Journée mondiale des réfugiés

 

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Réfugiées Yazidis – Une illustration de Colette inspirée d’une photo prise par Warzer Jaff

http://www.unhcr.ch/evenements/journee-mondiale-des-refugies.html?L=1

L’ONU vient d’annoncer que le nombre de déplacés et de réfugiés a atteint le niveau record de 60 millions de personnes en 2014. Les images bouleversantes des migrants en Méditerranée et des Syriens fuyant les combats suffiront-elles à ouvrir nos cœurs et nos frontières au sort de milliers de personnes en attente du statut de réfugiés sur tous les continents? À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés qui a lieu chaque année le 20 juin, nous vous présentons un nouveau dossier dans la série initiée au début de l’année sur les Peuples déracinés, déplacés, exilés.

En 2011, on comptait 44 millions de réfugiés, le chiffre le plus élevé depuis quinze ans, incluant par ordre d’importance les personnes déplacées (26 millions), les personnes exilées (10 millions) et les apatrides (8 millions). Or en décembre 2014,  les instances onusiennes révélaient un nombre record depuis la Seconde Guerre mondiale, soit 51.2 millions de personnes déracinées.  Rien qu’en Syrie, 3,8 millions de citoyens ont cherché refuge dans les pays limitrophes et six millions d’autres sont des déplacés à l’intérieur du pays. Devant l’ampleur et l’urgence de la situation, le 15 juin 2015, Amnesty International suppliait la communauté internationale de se donner un programme spécial d’aide aux réfugiés*.

C’est l’heure privilégiée d’une écoute compatissante et solidaire des personnes réfugiées. Elles font partie des populations déracinées, déplacées en raison de conflits politiques, des guerres économiques, de changements climatiques, ou elles appartiennent à des minorités persécutées. Elles n’ont pas le choix de chercher l’hospitalité dans des pays plus paisibles. Comment les accueillons-nous? Comment aller à leur rencontre?

Notre quatrième dossier sur le déracinement mise sur l’engagement de personnes d’expérience dans l’accueil des réfugiés au Canada. Lorette Langlais et Mary-Ellen Francoeur témoignent de la résilience de ces femmes et ces hommes venus d’ailleurs.  Le journaliste canadien Jean-Claude Leclerc nous explique que « l’arrêt Singh » a établi en justice quel traitement accorder aux requêtes des réfugiés. L’histoire relue par Frédéric Barriault évoque l’intégration réussie des Acadiens et des Irlandais qui ont surmonté l’épreuve de l’exil. Gisèle Turcot présente le Projet Welcome sous la rubrique À l’œuvre pour la paix. Marie-Hélène Carette nous ouvre le chemin de la prière pour et avec les réfugiés.

* Source : Charles-Philippe David, La guerre et la paix, Paris, Presses de Sciences Po., 2013, p. 124)

 

« Tu m’as fait connaître à des amis que je ne connaissais pas;
tu m’as fait asseoir à des foyers qui n’étaient pas les miens;
celui qui était loin, tu l’as ramené proche et tu as fait un frère de l’étranger. »

Rabindranath Tagore, L’Offrande lyrique

 Réfugiés

Par Lorette Langlais, ex-directrice du Centre social d’aide aux immigrants (CSAI)

Les crises humanitaires dans le monde amènent chez nous des réfugiés. Comment les accueillons-nous?  Sommes-nous en mesure de dépasser le choc culturel engendré par ce qui nous semble différent, menaçant? Pouvons-nous sortir de notre zone de confort?

Les préjugés, les stéréotypes ainsi que l’imaginaire collectif envers les étrangers nourrissent souvent des sentiments de xénophobie, le racisme et la discrimination. Pour briser ces barrières et déconstruire les croyances sources d’exclusion, pour combattre l’indifférence et la méfiance, il faut accepter d’être touché par les situations tragiques et inhumaines vécues par les réfugiés.

Un parcours semé d’embûches

Le parcours des personnes et des familles chassées de leur pays est rempli d’embûches, de violence, de contrainte et de peur. Des personnes ont vécu des régimes oppressifs, des conditions de vie inhumaines, des trahisons, les souffrances et les traumatismes du déracinement.

Les longues séparations dues aux difficultés de sortir de leur pays imposent un stress considérable aux familles qui, en plus de faire face aux exigences de l’adaptation, doivent reconstituer le noyau familial.  Les séquelles associées aux angoisses, sévices et mauvais traitements vécus avant l’arrivée sont loin d’être négligeables.

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Illustration de Colette d’ après une photo de presse

Le réfugié n’a pas choisi librement de quitter son pays.  Il vit un sentiment de rupture entre son passé et son présent : ses proches, ses amis, ses origines familiales, ses traditions, sa religion, son métier, sa réputation, son environnement naturel, bref son univers affectif, social et matériel lui manque totalement.  Tout son réseau social est disparu.

