Journée internationale des droits de l’enfant

En ce 20 novembre, , nous avons choisi de rendre hommage à un artisan de paix qui a consacré sa vie à libérer des enfants de l’esclavage, Kailash Satyarthi.

kailash_satyarthi-2014-750
Illustration de Kailash Satyarthi réalisée d’après une photo prise par Senado Federal. les illustrations des enfants au travail sont inspirées de photos trouvées sur le web. Nous remercions les photographes ainsi que les sujets apparaissant sur les photos de nous sensibiliser au vécu des enfants sur le terrain!

Pour sauvegarder et imprimer l’affiche en pleine résolution,
ouvrir le fichier pdf ci-dessous en cliquant dessus :
Kailash_Satyarthi-2014

215 millions d’enfants sont forcés de travailler dans le monde selon le Bureau international du travail. Pour Kailash Satyarthi, c’est le sort de l’humanité qui est en jeu.

Son nom signifie « chercheur de la vérité » et depuis plus de 34 ans il offre sa vie à la défense des plus pauvres et désespérés : des enfants abandonnés, vendus, ou devenus orphelins. À l’aide de l’organisation qu’il a fondée en Inde, Bachpan Bachao Andolan (« Mouvement pour sauver l’enfance »), plus de 82,800 vies ont été libérées de la traite et de l’esclavage.

Kailash Satyarthi  partage le prix Nobel pour la paix 2014 avec Malala Yousafzai

http://www.bba.org.in/

Les enfants, qui n’ont souvent pas plus que 5 ans, sont libérés au moyen d’interventions directes, de la participation de la communauté et de la conscientisation des consommateurs.

Kailash Satyarthi n’est pas intéressé par la reconnaissance. La libération des enfants, ainsi que la possibilité de leur offrir une éducation, constituent sa seule source de motivation. Il a fréquemment mis sa vie en danger et a subi d’importantes blessures lors d’interventions.

D’après l’UNICEF, au moins 28 millions d’enfants de 6 et 14 ans travaillent dans des mines et des usines en Inde, dans des conditions inhumaines.

Il existe des lois régissant le travail en Inde, mais elles ne sont pas respectées, et les enfants continuent d’être exploités à titre de main d’œuvre peu dispendieuse.

Nous avons tous une responsabilité face à ces enfants sans protection, ne fût qu’à titre de consommateur, en cessant  d’encourager la production de biens exploitant de façon éhontée les plus vulnérables et les plus démunis.

http://www.elephantjournal.com/2014/10/the-other-nobel-peace-prize-winner-no-ones-talking-about/

temoignages

Quelques extraits de témoignages d’enfants qui ont vécu l’esclavage, tirés du site de l’organisme montréalais AIPE (Aide internationale pour l’enfance) :

Accueil

Kushi Ram

Je me suis enfuie, mais j’ai été rattrapée à la frontière et ramenée ici. Il m’a battue jusqu’à ce que mon corps soit enflé de partout et que je sois incapable de me lever pendant quatre jours. … Il a dit qu’il me tuerait et me jetterait dans la rivière si j’essayais de m’enfuir.

Rachel

J’étais chez ma mère, nous étions deux enfants. Ma mère est morte subitement, j’avais 10 ans. Ma tante m’a confiée à une marchande de charbon. Je devais m’occuper de ses 4 enfants, faire la vaisselle et surtout porter l’eau de la fontaine à la maison chaque jour des dizaines de fois pour les besoins du ménage, la lessive, le bain de toute la famille. La patronne ne me donnait pas toujours à manger ou seulement le soir. Je devais mendier en allant chercher de l’eau pour ne pas tomber. Elle me battait souvent, …Toute sa mauvaise humeur se déversait sur moi. Je n’avais pas le droit de dormir à l’intérieur de la maison.

Une Jeune prostituée

Il (son père) m’a emmenée à Tai-Pei et m’a vendue à une tenancière de bordel. J’avais juste 13 ans et je ne savais pas ce qui m’arrivait. Cette femme m’a dit qu’on attendait de moi que je couche avec des hommes. Si je n’obéissais pas à ce qu’elle me demandait, j’étais battue ou violée par les gardes (…) J’étais obligée de recevoir plus de trente hommes par jour et je n’avais jamais de repos.

Ramu

Tous les matins, je fais 3 kilomètres à pied pour aller travailler dans une carrière de pierres. Mes parents ont emprunté de l’argent à mon employeur et pour rembourser leur dette, mon frère et moi devons travailler à la carrière de pierres tous les jours. Je soulève de grosses pierres et je les porte sur ma tête pendant plusieurs heures. À midi, nous ne mangeons qu’un bol de riz que mes parents ont préparé. Très souvent, nous nous faisons battre par les contremaîtres. Dès que nous faisons une erreur, nous sommes battus.

