Frans Van der Lugt et Mourad Abou Seif

Hommage aux pères Jésuites Frans Van der Lugt et Mourad Abou Seif

Depuis les premiers signes du mouvement de changement en 2008, des Jésuites de la ville d’Alep, puis de Homs, ont ouvert leurs portes et leur cœur pour répondre aux besoins des familles déplacées, désemparées par suite de la perte de leurs maisons. L’organisme de service aux réfugiés JRS-Syrie leur offre  des services d’hébergement, de santé psycho-sociale, des services éducatifs aux jeunes. C’est là que se croisent et s’entraident des familles musulmanes et chrétiennes aux prises avec les mêmes défis.

Frans-Van-der-Lugt-1_Audo (2)Le 7 avril 2014, à Homs, le père jésuite Van de Lugt a été assassiné par des hommes masqués. Reconnu pour sa gentillesse et son ouverture à tous, âgé de 80 ans, il vivait en Syrie depuis 1960. Malgré les dangers, il avait spontanément décidé de rester à Homs en solidarité avec les personnes qui n’avaient pu quitter la ville. « Le peuple syrien m’a tant donné, tant de gentillesse, tant d’inspiration et tout ce que je possède. Maintenant qu’il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés. Je suis le seul prêtre et le seul étranger à être resté. Mais je ne me sens pas comme un étranger, mais comme un Arabe parmi les Arabes. » (Propos recueillis par des amis Syriens vivant au Canada)

A Sarajevo, le dimanche 8 juin 2014, pendant le Forum Social mondial sur les initiatives pour la sécurité humaine et la paix, deux déléguées d’Antennes de paix ont rencontré des jésuites du JRS-Syrie qui recevaient le Prix de la Paix 2014 de Pax Christi International, dont le Fr. Mourad Abou Seif.

Voici un mot de l’une des deux déléguées à l’intention du Fr. Mourad :

Cher Père Mourad,

Je ne connaissais rien de ce qui se passait en Syrie avant d’entendre votre présentation organisée par Pax Christi International au Forum social mondial de la Paix à Sarajevo au mois de juin. J’ai été très touchée par votre témoignage sur la situation déplorable dans la ville d’Alep.

mourad-abou-seifVous, Syrien d’origine, voyant tant de membres de votre peuple mourir, et tant de personnes souffrir du déplacement, de la peur et de la faim… quelle horreur! Mais aussi, quelle présence et quelle calme vous avez incarné pour nous pendant votre discours; la même présence que vous devez offrir aux gens vulnérabilisés de votre centre d’accueil pour réfugiés jour après jour pendant cette guerre qui ne finit plus.

Après le dîner organisé suite à votre présentation, je me suis approchée de votre table pour vous poser quelques questions qui me tenaient à cœur, au sujet de la situation des femmes et des enfants vivant sous ce siège. Depuis quelque temps déjà, vous aviez détourné votre attention des discussions autour de la table; avec plein de tendresse vous étiez en train d’offrir des petits morceaux de pain à un pigeon qui rôdait par terre. Vous m’avez raconté avec des yeux scintillants comment vous organisiez des activités éducatives et du théâtre pour les enfants, et à quel point ils étaient joyeux de participer; à quel point ils voulaient apprendre et vivre!

Votre partage m’a amenée au plein centre d’une guerre lointaine dont j’ignorais l’origine et les retombées, comme si, à travers vous, j’ai pu visiter le cœur même du peuple Syrien. Sa situation délicate et vos yeux tristes ne me quittent plus. Vous avez mis des visages à ce qui n’était que  statistiques auparavant.

Je sais que votre vie est en danger à tous les jours, et je prie souvent pour votre sécurité; que votre présence Christique puisse continuer à veiller sur le peuple d’Alep.

Colette

Le 5 septembre 2014

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