La force de l’espoir

Consciente que la continuité de son histoire est rompue, la personne réfugiée vit l’angoisse mais aussi la reconnaissance de forces qui l’aideront à se refaire et à prendre sa place chez-nous. Tout quitter pour la liberté[i], c’est le rêve d’une vie meilleure pour les siens. L’espoir s’est creusé dans la souffrance. Le réfugié est prêt à surmonter les obstacles de l’intégration.

C’est en recréant la sécurité et la confiance qu’on arrive à aider et à guérir les traumatismes.

Ayant travaillé  plusieurs années avec les nouveaux arrivants qui aspirent à une vie meilleure et veulent partager notre projet de société, j’ai toujours été impressionnée par le courage, la détermination, la ténacité dans les épreuves des personnes venues chez nous. Au fil des mois d’adaptation, nous sentons le pouvoir de la résilience.  Ces nouveaux arrivants sont en mesure de faire face à une situation difficile, d’assumer la prise en charge de la famille, d’affronter de nouveaux défis, de s’investir, d’établir des ponts, d’affirmer leur projet personnel en l’intégrant dans le projet global de la société d’accueil.

La personne qui arrive avec ses valeurs, ses rêves, ses aspirations et ses talents doit pouvoir trouver l’espace social où elle apportera sa contribution à la réalisation du projet collectif. Bien sûr, cet espace s’élargit à la mesure de son implication et de l’ouverture de la société d’accueil.

Comme personne humaine, comme chrétien, nous sommes confrontés aux questions que soulève la présence de migrants et d’exilés dans notre milieu. Nous sommes invités à « Élargir l’espace de notre tente » (Isaïe, 54, 2) et à faciliter l’intégration de celles et ceux qui veulent bâtir avec nous une société juste et fraternelle.

Dépaysée au bout du monde,
Je me prends à rêver, à rêver
À la chaleur, à l’amitié,
Au pain à partager, à la tendresse.
Croyez-vous qu’il soit possible d’inventer un monde
où les hommes s’aiment entre eux?

… où il n’y aurait plus d’étrangers.

L’étranger, Paroles de Pauline Julien, Musique de Jacques Ferron

[1] Frans VAN DUN, Tout quitter pour la liberté.  Cinq  parcours d’immigrants, Préface de Michaëlle Jean, Montréal, Libre expression 2005, 426 p.

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Les réfugiés ont-ils vraiment des « droits »?

Le Canada, l’arrêt Singh et les réfugiés

Par Jean-Claude Leclerc, journaliste

 

Le 4 avril 1985, dans le célèbre arrêt Singh, la Cour suprême du Canada statue que toute personne se trouvant au pays a droit à la justice fondamentale lorsque sa vie, sa liberté ou sa sécurité en dépendent. Cette décision établit alors un précédent pour les demandeurs d’asile.

Dans la constitution du Canada, une charte des droits et libertés garantit, depuis 1982, que «chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne» (article 7) et qu’«il ne peut être porté atteinte à ce droit qu’en conformité avec les principes de justice fondamentale».

Mais cette garantie s’appliquait-elle aux personnes venues au Canada y demander asile? Le gouvernement fédéral soutenait que non. Seuls les citoyens canadiens, disait-il, en bénéficiaient. Et donc les demandeurs d’asile présents sur le territoire pouvaient être arrêtés et expulsés, sans qu’on ait à les entendre.

La Cour suprême a tranché en faveur des réfugiés. La charte leur garantit ces droits fondamentaux. En conséquence, la détermination du statut de réfugié doit respecter les principes de justice fondamentale, notamment le droit à une audience orale, surtout pour les demandeurs dont la crédibilité est contestée. Une telle audience, en effet, leur permet de dire au décideur fédéral, dans leurs propres mots, ce qui leur est arrivé.

Après l’arrêt Singh, un tribunal indépendant spécialisé, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié rendra désormais les décisions sur ce statut après une audience orale. Mais tous les demandeurs ne seront pas pour autant traités de façon juste.

Le gouvernement aurait voulu sélectionner lui-même à l’étranger, notamment dans des camps de réfugiés, des gens répondant à ses propres critères. D’autres qui étaient déjà au Canada (étudiants, travailleurs temporaires, visiteurs qui s’y étaient réfugiés sans l’accord du gouvernement) risquaient l’expulsion. Sauf permis ministériel pour «motif humanitaire».

Entre-temps, ces personnes déjà au Canada feront face à de longs délais. Elles seront privées de la possibilité d’être réunies avec les membres de leur famille encore outremer. D’autres resteront victimes de la traite de «migrants illégaux». D’autres encore, refusés par la Commission du statut, n’auront que des années plus tard le droit de faire appel des mauvaises décisions. Mais surtout, le pouvoir fédéral a élaboré une politique visant à empêcher les réfugiés d’entrer au Canada et donc de bénéficier de l’arrêt Singh.

Le Canada impose en effet des visas pour les pays «producteurs» de réfugiés mais refuse d’en émettre aux gens qui cherchent à en sortir. Les sociétés commerciales d’aviation et de transport maritimes doivent, sous peine d’amende, en surveiller les papiers d’identité. Encore en 2015, les personnes et les organismes qui aident à venir au pays des personnes en danger à l’étranger, ou en détresse au Canada même, risquent d’être accusés de trafic en cour criminelle.