Yela

Je ne connais pas mon âge, car je ne sais ni lire ni écrire, mais les gens qui m’ont recueilli à la maison Arc-en-ciel me disent que j’ai à peu près 7 ans. …J’ai été esclave dans une famille pendant plusieurs années. Je devais me lever très tôt le matin et faire plusieurs kilomètres à pieds pour aller couper du bois dans la forêt. Je marchais aussi tous les jours très longtemps pour aller chercher de l’eau au puit. Chaque jour, à la maison, je devais aussi allumer le feu et préparer le souper. Pendant que la famille mangeait, moi, je devais faire le ménage. Une fois que j’avais terminé le ménage, je n’avais droit qu’à manger les restes de la famille. … Ma mère m’a envoyée travailler dans cette famille, car elle n’avait pas plus d’argent pour me nourrir et elle pensait que là-bas, je serais éduquée et bien nourrie. Je n’ose pas retourner la voir et lui dire la vérité.

Susan

Un garçon avait essayé de s’échapper (des rebelles), mais il avait été pris… Ses mains étaient liées, et ils nous ont fait le tuer, nous, les nouveaux prisonniers. Nous devions le tuer avec des bâtons. Je me sentais mal. Je connaissais ce garçon d’avant. Nous étions du même village. J’ai refusé de le tuer et ils m’ont dit qu’ils me tueraient. Ils ont dirigé leurs fusils vers moi, et j’ai dû le faire. Le garçon me demandait : «pourquoi fais-tu ça?» Je lui ai dit que je n’avais pas le choix. …Je rêve encore du garçon que j’ai tué. Je le vois dans mes rêves; il me parle et me dit que je l’ai tué pour rien, et je pleure.

Serba

Je travaille dans les mines d’ardoises. J’y vais le matin à 6 heures et je casse les pierres sans arrêt jusqu’à midi pour 3 roupies. L’après-midi, je vais dans un atelier pour le sciage des ardoises et je gagne 3 roupies de plus. C’est moins fatiguant, mais on est toujours dans la poussière. Ici, plus de la moitié des ouvriers sont des enfants. On travaille sept ou huit ans puis on tombe malade. La poussière de la pierre attaque les poumons et, très vite, on ne peut plus respirer : ils appellent ça la silicose et on ne peut pas guérir.

Simon Deng

J’ai été une victime de l’esclavage arabe au Soudan. A neuf ans, mon village a été pillé par les troupes arabes payées par Khartoum. Alors que je courais me réfugier dans la savane pour échapper au massacre, j’ai vu mes amis d’enfance se faire abattre. Les vieux et les malades étaient brûlés vifs dans leur hutte. Les troupes arabes ont fini par me trouver. J’ai été enlevé et donné à une famille arabe comme «cadeau».

Lire l’intégralité des témoignages sur le site de l’AIPE

http://aipe-cci.org/temoignages-denfants-travailleurs

 

a-l-oeuvre-pour-la-paix

Une jeune Américaine transforme un voyage en famille en une aventure humanitaire en créant « Empower Children »
http://abcnews.go.com/ThisWeek/american-teen-makes-history-wins-international-childrens-peace/story?id=26994649

ÉQUITAS, un Centre international d’éducation aux droits humains,reçoit le Prix Droits et Libertés émis par la Commission des droits de la personne du Québec pour souligner le succès de ses programmes, dont une session  annuelle de formation offerte à une cinquantaine d’intervenants jeunesse de divers pays. En savoir plus sur cette ONG : www.equitas.org

Suggestion de Daniel Kraemer :

Le projet LOVE, Leave Out Violence / Vivre sans violence
A la suite du meurtre de son mari par un adolescent, Twinkle (Sheila) Rudberg a découvert q’il était lui-même victime de violence. Elle a fondé LOVE, une organisation montréalaise qui est maintenant répandue à travers le Canada. Son but est de permettre aux jeunes qui ont besoin de guérison, de créativité d’apprendre à aimer sans violence. En savoir plus: http://www.leaveoutviolence.org  et http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/20-years-on-montreal-founded-love-is-still-spreading-1.1218419

Suggestions de Marie-Hélène Carette :

Un héros local kirghize lutte pour la protection des droits des enfants des rues de Bichkek | Kirghizistan | UNICEF
http://www.unicef.org/french/policyanalysis/kyrgyzstan_50946.html

L’Association étudiante canadienne pour les droits de l’enfant voit le jour.
http://www.faitsetcauses.com/2013/12/04/lassociation-etudiante-canadienne-pour-les-droits-de-lenfant-voit-le-jour/

Convention relative aux droits de l’enfant adaptée aux enfants dès 10 ans | Humanium pour les Droits de l’Enfant
http://www.humanium.org/fr/convention/convention-droits-enfant-adaptee-aux-enfants-des-10-ans/

Une vidéo magnifique préparé à l’occasion la journée de la trisomie 21, le 21 Mars dernier:  réaliste et crédible: j’ai eu le bonheur jeune, d’accompagner à l’Arche Trosly-Breuil des jeunes trisomiques qui furent « mes guides en humanité » pour la vie! 
http://m.youtube.com/watch?v=Ju-q4OnBtNU

Autres

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Les-Ekklesia-Sisters-en-lice-pour-representer-Malte-a-l-Eurovision-2014-10-28-1255793?xtor=EPR-9-[1300733089] vidéo, chant des Sœurs Ursulines : It’s all about the Children (enfants de la rue)

 

Supplément Secours populaire français, Une jeunesse solidaire dans le monde. Syriens et Libanais à l’école de la non-violence, in Le Monde diplomatique, octobre 2014
http://www.institutpacifique.com/temoignages/ lutte à l’intimidation

infos

Quelques infos et liens sur les droits de l’enfant :

La Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989, est le traité relatif aux droits de l’homme le plus largement ratifié de l’histoire. La Convention comprend plusieurs « principes directeurs » qui sous-tendent l’ensemble des droits de l’enfant : la non-discrimination; l’intérêt supérieur de l’enfant; le droit à la survie et au développement; et l’opinion de l’enfant.

