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Journée internationale de la tolérance

Appel à la tolérance

appel-tolerance-wbC’est notre premier appel de participation sur un thème, merci à toutes les personnes qui nous ont répondu!

Nous vous livrons ci-dessous une première partie de cette belle récolte de commentaires, témoignages, messages et prières reçus en réponse à notre appel sur la tolérance, Lire aussi le vibrant appel à la tolérance pour Asia Bibi en bas de page.

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La deuxième partie de l’appel à la tolérance, un dossier sur le sujet, est maintenant en ligne, cliquer ici pour y avoir accès.

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Nous vous envoyons cette première partie dans sa version intégrale. Pour partager ou imprimer, ouvrir et sauvegarder le fichier pdf en cliquant le lien ci-dessous.

Appel à la tolérance-2014

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Pour moi, vivre dans la tolérance nous demande d’aller au-delà des jugements qui sont tellement innés et gratuits qu’ils sont souvent tout à fait inconscients.

Être tolérant, ça demande de s’oublier, de se tourner complètement vers l’autre pour le voir vraiment, pour l’entendre, pour l’observer sans idée préconçue et sans arriver à aucune conclusion.

Ça demande de s’exposer à ce qui est inconnu, ce qui est autre, avec une ouverture de cœur et d’esprit qui permet d’accueillir, d’accepter, et même, d’aimer.

Vivre cet esprit de tolérance, c’est s’effacer pour mieux découvrir ce qui nous entoure déjà ; c’est se libérer de la prison du « moi » pour se rendre compte que dans l’accueil sincère de l’autre, il existe non seulement un « toi » mais un « nous », qui, en faisant tomber toute barrière, ouvre la porte à un sentiment de fraternité qui dissout la solitude et nous remplit de joie.

Colette

peche-non-pecheurMême dans mes moments les plus sombres, dans mes comportements les plus aberrants de ma vie, j’ai fais du mieux que j’ai pu, avec ce que j’avais comme bagage et là où j’en étais rendu dans ma croissance et mes croyances du moment.

Tout le monde, sans exception, fait du mieux qu’il peut, là maintenant, avec son propre bagage et là où il en est. Je n’ai donc d’autre choix que de tolérer tout comportement aberrant, sachant très bien que tout comme dans mon cas, il prend sa source dans une souffrance profonde. C’est d’ailleurs elle qui doit être adressée.

Condamner le péché, non le pécheur.

Christian

Note : Christian Gosselin est fondateur d’un tout nouvel organisme communautaire œuvrant auprès des personnes en situation d’itinérance et/ou d’exclusion sociale. Cet organisme publiera en 2015 un journal de rue comme il en existe à Montréal (L’Itinéraire), à Québec (La Quête) et partout ailleurs dans le monde. Christian a connu une route sinueuse par son alcoolisme, chemin qui l’aura mené jusqu’à l’itinérance à trois reprises. Sobre depuis quatre ans, il a obtenu un diplôme en technique de travail social en avril dernier, une réorientation professionnelle qui a pour but d’être disponible à quiconque en situation précaire tend la main en quête d’aide. Un exemple vivant du fait qu’il est possible de retrouver espoir, foi et sa raison d’être.

……

pas-un-motDans une autre vie, j’avais une belle carrière et une vie sociale très bien remplie dans les milieux de la culture et les arts, des amis, de la famille. Un jour, la dépression est apparue dans ma vie et tout a chaviré. Plus de carrière, plus d’amis, plus d’activités sociales, même les quelques liens familiaux sont disparus. Pas un téléphone, pas un mot… juste comme si je n’avais jamais existé dans leur vie.

Je crois que les gens aujourd’hui ne sont pas très tolérants envers les changements importants, ils ne savent pas comment s’adapter à la nouvelle personne en face d’eux. Et malheureusement, pour la personne nouvellement dépressive, cet isolement causé par l’éloignement des êtres qui constituent le noyau de sa vie devient un rejet et une autre cause de dépression.

Eda

Hier en marchant dans la forêt,  je réfléchissais aux divers visages que pouvait prendre la tolérance. C’est en posant les yeux sur le chien qui m’accompagnait dans ma promenade que me sont tout à coup venues à l’esprit des histoires –  lues et entendues – sur des mamans animales ayant accueilli  et allaité un petit égaré, abandonné ou orphelin, parfois d’une race tout à fait différente de la leur.

Ces histoires simples sont à la fois inspirantes et porteuses d’espoir. J’aime croire que l’être humain a également,  quelque part en lui,  la capacité de donner et  d’accueillir généreusement, spontanément, sans se soucier de la différence.

Mireille

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À côté de l’intolérance et de la froideur en chacun de nous, il y a aussi cette petite voix qui souffle le chaud de la bonté. Comme s’il y avait des morceaux de tissu disponibles pour fabriquer une grande courtepointe de miséricorde. Seul le Dieu miséricordieux pourrait agiter cette courtepointe et la rendre assez attrayante pour qu’un leader se lève et s’en serve comme d’un étendard. Le Dieu couturier, le Dieu tisserand, qui tisse des liens pour rassembler les morceaux du tissu, saura faire du neuf avec le cœur des humains, dans chaque peuple, dans chaque cour de justice, entre le frère et la sœur.