En bloquant ainsi la frontière, le Canada échappe à ses responsabilités internationales quant à la protection des réfugiés et jette dans les bras de passeurs sans scrupules des gens démunis à qui l’on fait un crime de vouloir sauver leur vie ou leur liberté.

Montréal,  le 17 mai 2015

Quelques dates importantes vers la reconnaissance des personnes réfugiées au Canada

1960      Adoption de la Déclaration canadienne des droits

1967      Création d’une nouvelle Commission d’appel de l’immigration pour entendre les cas de déportation

1969      Signature de la « Convention de 1951 relative au statut de réfugié » de l’ONU (souvent appelée Convention de Genève)

1978      Loi sur l’immigration établit  un système de détermination du statut de réfugié

1978 –   Arrivée au Canada des « boat people » asiatiques

1982      Adoption de la Charte canadienne des droits et libertés qui affirme que « Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne… »

1985      L’Arrêt Singh de la Cour Suprême du Canada reconnaît que le mot « chacun » dans la phrase précédente inclue les gens sans statut au Canada – les réfugiés sont des ayants droit

1989      la Commission d’appel de l’immigration est remplacée par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR)

1991      Signature de l’Accord Canada-Québec en matière d’immigration

2001      Loi concernant l’immigration au Canada et l’asile conféré aux personnes déplacées, persécutées ou en danger dite « Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés »

« La CJSR soit son existence à l’arrêt Singh d la Cour Suprême, rendu le 4 avril 1985, qui exigeait un plus grand respect des droits des non-citoyens. Dans cette décision, l’une des premières rendues d’après la Charte canadienne des droits et libertés de 1982, la Cour concluait que le mot « chacun » dans la phrase « Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne », incluait les gens sans statut au Canada. En d’autres mots, les non-citoyens font aussi partie de la famille humaine. Chaque année, au Canada, la Journée des droits des réfugiés, célébrée le 4 avril, rappelle cette décision Singh. (…) Le Conseil canadien des Églises fut un intervenant important dans la décision Singh. »

Janet Dench, L’ouverture aux autres : avancées et reculs, in Pacem in terris – Paix sur la terre. Relecture engagée dans le Québec d’aujourd’hui, Montréal, Novalis, 2013, p. 57-62. Cahier de Pax Christi Montréal publié sous la direction de Gregory Baum.

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À la rencontre des réfugiés

Par Mary-Ellen Francoeur

Le recul me permet aujourd’hui de conclure que le meilleur processus d’apprentissage est, pour moi, l’expérience directe. Tout au long de ma vie, j’ai rencontré des gens et visité des endroits un peu partout au monde et c’est, en fin de compte, le contact avec des gens déracinés qui m’a le plus touchée.

Chez les autochtones

Ma première expérience, je l’ai vécue ici au Canada lorsque je travaillais dans le grand nord de l’Ontario, parmi les peuples Cri et Ojibway. Je les ai maintes fois entendus partager leurs angoisses et leurs traumatismes à l’égard de la probabilité de devoir quitter leur terre dans la forêt pour s’installer dans des réserves créées par nos gouvernements. Un jeune a très bien su résumer la situation : « Dans la forêt, je sais qui je suis. »  Jeunes et adultes, tous partageaient la même opinion, à savoir que le déracinement leur donnait le sentiment de perdre contact avec leur âme. Ce vide les conduisait vers l’alcool, ce qui concourrait à détruire leur vie. Malheureusement, se recentrer et retrouver son identité peut s’avérer souvent un chemin long et douloureux. D’autres jeunes ont raconté avoir été enlevés de leurs foyers pour être placés dans des pensionnats où les habitudes de vie se situaient à des années-lumière  de leur culture et de celles de leurs familles. Cette perte d’identité les a, à moyen terme, menés vers une mort intérieure. Aujourd’hui, au Canada, nous sommes avertis de l’extraordinaire impact de ces déracinements dans la vie des membres des Premières Nations; mais la guérison sera très longue.

Du Soudan du Sud au Canada

Je commençais à m’intéresser aux peuples d’Afrique lorsque j’ai rencontré une réfugiée du Soudan du Sud. Dû au fait qu’elle et son peuple sont chrétiens, ils ont subi l’oppression et les attaques menées par des rebelles des régions du nord du Soudan. Elle ressentait une colère profonde contre ces gens du nord qui détruisaient et calomniaient la bible. Alors qu’elle était jeune adolescente, elle a décidé, avec quelques amis, de fuir leur village. La seule option pour y arriver était de se joindre à un groupe d’enfants soldats, mais son véritable but était de se frayer un chemin vers un village où elle savait pouvoir trouver refuge dans une maison devenue sanctuaire grâce à un évêque. Sans autre possession que les vêtements qu’elle portait, elle s’est risquée et elle a voyagé à pieds avec les jeunes soldats sous le couvert de la brousse. Par bonheur, elle a atteint la maison de l’évêque où elle a trouvé protection en attendant d’entamer son chemin vers un camp de réfugiés. Forte, intelligente et soutenue par sa foi, elle tentait de « vivre » tout en aidant les gens seuls et apeurés du mieux qu’elle le pouvait. À un certain moment, une agence canadienne lui a demandé si elle serait prête à émigrer au Canada. C’est avec courage qu’elle a de nouveau relevé le défi. Elle est arrivée au Canada entièrement dépendante de l’aide du gouvernement et a décidé de s’inscrire à l’université. Pourtant, elle porte toujours en elle la douleur et les blessures de l’âme de son passé qui l’a privée de sa famille et de ses amis.