Les droits de l’enfant, 25 ans après, dossier spécial du quotidien français La Croix : http://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Les-droits-de-l-enfant-vingt-cinq-ans-apres-2014-11-19-1266491?xtor=EPR-9-[1300744689]

http://www.childrendeprivedofliberty.info/wordpress/wp-content/themes/forestly/images/Press_Release_PACE_Resolution_June2014_EN.pdf

http://www.childrendeprivedofliberty.info/

http://www.childrendeprivedofliberty.info.preview13.oxito.com/wordpress/?page_id=8

http://www.3generations.org/trafficking/sex-crimes-100-conesensual-really/ sur l’esclavage sexuel aux États-Unis

http://tonightatdawn.com/2014/11/03/sex-traffic/

Le trafic des êtres humains, une définition :
« Le Protocole des Nations unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (connu sous le nom de Convention de Palerme) a été ratifié par le Canada en 2002. Ce protocole définit la traite d’êtres humains comme étant le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil des personnes, au moyen de menace ou d’usage de la force ou d’autres formes de contrainte telles que l’enlèvement, la fraude, la tromperie ou l’abus de pouvoir ou la position de vulnérabilité de la victime ou l’offre ou l’acceptation de paiement ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitations.

Voir UNODC, « Traite des personnes et trafic de migrants ». Human Trafficking and Migrant Smuggling », 2011, en ligne : www.unodc.org/unodc/fr/humain-trafficking/index.html, consulté le 15 janvier 2013.

Eileen Kerwin Jones, “Femmes pacificatrices: l’action d’une ONG face au problème mondial de l’esclavage contemporain et du trafic d’êtres humains” in Pierrette Daviau, dir., Femmes artisanes de paix. Des profils à découvrir, Montréal, Médiaspaul, 2013, p. 123.

Près de 36 millions d’esclaves
Hommes, femmes ou enfants, près de 36 millions de personnes sont victimes d’esclavage dans le monde, et plus de la moitié le sont dans cinq pays : l’Inde, la Chine, le Pakistan, l’Ouzbékistan et la Russie, révèle lundi une organisation de défense des droits de l’homme.

Selon une enquête menée par la Fondation Walk Free, «l’esclavage moderne est présent dans l’ensemble des 167 pays» couverts par l’étude : il peut s’agir de traite d’êtres humains, d’exploitation sexuelle, de travail forcé, de servitude pour dette ou de mariage forcé ou arrangé.

L’organisation a comptabilisé 35,8 millions de personnes réduites en esclavage, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2013, non pas à cause d’une explosion du nombre de cas, mais en raison d’une meilleure méthodologie.

L’Afrique et l’Asie rassemblent une grande partie des pays où les «esclaves» sont les plus nombreux.

http://www.lapresse.ca/international/201411/17/01-4819649-pres-de-36-millions-desclaves.php

Autres liens et sources d’infos sur les droits des enfants

http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2014/10/10/qui-est-le-prix-nobel-de-la-paix-kailash-satyarthi_4504279_1772031.html

http://www.liberation.fr/monde/2014/10/12/nobel-l-indien-kailash-satyarthi-espere-voir-la-fin-du-travail-des-enfants-de-son-vivant_1120077

http://www.lapresse.ca/international/dossiers/prix-nobel-2014/201410/11/01-4808489-kailash-satyarthi-la-capacite-de-sindigner.php

http://www.20minutes.fr/monde/1458615-20141010-prix-nobel-paix-kailash-satyarthi

http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/10/01003-20141010ARTFIG00163-l-indien-kailash-satyarthi-le-sauveur-des-enfants-esclaves.php

http://france.ashoka.org/kailash-satyarthi-fellow-ashoka-inde-et-prix-nobel-de-la-paix

english links

http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/peace/laureates/2014/satyarthi-facts.html

http://en.wikipedia.org/wiki/Kailash_Satyarthi

http://www.firstpost.com/india/from-sharma-to-satyarthi-what-you-did-not-know-about-the-nobel-laureate-1752035.html

http://www.firstpost.com/india/hope-nobel-peace-prize-will-bring-india-pak-closer-kailash-satyarthi-1751571.html

http://www.nbcnews.com/news/asian-america/not-all-indians-are-celebrating-kailash-satyarthis-nobel-prize-n227676

http://indianexpress.com/article/india/india-others/think-about-those-mothers-whose-children-go-missing-sc-to-chhattisgarh-govt/

Laisser un commentaire