Au seuil d’une nouvelle année, nous nous sentons partagés entre l’espoir et la crainte, la confiance et le doute, tellement nous sommes conscients des forces contraires qui sont à l’œuvre. Faisons le pari qu’ensemble nous pouvons faire pencher la balance du côté de l’espoir et de la confiance.
2018 marquera le 70e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Malheureusement les progrès réalisés sont démentis par l’augmentation effarante des INÉGALITÉS à l’intérieur de notre société et entre les pays. Même les mécanismes de coopération internationale sont affaiblis par le repli de certains pays qui ne fournissent pas leur part ou veulent échapper aux conventions internationales.[i]
- Plaidons pour le respect effectif des droits humains pour tous, d’abord à l’échelon de la vie quotidienne, en joignant nos efforts pour garantir l’accès au logement convenable, à une nourriture saine et suffisante, à un travail décent qui facilite l’intégration sociale.
- Faisons savoir à nos élu-e-s que nous voulons voir diminuer les dépenses militaires pour accorder une meilleure part aux objectifs et aux budgets de soutien à l’éducation, aux programmes sociaux et culturels, et à la solidarité internationale.
- Concertons-nous en famille, entre voisins, dans nos villes afin de soutenir et stimuler les efforts pour accueillir les immigrants et réfugiés, et imaginer avec ces nouveaux arrivants un vivre ensemble qui met l’accent sur les richesses à partager.
- Que les déclarations de principe, l’appui à la déclaration des Nations Unies sur les droits des autochtones se traduisent par la mise en œuvre de mesures concrètes pour donner aux Premières Nations, aux femmes autochtones en particulier, le droit d’exister dans la dignité et l’autonomie. Nous avons la responsabilité d’amorcer une nouvelle relation avec les peuples autochtones, d’apprendre à travailler ensemble pour partager nos richesses culturelles et protéger notre «Maison commune».
- Dans un monde qui glorifie la performance, le rendement, l’efficacité, la vitesse, l’apparence, devenons plus attentifs à bâtir une société inclusive, où la réflexion sur le sens de la vie devienne aussi vitale et essentielle que la production. Accordons-nous des temps et des espaces de recherche personnelle et collective pour orienter nos énergies vers des actions transformatrices qui font belle place à l’entraide, à la solidarité.
- Enfin, reconnaissons la contribution des mouvements populaires et des organismes communautaires à la reconnaissance des droits humains et à l’amélioration du vivre ensemble. Car ils donnent des mains à la solidarité. Or la solidarité
« C’est penser et agir en termes de communauté, de priorité de la vie de tous sur l’appropriation des biens par quelques-uns. C’est aussi lutter contre les causes structurelles de la pauvreté, de l’inégalité, contre le manque de travail et de logement, contre le déni des droits sociaux, des droits du travail. C’est confronter les effets destructeurs de l’impérialisme de l’argent : les déplacements forcés, les migrations douloureuses, la traite des personnes, la drogue, la guerre, la violence et toutes ces réalités que beaucoup d’entre vous subissent et que nous sommes tous appelés à transformer. La solidarité, entendue dans son sens le plus profond, est une manière de faire l’histoire et c’est ce que font les mouvements populaires.»
(Allocution du Pape François à la rencontre des mouvements populaires au Vatican, octobre 2014)
Montréal, 31 décembre 2017
[i] UNSRID, « Towards a Post-Neoliberal World Order: Rebuilding Human Rights-Based Multilateralism »
http://www.unrisd.org/80256B3C005BD6AB/(httpEvents)/1AF5E53BD5678595C12581D40044AA6C?OpenDocument