Survivante du génocide rwandais

J’ai aussi rencontré à cette même époque une autre Africaine qui s’était installée dans la maison où j’habitais. Survivante du génocide rwandais, elle m’a raconté les horribles effets des attaques des Hutus contre les Tutsis. Ces derniers étaient contraints de quitter leur foyer pour trouver refuge généralement dans la brousse. Leurs maisons étaient détruites, leurs proches massacrés et eux aussi mouraient bien souvent. Cette femme, devenue par la suite une de mes proches amies, ne vivait que pour aider les siens. Grâce à elle, j’ai passé quelques mois au Rwanda, où, en qualité de thérapeute, j’ai pu écouter les complaintes de ces gens privés de sécurité, de paix, de leur famille et de leur foyer, suite aux actes d’une cruauté horrible. Profondément blessés, ils ont trouvé l’énergie de rebâtir leur vie en s’appuyant sur leur foi et la douce mémoire des êtres chers de leur passé. J’ai plus tard rencontré des réfugiés rwandais au Canada qui avaient fui leur pays par peur, par chagrin et par désespoir. Ils vivaient ainsi loin de chez eux, sachant que peu de membres de leur famille étaient encore vivants. Les tourments qui les habitaient prendraient de nombreuses années à se calmer, mais malgré tout, ils s’efforçaient d’entamer un nouveau chapitre de leur vie.

Du Soudan à l’Ontario puis en Alberta

De retour du Rwanda, je voulais maintenir un lien avec l’Afrique et j’ai donc entrepris un travail de bénévolat auprès des réfugiés au Centre Catholique pour Immigrants. On m’a présenté une famille soudanaise; un couple avec leurs deux jeunes garçons. Fraichement débarqués au Canada, ils commençaient à peine le dur apprentissage de la survie dans un nouveau pays où la culture leur était étrangère et l’administration publique difficile à comprendre. Ils ne pouvaient que compter sur l’aide sociale du gouvernement canadien et j’étais avec eux lorsqu’ils ont reçu une lettre du gouvernement exigeant d’eux qu’ils remboursent les frais de leur transport au Canada dans un délai incroyablement serré. En outre, le plus vieux des garçons ne s’adaptait pas bien à l’école et ramenait souvent à la maison des demandes de remboursement de fournitures et de sorties. Le plus jeune avait besoin de sa mère qui ne parlait ni français ni anglais. Comment cette famille pouvait-elle survivre financièrement? D’autant que le père cherchait désespérément du travail, en vain. Cette atteinte à son estime l’a poussé à boire. Convaincu de pouvoir trouver du travail en Alberta, ils ont encore une fois tout laissé derrière eux et ont déménagé à Calgary. Deux ans plus tard, alors que je les visitais, le père m’a raconté sa lutte pour trouver du travail. Ils avaient maintenant une petite fille, les deux garçons avaient beaucoup grandi et le plus vieux avait appris l’anglais. Malgré tout, ils avaient toujours l’air perdus. Le père reconnaissait son alcoolisme mais affirmait n’avoir jamais levé la main sur sa femme. Sa volonté à maintenir leur fierté et à garder espoir faisait peine à voir.

Palestiniens chassés d’Israël en Cisjordanie

J’ai ensuite voyagé en Israël/Palestine lorsque je me suis jointe à une délégation interconfessionnelle pour la paix. Nous avons constaté, au quotidien, les répercussions de ce conflit interminable opposant deux peuples. Nous avons visité deux camps de réfugiés de Cisjordanie où des familles palestiniennes vivaient depuis qu’elles avaient été chassées de leur foyer en Israël de nombreuses années auparavant. Petit à petit, elles essayaient de se refaire un semblant de vie dans cet environnement nouveau. La plupart d’entre eux avaient été fermiers mais vivaient désormais dans des immeubles. La résilience de ces gens m’a étonnée; ils réussissaient à se créer une vie, faisant même pousser quelques légumes dans de petits lots près de leurs entrées. Malgré tout, le désespoir et la crainte de ne jamais pouvoir sortir de ces camps risquait souvent de se transformer en violence. Les travailleurs pour la paix tentaient donc de guider ces gens minés par l’injustice vers diverses formes de résistance pacifique.

