qu’on nous fiche, peu importe à quel prix de dévastations, de « dégâts collatéraux ». ….il est normal, quand on refuse ce combat pour la justice, que notre paix apparente nous saute à la figure.
Jean-Claude Guillebaud: …quelle que soit sa nature, il nous faut réapprendre à penser la guerre sans céder à la panique. Notre vraie réponse aux terroristes sera de ne plus jamais être « terrorisés ».
Josée Blanchette : Père Noël, en cette année qui s’achève, et qui a bien mal commencé de toute façon, j’aimerais vous demander un peu plus de tolérance, des bas de Noël pour tout le monde, pas seulement pour les fortunés, une autre planète tant qu’à faire, parce que celle-ci, on l’a bien amochée…
Olivier Kemeid : …moi qui ai longtemps cru que la terreur qui a poussé ma famille à s’exiler était en grande partie responsable de ma naissance, sais aujourd’hui, et m’y raccroche comme on s’accroche à une planche de salut dans cet océan d’horreur, que c’est l’amour et tout ce qui peut nous rapprocher comme êtres humains, par-delà nos différences culturelles, qui m’a fait naître.
Notre invitée
Pascale Frémond, présidente de Religions pour la Paix, signe un article intitulé L’illégitimité de la violence :
Or il se trouve que cette guerre sainte dont parlait le prophète de l’Islam concernait en premier lieu le combat intérieur que chacun est appelé à mener contre ses propres penchants de haine, d’égoïsme et de séparativité. Ce djihad par le cœur incite les musulmans à faire un effort dans le chemin de Dieu, à combattre leurs propres faiblesses pour s’améliorer et améliorer la société. (…) Puisque cette « guerre sainte » est d’abord à mener en soi-même, qu’est-ce qui pousse certains individus et groupes à la négliger pour lui préférer une guerre contre tous ceux qui ne croient pas dans ce qu’ils considèrent LA religion?
Notre éditorial
L’éditorial de Gisèle Turcot : Mais pourquoi ces convulsions qui secouent nos villes? Pourquoi ces explosions de rage et de haine ciblant des civils? Jusqu’où ira cet effroyable dévoiement qui transforme des fillettes en kamikazes, après voir habillé en soldats des milliers d’enfants? (…) Nous assistons à des convulsions volcaniques qui crachent des humains sur les routes. Qu’y a-t-il dans les entrailles de la terre en ce XXIe siècle pour provoquer tant de rejets? Se pourrait-il que les fondations de notre univers soient ébranlées par la danse macabre des trafiquants d’armes?
Conseil œcuménique des Églises : Nous ne pouvons accepter qu’une telle atrocité terroriste soit justifiée par le nom de Dieu ou par quelque religion que ce soit, et nous ne l’acceptons pas. La violence commise au nom de la religion est une violence perpétrée contre la religion.
(…) Ne laissons pas ces événements flétrir notre attention et notre hospitalité à l’égard de celles et ceux qui fuient la violence et l’oppression.
Pape François : Je veux réaffirmer avec vigueur que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité. Utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voie est un blasphème !
Extrait du communiqué de Pax Christi International : Utiliser la violence armée demeure un moyen facile pour se venger, se justifier en prétendant que c’est le meilleur moyen de résoudre les conflits sanglants en cours, et le proposer aux citoyens comme unique source de sécurité.
(…) Jusqu’à présent, les fusils ne nous ont pas permis d’éradiquer l’extrémisme violent; les institutions étatiques doivent se montrer beaucoup plus créatives et transparentes pour trouver des façons de faire, tout en s’appuyant sur des réponses déjà développées par les organisations de la société civile.
En France, toutes les communautés religieuses sont endeuillées. Comment rester unis dans cette tornade de ressentis, de peurs, de réactions et d’accusations?
Comment faire en sorte que la terreur semée n’engendre pas davantage de division, de xénophobie, de comportements haineux et de violence?
Et plus particulièrement, comment les grandes religions peuvent-elles se rassembler autour de l’essentiel : la reconnaissance commune en un Dieu de compassion et de miséricorde?
Nous ne pouvons faire autrement que de continuer à tendre les mains et à réfléchir tous ensemble afin de demeurer unis et solidaires malgré l’adversité.
Notre façon de réagir face à la montée de l’intégrisme religieux est déterminante pour le maintien de la paix entre les collectivités.
En cette Journée internationale de la paix, Marie-Claude, Anne et Gisèle rendent hommage au film « Au-delà du pardon », réalisé par le palestinien Imad Karam avec la collaboration d’une équipe sud-africaine. Pour résumer, Letlapa, un ancien combattant pour la liberté, Président actuel du Congrès panafricain, poète et philosophe, autorisa une attaque contre une taverne de Cape Town en représailles contre le massacre brutal d’élèves noirs par les forces armées sud-africaines.
La fille de Ginn, Lyndi, mourut tragiquement dans la fusillade. Ginn veut connaitre « l’homme méchant » qui a autorisé le massacre des innocents. Elle découvre un homme sincère pris dans la souffrance de l’homme noir d’Afrique du Sud.
