JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES
12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes
Pétition présentée par Monique Hamelin
APPUYONS LA DEMANDE DE CRÉATION
D’UNE COMMISSION QUÉBÉCOISE ITINÉRANTE SUR LA VIOLENCE SEXUELLE
Je me suis déjà demandé s’il n’était pas utopique de viser l’élimination complète de la violence, dont celle à l’égard des femmes. La violence est naturelle pour survivre dans la nature. Par ailleurs, la personne humaine a appris au fil des millénaires à dépasser cet état de violence même si très imparfaitement. Au quotidien, les humains ont développé des règles de vie pour assurer la sécurité des gens. Pour la gestion des conflits, un ordre symbolique a été mis en place. Nous avons instauré des usages, des procédures, et éventuellement des lois pour régler symboliquement les conflits quoique le succès n’est bien sûr pas toujours au rendez-vous.
Les violences à l’égard des femmes ne semblent pas trouver leur résolution dans ces processus symboliques ou trop peu souvent. Nous avons terriblement de difficultés à dépasser la violence sexuelle à l’égard des femmes. Le droit de cuissage n’est plus permis, quoique l’on peut se demander si le harcèlement sexuel au travail n’en est pas sa version moderne. L’esclavage, le servage ont été combattus, mais les esclavages subsistent encore aujourd’hui. Les femmes esclaves voient, non seulement leur force de travail réquisitionnée, mais aussi leur corps pour services sexuels. À l’époque de la traite des Noirs, le maître engrossait souvent les femmes pour avoir des bras supplémentaires pour l’enrichir. Jusqu’aux années 1970, trop souvent, les femmes étaient vues comme coupables des viols et des attouchements qu’elles subissaient. L’analyse féministe nous a fait faire un bout de chemin. Nous avons les mots pour dire que c’est l’autre, l’agresseur le coupable et non la personne violée. Nous avons les mots pour dire que le viol est aussi une arme de guerre. C’est également l’analyse féministe qui a permis de dire haut et fort que la violence conjugale est inacceptable et qu’il n’y a pas de motif justifiant ces gestes. Ces dernières années, une certaine trilogie romanesque a porté aux nues le sadomasochisme dans les relations sexuelles entre adultes consentants. Les femmes paient le prix de ce regard bienveillant sur ces pratiques comme on a pu le constater avec le dévoilement d’agressions par une personnalité canadienne. Les femmes en ont assez. Elles veulent que cessent ces violences, elles veulent lever le silence pour que les choses changent, pour que leurs filles, leurs sœurs, leurs amies ne soient pas soumises aux mêmes violences.
Même si le temps a permis de faire des avancées, même si le temps a permis de mettre en place des mécanismes pour la prise en compte des violences sexuelles à l’égard des femmes, même si ces avancées sont récentes sur le long fil de l’histoire, comme société, nous pourrions faire un autre bout de chemin dans la longue marche des femmes pour tenter d’éliminer ou à tout le moins de réduire les violences à l’égard des femmes. À l’occasion de ces 12 journées d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes, je propose d’appuyer en grand nombre la demande des groupes nationaux de femmes travaillant à l’élimination de la violence envers les femmes. Tout comme ces groupes et la Fédération des femmes du Québec (FFQ), je crois qu’une réflexion profonde s’impose.
Appuyons cette demande de création d’une commission itinérante qui verrait à assurer une réflexion profonde de toute la société québécoise afin de comprendre les causes, les conséquences et les mesures de prévention. Trop souvent pour ne pas dire en tout temps, les femmes gardent pour elles l’outrage subi. Sait-on si notre fille, notre sœur, notre mère, notre cousine, la femme qu’on aime, notre amie a été ou pas agressée dans le passé? Malheureusement, malgré les discours féministes, il reste difficile de mettre des mots sur ces gestes qui marquent profondément. Si durant une telle commission itinérante des femmes disent les souffrances, peut-être verrions également des hommes prendre le flambeau à leur tour pour dire à leur tour que le comportement agressif à caractère sexuel à l’égard des femmes est inacceptable.
Pour signer la pétition, il faut se rendre sur le site de la FFQ à l’adresse suivante : http://www.ffq.qc.ca/2014/11/petition-agressions-sexuelles-exigeons-une-commission/