Ces récits ne traduisent que quelques-unes des images et du vécu de ces personnes déracinées que je conserve précieusement. Il s’agit toujours d’individus immensément beaux et courageux. Ils nous ont permis d’ouvrir nos yeux et nos cœurs à la réalité de la vulnérabilité et de la solitude. Leur vœu le plus cher est de vivre dans la dignité et l’espoir. Nous faisons appel à l’amour et à la fraternité de tous pour que ce vœu devienne réalité.

Mary-Ellen Francoeur, SOS

Ex présidente de Religions pour la paix Canada
Original anglais, traduit par Anick Chartier

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De racines et d’Irlande

De notre correspondant Frédéric Barriault, professeur en histoire

  1. De déracinement

Exil, exode, racines : des mots lourds de sens. Il y a longtemps eu chez nous une tradition littéraire insistant sur les liens quasi « mystiques » unissant le paysan, l’Habitant canadien-français, à la terre qui l’a vu naître et grandir. Et au déchirement de celui qui doit vendre la terre qui a été défrichée et labourée par son aïeul et son bisaïeul. Tradition qui insiste abondamment sur le drame et la nostalgie qui animent celui qui doit quitter — de gré ou de force — cette terre dans laquelle plongent ses propres racines. D’Un Canadien errant d’Antoine Gérin-Lajoie (1842) à Dégénérations (2005) de Mes Aïeux, toute une tradition lyrique bien de chez-nous rappelle la douleur de ce déracinement.

Or, cette terre paternelle, bon nombre de nos ancêtres l’ont quittée librement, afin d’aller refaire leur vie là où l’avenir semblait plus radieux. Que ce soit dans les « terres neuves » du Nord ou de l’Ouest canadien. Ou encore dans les factries de la Nouvelle-Angleterre. Même si la nostalgie de la Belle Province n’a jamais complètement abandonné ces exilés.

Il est cependant des cas où c’est par la manière forte que l’on tente d’expulser des familles de cultivateurs de la terre qu’ils ont défrichée, labourée et ensemencée depuis des générations. L’Acadien que je suis pense évidemment au Grand Dérangement, à la déportation brutale de mes aïeux. Le Québécois d’adoption que je suis pense aussi à la fermeture des villages gaspésiens dans les années 1970. Et au drame qui a été vécu par celles et ceux qui ont participé aux Opérations Dignité. On peut aussi penser à la résistance des expropriés de Mirabel, de Forillon et de Kouchibouguac — résistance qui a ému les chanteurs Paul Piché (La gigue à Mitchouano) et Zachary Richard (La ballade de Jacky Vautour).

Bien que très québécoises et acadiennes, ces expériences d’exil nous fournissent les matériaux de base pour faire preuve d’empathie à l’égard de celles et ceux qui sont chassés de chez eux. Pour mieux aller vers l’Autre et l’accueillir. Pour communier à ses souffrances, à son désarroi et à sa nostalgie. Et se déclarer frères et sœurs de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants chassés de chez eux par la guerre, la faim, la violence, la persécution.

  1. D’Irlande

L’histoire nous rappelle le profond attachement des paysans catholiques à la terre qui les a vus naître et grandir. Contrairement aux fermiers protestants, les paysans catholiques demeuraient très longtemps attachés à leur terre. Parfois trop. Ce n’est que lorsque confrontés à une situation désespérée — faillite, saisie de la ferme, famine, maladie — qu’ils se résolvaient à quitter leurs terres. Non sans avoir tout essayé pour éviter l’exode rural: endettement auprès d’un notable ou d’un usurier, travail saisonnier sur la terre d’un riche fermier des environs, etc.

L’émigration des Irlandais en Amérique correspond parfaitement à ce schéma. Plutôt à l’aise et ayant « senti » venir la crise de l’économie agricole, les Irlandais protestants (Scotch-Irish) d’Ulster ont hâtivement pris la route de l’exil afin de saisir les « occasions d’affaires » qui s’offraient à eux outre-mer. Ils ont donc vendu leurs fermes et leur bétail, migré en Amérique et refait leur vie sur les terres fertiles du Haut-Canada, de la Nouvelle-Écosse… ou des États-Unis.

Les Irlandais catholiques n’ont pas eu cette chance. Pauvres parmi les plus pauvres, persécutés en raison de leur langue et de leur foi, étrangers dans leur propre pays, chassés de leurs terres par de riches landlords britanniques, les Irlandais catholiques étaient devenus des citoyens de seconde zone. Main-d’œuvre agricole et cheap labor de ces riches landlords, ces Irlandais catholiques vivaient dans une misère absolue. Habitant des « cabanes » semblables aux cases des esclaves noirs, ils cultivaient de minuscules lopins de terre sur lesquels ils parvenaient à faire pousser quelques légumes. Des patates, surtout.

