Cette semaine, notre dossier porte sur le courageux processus de paix engagé en Colombie.
Sachant que nous sommes tous concernés par cette nécessité de démarches de réconciliation et de paix, à commencer dans nos propres communautés et dans notre pays, nous débutons l’appel à la paix de cette semaine en revenant sur les événements qui viennent de se passer à Ottawa. Un rappel que la violence amène invariablement à la violence et que la paix ne peut fleurir sans une réelle pratique de la justice sociale.
En écho aux événements
survenus au Parlement d’Ottawa
L’événement surprise survenu le 22 octobre au Parlement, centre de la vie démocratique de notre pays, fait d’abord appel à notre compassion pour les familles qui ont perdu un des leurs, à Ottawa et à Saint-Jean quelques jours auparavant.
Nous n’aimons pas voir le visage de la violence qui se manifeste sous un jour inédit et nous sommes en alerte, conscients du risque réel de voir réduire encore l’espace de la confiance tellement nécessaire à la santé du vivre ensemble.
L’événement sème aussi l’inquiétude. La tentation sera grande de dégager trop tôt des leçons qui nous acheminent vers des mesures exceptionnelles de sécurité et de contrôle. Sous couvert de sécurité, des décisions hâtives provoqueraient une association malheureuse entre criminalité et radicalisme attribuable, entre autres, à des pratiques islamistes que des musulmans récusent eux-mêmes.
Si nous nous mettions à l’écoute du désarroi qui a conduit de jeunes hommes à des comportements violents et destructeurs, nous apprendrions sûrement des choses sur notre propre société, sur le besoin de réaffirmer des valeurs de solidarité dans un climat de respect qui autorise l’énoncé de ses croyances, dans l’ouverture à l’autre.
La violence mène inévitablement à la violence. Que nos élus aient la sagesse de promouvoir une culture de paix, puisant à même la tradition de non-violence qui honore notre pays. Qu’ils soient convaincus que la meilleure manière de dissuader l’extrémisme est de contribuer à éliminer de notre monde, et surtout des pays les moins privilégiés, les inégalités criantes qui perdurent. Qu’ils nous aident à pratiquer la justice sociale et la justice écologique, car notre terre est sacrée, et chaque être humain a sa propre dignité.
Richard Renshaw
Secrétaire des Antennes de paix.
Notre dossier spécial sur le processus de paix en Colombie

Un pays démocratique, doté d’une constitution, d’un Parlement composé d’élus selon les normes démocratiques, a pourtant vécu une longue guerre civile qui remonte à la fin des années 1950 et qui a atteint une violence inouïe, surtout à partir de 1985. Mais tous les conflits finissent par trouver une issue, plus ou moins pacifiquement. Engagé dans un processus de négociations pour arriver à une pacification du pays, le peuple colombien vit une période cruciale de son histoire contemporaine.

Une particularité inédite du processus de paix, dont les négociations se déroulent à Cuba, est de donner la parole aux victimes. Des victimes de la société civile qui, en Colombie, ont subi les assauts de plusieurs acteurs en présence poursuivant leurs intérêts respectifs : les paramilitaires, les rebelles menant des guérillas, les forces gouvernementales commettant des exactions contre leur propre peuple.

Lire les statistiques à propos de la guerre civile dans notre dossier
La guerre civile en Colombie est une histoire de violence qui s’est répandue et dégradée au point de dépasser les limites et les normes que les combattants doivent respecter dans une vraie guerre.

Donner la parole aux victimes et reconnaître leurs droits
« D’abord, nous avons établi quelques principes directeurs pour toutes les discussions; et deuxièmement, nous assurons une plus grand participation des victimes, car tout ce que nous faisons et que nous avons fait, repose sur ce que les victimes nous disent.
Les droits des victimes du conflit ne sont pas négociables. »
Allocution au Parlement du Haut-responsable des négociations de paix, Sergio Jaramillo.
Une recherche action de Pax Christi International en Amérique latine a mis en évidence l’importance d’accompagner les personnes engagées dans la résolution pacifique des conflits.
De nombreuses initiatives ont surgi partout en Amérique latine pour lutter contre la violence. En Colombie, des associations de femmes se sont fédérées pour élucider les éléments de la culture qui favorisaient la violence structurelle et sociale.
Lire la suite dans notre dossier
Les victimes colombiennes prennent la parole à Cuba : deux sites en espagnol
Des enfants autochtones racontent des épisodes de violence qui ont atteint leur famille.
Chansons de paix et non-violence en espagnol:
Une vidéo du Révérend Michael Lasley, un spécialiste de la réconciliation.
Lire la Prière pour les femmes privées de paix, tirée du carnet Femmes acteurs de paix, Pax Christi France
Voir notre suggestion d’intention de prière pour la paix en Colombie.
Faites nous parvenir votre propre appel, message ou prière pour la paix, nous les joindrons à cet article!