« J’ai sangloté presque dès le début lorsque j’ai écouté ce film pour la première fois. Dans un univers médiatique noyé dans les mauvaises nouvelles, ce film m’a fait l’effet d’un baume de lumière sur mon cœur d’humanité meurtrie. La beauté de l’amour véritable nous rappelle notre profonde nature humaine et ça redonne espoir. Oui, la Vie sur terre est possible! »
“Courageous people do not fear forgiving for the sake of peace”
Nelson Mandela
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Ce récit, qui nous montre comment se sont évanouis les faux jugements que portaient l’une sur l’autre des personnes qui ne s’étaient jamais rencontrées auparavant, nous rappelle à l’ordre : « N’enferme personne dans le tombeau de ta perception avant de l’avoir rencontrée, de l’avoir vue et entendue et enfin d’être touché. »
Ce film répond à la question que pose Ginn : « Comment passer du statut de victime à celui de survivant puis de guérisseur blessé? » Chrétienne, elle décide de renoncer à son droit de vengeance légitime; lui est athée mais il reconnaît en chacun une dimension spirituelle. Lorsqu’elle lui offre le pardon, il est renversé : « C’était une nouvelle fenêtre qui s’ouvrait sur la vie. »
Cette semaine, notre dossier porte sur le courageux processus de paix engagé en Colombie.
Sachant que nous sommes tous concernés par cette nécessité de démarches de réconciliation et de paix, à commencer dans nos propres communautés et dans notre pays, nous débutons l’appel à la paix de cette semaine en revenant sur les événements qui viennent de se passer à Ottawa. Un rappel que la violence amène invariablement à la violence et que la paix ne peut fleurir sans une réelle pratique de la justice sociale.
En écho aux événements
survenus au Parlement d’Ottawa
L’événement surprise survenu le 22 octobre au Parlement, centre de la vie démocratique de notre pays, fait d’abord appel à notre compassion pour les familles qui ont perdu un des leurs, à Ottawa et à Saint-Jean quelques jours auparavant.
Nous n’aimons pas voir le visage de la violence qui se manifeste sous un jour inédit et nous sommes en alerte, conscients du risque réel de voir réduire encore l’espace de la confiance tellement nécessaire à la santé du vivre ensemble.
L’événement sème aussi l’inquiétude. La tentation sera grande de dégager trop tôt des leçons qui nous acheminent vers des mesures exceptionnelles de sécurité et de contrôle. Sous couvert de sécurité, des décisions hâtives provoqueraient une association malheureuse entre criminalité et radicalisme attribuable, entre autres, à des pratiques islamistes que des musulmans récusent eux-mêmes.
Si nous nous mettions à l’écoute du désarroi qui a conduit de jeunes hommes à des comportements violents et destructeurs, nous apprendrions sûrement des choses sur notre propre société, sur le besoin de réaffirmer des valeurs de solidarité dans un climat de respect qui autorise l’énoncé de ses croyances, dans l’ouverture à l’autre.
La violence mène inévitablement à la violence. Que nos élus aient la sagesse de promouvoir une culture de paix, puisant à même la tradition de non-violence qui honore notre pays. Qu’ils soient convaincus que la meilleure manière de dissuader l’extrémisme est de contribuer à éliminer de notre monde, et surtout des pays les moins privilégiés, les inégalités criantes qui perdurent. Qu’ils nous aident à pratiquer la justice sociale et la justice écologique, car notre terre est sacrée, et chaque être humain a sa propre dignité.
Richard Renshaw
Secrétaire des Antennes de paix.
Notre dossier spécial sur le processus de paix en Colombie
Un pays démocratique, doté d’une constitution, d’un Parlement composé d’élus selon les normes démocratiques, a pourtant vécu une longue guerre civile qui remonte à la fin des années 1950 et qui a atteint une violence inouïe, surtout à partir de 1985. Mais tous les conflits finissent par trouver une issue, plus ou moins pacifiquement. Engagé dans un processus de négociations pour arriver à une pacification du pays, le peuple colombien vit une période cruciale de son histoire contemporaine.
Une particularité inédite du processus de paix, dont les négociations se déroulent à Cuba, est de donner la parole aux victimes. Des victimes de la société civile qui, en Colombie, ont subi les assauts de plusieurs acteurs en présence poursuivant leurs intérêts respectifs : les paramilitaires, les rebelles menant des guérillas, les forces gouvernementales commettant des exactions contre leur propre peuple.
Lire les statistiques à propos de la guerre civile dans notre dossier
La guerre civile en Colombie est une histoire de violence qui s’est répandue et dégradée au point de dépasser les limites et les normes que les combattants doivent respecter dans une vraie guerre.
Donner la parole aux victimes et reconnaître leurs droits
« D’abord, nous avons établi quelques principes directeurs pour toutes les discussions; et deuxièmement, nous assurons une plus grand participation des victimes, car tout ce que nous faisons et que nous avons fait, repose sur ce que les victimes nous disent.
Les droits des victimes du conflit ne sont pas négociables. »
Allocution au Parlement du Haut-responsable des négociations de paix, Sergio Jaramillo.
Une recherche action de Pax Christi International en Amérique latine a mis en évidence l’importance d’accompagner les personnes engagées dans la résolution pacifique des conflits.
De nombreuses initiatives ont surgi partout en Amérique latine pour lutter contre la violence. En Colombie, des associations de femmes se sont fédérées pour élucider les éléments de la culture qui favorisaient la violence structurelle et sociale.