La pomme de terre leur est en effet apparue comme une « panacée » : elle pouvait pousser dans des sols très pauvres et sur de petits lopins de terre. De plus, la patate est très riche en amidon, ce qui en fait un aliment très nutritif et aussi « bourratif » que le pain. Ce qui convenait parfaitement à des paysans qui, de toute façon, n’avaient ni les moyens, ni les surfaces cultivables pour faire pousser du blé. Cette « panacée » avait cependant son prix : les paysans irlandais ont été contraints de se livrer à la monoculture de la patate, rendant celle-ci plus fragile aux maladies. C’est ce qui est arrivé en 1845-1847 : une maladie végétale — le mildiou — a alors acculé à la faillite, à la famine et à l’exode des milliers d’Irlandais catholiques. Pour le plus grand bonheur des landlords protestants, qui ont alors pu s’emparer des fermes vacantes de ces émigrés. Et transformer ces terres en pâturages pour leurs bestiaux…

Victimes d’une triple oppression (nationale, religieuse et économique), ces Irlandais ont dû fuir leur terre natale dans des conditions épouvantables. Affamés et épuisés, ils ont été  entassés dans les cales de rafiots surpeuplés. Plusieurs d’entre eux y contracteront le typhus. Ceux qui ne mourront pas en mer le feront sur la terre ferme, lors de leur quarantaine à Grosse-Isle…

Leur arrivée parmi nous suscite un mélange de compassion et d’inquiétude. Compassion face au triste sort de ces Irlandais catholiques et de leurs enfants, pour la plupart orphelins. Inquiétude face à des immigrants qu’on voit désormais comme des « concurrents » sur le marché du travail. D’où — hélas ! — les nombreux conflits ayant opposé ouvriers irlandais et ouvriers canadiens-français, à l’heure du capitalisme sauvage…

Au fil des ans, Canadiens français et Irlandais catholiques ont appris l’art du compromis et du vivre-ensemble. Les relations de voisinage, la cohabitation intra-ecclésiale, les mariages mixtes… et les veillées au son du violon feront le reste. Comme en fait foi l’esprit de communion qui prévaut chaque année lors du défilé de la Saint-Patrick’s. Sans oublier le témoignage prophétique d’individus comme Pops, Father Emmett Johns!

N’y a-t-il pas là matière à s’inspirer ?  Comment ne pas voir là une issue à la culture de la haine qui gangrène notre société par les temps qui courent ? Pourtant, nous partageons tellement de choses avec nos amis Maghrébins, Maliens et Sénégalais : une langue commune (le français), une histoire commune (la colonisation française) et une commune profession de foi envers ce Dieu abrahamique que nous prions à l’unisson. Comme ne pas ressentir l’urgence d’aller vers eux ? Comment ne pas ressentir l’urgence de les accueillir et de les aimer ?

Pour aller vers Dieu, ne faut-il pas d’abord aller vers l’Autre ? Pratiquer la justice et la fraternité ? Et se déclarer frère et sœur de tout ce qui vit ici-bas sur cette Terre ? « Aimez-vous les uns les autres » : n’est-ce pas ce que disent tous les prophètes de ce Dieu abrahamique, d’Amos à Isaïe, en passant par Jésus et Muhammad ?

Dieu seul sait quels témoignages prophétiques émergeront de ce dialogue interculturel entre chrétiens et musulmans québécois.

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À l’œuvre pour la paix 

Accueillir chez soi un demandeur d’asile :
le Projet Welcome

Par Gisèle Turcot

Accompagner, servir et défendre. Ces trois mots résument la mission du Service Jésuite aux Réfugiés. Créé en 1980 alors qu’affluaient les boat people, le service assure maintenant des programmes d’assistance et d‘éducation dans une cinquantaine de pays. Non seulement au Sud, auprès de populations déplacées, mais aussi au Nord, dans les pays d’accueil des réfugiés.

La France est depuis longtemps une terre d’asile. Forte d’une belle tradition d’accueil, elle peine aujourd’hui à recevoir tant de demandeurs d’asile originaires des pays francophones des Antilles ou de l’Afrique, souvent d’anciennes colonies. En ce moment ceux et celles qui frappent aux portes viennent des pays du Moyen-Orient, persécutés et chassés par la guerre, ou bien d’aussi loin que l’Afghanistan et le Soudan, des gens en transit vers l’Angleterre.

Parmi les formes de rapprochement et d’hospitalité mises en œuvre pour relever ces défis, citons une initiative qui fait ses preuves depuis 2009, sous la responsabilité du Service jésuite aux réfugiés, le JRS France.

Le Projet Welcome consiste à favoriser les contacts entre des nouveaux arrivants et des familles françaises ou des communautés religieuses prêtes à les héberger pendant un temps  déterminé, de quatre à cinq semaines, soit la période qui les sépare de leur accueil en centre d’hébergement public. Accueilli et accueillant peuvent compter sur une personne-référence pour établir les attentes réciproques, ajuster les modalités du séjour et parler du type de lien qu’on souhaite entretenir avec la personne accueillie.

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Illustration de Colette inspirée une photo de presse

Le nouveau venu découvre comment on vit au quotidien, quelles relations on établit entre adultes et enfants, entre voisins, avec les fournisseurs et les lieux d’approvisionnement. La personne en attente de statut peut mieux traverser la longue période d’incertitude associée aux  démarches bureaucratiques qui peuvent durer en moyenne 27 mois. Bref, c’est « un moment de répit au milieu d’un éprouvant parcours ».

Des accompagnateurs ont noté que les demandeurs d’asile ont déjà tellement dû s’éloigner de plein de choses qui les définissaient, qu’ils sont plutôt en demande de proximité. Ils ont connu tant de précarité que le fait de se poser quelques semaines les aide à se stabiliser.

Accompagner un nouveau venu dans ses efforts d’intégration, c’est donc possible. Et c’est bienfaisant aussi pour la famille ou la communauté d’accueil qui se tient à ses côtés pour le rassurer par un geste, une disponibilité, un repas partagé.

Source : Ouvrir sa porte : le réseau Welcome, JRS France, rapport 2011, p. 6-7
http://www.jrsfrance.org/le-projet-welcome-de-jrs-france/

Voir aussi la vidéo de Développement et Paix sur un projet de solidarité réalisé avec JRS-Syrie : https://www.devp.org/fr/articles/la-solidarite-donne-de-lespoir

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À la mondialisation du phénomène migratoire, il faut répondre par la mondialisation de la charité et de la coopération, de manière à humaniser les conditions des migrants. En même temps, il faut intensifier les efforts pour créer les conditions aptes à garantir une diminution progressive des causes qui poussent des peuples entiers à laisser leur terre natale, en raison de guerres et de famines, l’une provoquant souvent l’autre.

À la solidarité envers les migrants et les réfugiés, il faut joindre le courage et la créativité nécessaires pour développer au niveau mondial un ordre économico-financier plus juste et équitable uni à un engagement croissant en faveur de la paix, condition indispensable de tout progrès authentique.

Extrait du message du pape François pour la journée mondiale des migrants et des réfugiés 2015
http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/migration/documents/papa-francesco_20140903_world-migrants-day-2015.html

Rappel
Nous seuls avons le pouvoir de les accueillir

À l’occasion de la Journée Mondiale des Réfugiés, le Service Jésuite des Réfugiés nous prie de nous souvenir que la clé du changement se trouve à l’intérieur de chacun de nous. Et si les gouvernements décident d’accepter ou de rejeter les réfugiés, nous seuls avons le pouvoir de les accueillir en vérité. Nous devons changer notre point de vue stéréotypé sur les réfugiés et ne plus les considérer comme «les autres».

http://fr.jrs.net/nouvelles_detail?TN=NEWS-20150609094306#sthash.Gcgw8OCW.dpuf

« Pour moi, tous les enfants de ce reportage ont une place spéciale dans mon cœur parce que c’est grâce à eux que j’ai appris à apprécier ce que j’ai. Je suis toujours étonné de voir comment les enfants de réfugiés afghans profitent de leur temps avec rien. Je voulais montrer au monde extérieur ce que je vois chaque fois que je rencontre ces enfants, à la fois leurs magnifiques yeux et leur vie difficile. » 

Muhammed Muheisen

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Aquarelles d’Eda d’après les photos de Muhammed Muheisen, un photographe qui travaille pour l’Associated Press. Muheisen a passé 3 ans à photographier la vie d’Afghans qui vivent dans de vastes camps de réfugiés au Pakistan.

 

Prier pour les réfugiés

Seigneur, Dieu de l’Univers,
Toi qui es PAIX,
Reconfigure-nous un cœur à l’écoute de ton humanité déchirée:
Rends-nous ponts vers l’autre

Lire la suite de la Prière pour les exilés de la Terre de Marie-Hélène Carette

Tu te souviens Marie,
du petit matin où il fallut partir si vite
parce qu’ils voulaient tuer l’enfant ?
Tu te souviens qu’on ne savait que prendre
et que faire du chat
et que l’enfant pleurait ?

Lire la suite de Notre-Dame des Déportés de Gilles Bussières

Lire aussi notre intention de prière pour les réfugiés

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Références sites et vidéos

http://www.unhcr.ch/evenements/journee-mondiale-des-refugies.html?L=1 citation de Guterez

http://ccrweb.ca/sites/ccrweb.ca/files/static-files/documents/RRDAYpamphletFR2010.pdf

http://ccrweb.ca/fr/refugies-nouveaux-arrivants-vision-Canada#protection  Sept éléments-clés pour les droits des réfugiés au Canada – Vers la Journée des réfugiés au Canada, le 4 avril

Syrie: l’exode d’un peuple, Le conflit…

https://ar-ar.facebook.com/freesyrialyon/posts/654766934545655

Exode massif de dizaines de milliers de Kurdes syriens en Turquie – L’Orient-Le Jour
http://www.lorientlejour.com/article/887289/exode-massif-de-dizaines-de-milliers-de-kurdes-syriens-en-turquie.html

http://fr.radiovaticana.va/news/2015/03/17/mgr_tomasi__%C2%AB_les_enfants_syriens_risquent_de_devenir_une_g%C3%A9n%C3%A9ration_perdue_%C2%BB/1130142 présentation faite à l’ONU

http://blogs.afp.com/correspondent/?post/turkey-refugees-islamic-state-kurds-border-desperate-flight-from-syria#.VYBdLPl_Okp  Mi-juin 2015. Images terrifiantes de 2000 personnes tâchant de traverser les clôtures frontalières, parents tenant leurs enfants à bout de bras.

https://www.jrsusa.org/Assets/Publications/File/JRSUSA_RV_Syria_web.pdf la plus grande crise… Décembre 2014

http://www.jrsusa.org/multimedia?MID=MEDIACAT-20100910060526 Vidéo réfugiés divers continents. Autres témoignages dans la section Voices

http://ccrweb.ca/fr/letter-resettlement-syrians-jan-2015 Lettre du Conseil canadien des réfugiés sur l’accueil de réfugiés syriens, suivie d’une liste d’articles parus dans les médias sur les Syriens

Réfugiés d’autres parties du monde

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Dans-le-nord-du-Cameroun-avec-les-refugies-chasses-par-Boko-Haram-2015-02-06-1277772 40% sont des musulmans et les autres sont chrétiens, venant du Nigéria; une école reçoit 100 enfants sur le site – village de toile

http://fr.radiovaticana.va/news/2015/03/04/une_d%C3%A9l%C3%A9gation_se_rendra_bient%C3%B4t_au_cameroun/1127060

http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/432589/les-migrants-de-la-mediterranee-le-mal-absolu

http://www.la-croix.com/Solidarite/Actualite/Le-Conseil-de-l-Europe-s-alarme-de-la-montee-de-l-intolerance-en-France-2015-02-17-1281733?xtor=EPR-9-%5B1300802458%5D insultes envers homophobes, les magrébins surtout les femmes, les mineurs isolés et roms.

http://mobile2.24heures.ch/articles/17827475

Ils ont perdu père et mère en route, ou, parce qu’ils étaient les aînés de la famille, sont partis seuls dans l’espoir de rejoindre l’eldorado. Parmi les milliers de migrants qui s’échouent sur les rives du sud de l’Europe figurent de plus en plus de mineurs non accompagnés. Arrivés tout seuls donc, au bout d’un voyage parfois long de plusieurs milliers de kilomètres.

Cathy Macherel

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Journée mondiale des réfugiés
Participez à ce dossier!

Il faudrait peut-être renommer cette journée, journée mondiale des exilés ou des déracinés, tant une grande partie des milliers de réfugiés ne trouvent pas à proprement parler de « refuge » une fois expatriés.

On ne peut que s’interroger sur le reflet que nous renvoient les 60 millions de déplacés et réfugiés qui ont tout perdu, certains errant à la recherche d’une terre d’accueil, d’autres restant confinés pendant de nombreuses années dans des camps de fortune surpeuplés.

enfant-refugie
Une illustration de Laïla inspirée d’une photo de Muhammed Muheisen

En quoi sommes-nous collectivement en exil de notre véritable raison d’être? En quoi sommes déracinés de notre profonde humanité? Il semble que ni le progrès, ni les impératifs économiques, ni la course aux armements ne réussissent à créer la prospérité et la sécurité qu’ils s’acharnent à faire miroiter.

Ne sommes-nous pas un peu tous un peu exilés, comme chassés en dehors de nous-mêmes, poussés par une façon de vivre de plus en plus axée sur la consommation, sur la performance et la réussite personnelle?

Nous avons commencé à travailler sur ce dossier il y a plusieurs mois, et nous ne faisons qu’effleurer la question. Nous vous invitons à suggérer des compléments d’information et à nous envoyer vos réflexions sur le sujet!

Écrivez-nous, offrez un témoignage, un récit, un poème, une prière en solidarité avec des expatriés, des réfugiés, des personnes qui ont perdu leurs repères suite à des conflits ou à des circonstances dramatiques.

Envoyez votre participation à accueil@antennesdepaix.org

 

2 réponses sur « Journée mondiale des réfugiés »

Une initiative géniale et touchante.
Des textes, du coeur, de l’Amour et de la fraternité en abondance.
Des témoignages vrais, des appels boulversants.
Un pas, un geste, une main tendue vers une action humaine engagée.., sans préjugés ou partis pris.

Merci sincèrement à toutes et tous qui avez contribués à nous offrir cela.. pour l’initiative humaniste et l’engagement sur la voie de l’Universalité de la Paix, de l’égalité, de la justice et de l’équité.

Pour une terre ou le mot étranger n’existera plus.

Malik Hammadouche

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Un dossier touchant qui nous informe sur une réalité troublante de notre époque : le sort réservé aux réfugiés de divers pays sur notre planète. Merci de votre engagement qui, espérons-le, suscitera des gestes humanitaires d’accueil et de respect à l’égard de ces personnes en déplacement.
Marcienne Proulx

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