Gisèle

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Seigneur Dieu de Vérité et d’Amour, se pourrait-il que notre tolérance emprunte parfois des chemins qui la détournent de sa finalité profonde?

Sans cesse tu renouvelles nos pas, tu élargis nos horizons pour que la tolérance devienne chemin d’accueil jamais accompli de ma sœur, de mon frère en humanité…

Dans les faits pourtant, il arrive Seigneur, qu’il y ait par moments apparence de tolérance là où sous prétexte de ne pas juger, l’on refuse de se fier à son propre jugement…

Tu nous as donné en prime à notre venue en ce monde, la capacité de distinguer le bien du mal…

Or Seigneur, lorsque nous ne les distinguons plus l’un de l’autre, nous ne sommes pas loin de banaliser le mal…

Et alors Seigneur, nous vivons dans le mensonge: celui d’une tolérance qui cache cette terrible indifférence à l’égard d’autrui : on se balance carrément de ce que l’autre traverse, pense ou fait …

Serions-nous parfois dans une sorte d’anesthésie de l’âme, celle qui ouvre la porte à toutes sortes d’exploitations, pouvant aller même jusqu’à la barbarie?

Accorde-nous, Seigneur une profonde et authentique justesse d’âme; délivre-nous d’une pseudo-liberté qui se justifie elle-même dans l’arbitraire et la violence.

Amen!

Marie-Hélène

faites-pour-les-autresSeigneur, je t’en prie, ouvre nos cœurs à Ton Amour qui seul nous guérit de nos divisions.

Ce que nous ne pouvons réaliser de nous-mêmes, sans Toi, nous le pouvons par Toi, avec Toi et en Toi.

Affermis en nous la foi en l’incarnation de Ton Amour… car si la foi véritable est une grâce offerte en nos mains ouvertes… son agir est entre nos mains à l’œuvre.

Dans notre monde déchiré par ses nombreux conflits, on en vient souvent à reléguer la foi au rang d’une croyance intégriste, pour ensuite l’accuser d’être à la source de toutes nos guerres… comme si notre confiance et notre adhérence en Toi pouvaient agir contre Ton Amour.

Alors je t’en supplie, aide-nous à reconnaitre et à déloger en nous-mêmes tout ce qui est de l’ordre du non-amour, car comment guérir notre monde de son intolérance tant que sa graine est encore enracinée dans nos profondeurs.

Que nous mettions en pratique ces paroles que tu nous as données :

« Faites donc pour les autres tout ce que vous voulez qu’on fasse pour vous »

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »

« Veillez et priez sans cesse »

Amen

Fea

Merci aux « antennes de paix » de venir sonner aux portes de nos chambres intimes afin que nous donnions asile, attention, parole, temps et reconnaissance aux personnes aveuglément désignées pour subir prison, dénuement, torture, extrême solitude. Merci de nous mettre face aux faits, de nous empêcher de prendre la pente de l’oubli, de l’indifférence, du sommeil.

La prière qui m’est suggérée demande que la tolérance (état instable dénué d’amour et non dénué de jugement, de préférence, de « quant à soi ») trouve son achèvement dans la fraternité (état stable doué d’amour et de justice) comme la rivière meurt dans la mer:

« La tolérance est un moment provisoire. Elle permet à ceux qui ne s’aiment pas de se supporter mutuellement, en attendant de pouvoir s’aimer. »  Vladimir Jankélévitch

« L’amour et la tolérance sont la seule réponse au problème de la vie. Ce précepte, très simple, et infiniment difficile à appliquer, peut être accepté, compris par quiconque, croyant ou non-croyant. C’est la seule voie. »  Anthony Borgess

Anne

Appel à la tolérance interreligieuse

Là où l’intolérance s’avère particulièrement douloureuse, c’est dans les relations interreligieuses. Lorsque la religion, qui littéralement devrait nous permettre de nous relier, à la fois à Dieu et entre nous, est détournée au profit de médisances, de condamnations aléatoires,  de comportements intolérants et d’exclusions, il s’ensuit d’importantes détresses et pertes de sens pour l’ensemble des communautés interpellées.

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Depuis le plus loin que je me souvienne, l’évocation de comportements d’intolérance et de violences injustifiées ont suscité en moi de profonds ressentis de consternation et de détresse. Comme si les fondations du monde s’écroulaient sous mes pieds, laissant apparaître un immense gouffre béant d’une vie en perte de sens.

Des histoires d’intolérance, nous en entendons tous les jours, dans notre propre cour comme chez nos voisins. L’une des dernières, qui a été peu médiatisée, est l’histoire de ce couple qui a été battu et jeté vivant dans un four à briques par la population d’un village, suite à des allégations d’un  seul homme selon lesquelles la femme aurait brûlé de vieux papiers appartenant à son Beau-Père décédé.

Aucun  motif de condamnation a priori, sauf que, selon les dires de l’homme, parmi ces vieux papiers se seraient retrouvés des pages du Coran.

Peu importe le pays et les circonstances, cette histoire est vieille comme le monde. Elle n’a malheureusement pas l’apanage d’appartenir à un peuple, à un pays, à une culture ou à une religion, elle appartient à l’ensemble de l’humanité.

Une humanité en proie au mal dans ses propres fibres, et qui périodiquement tente d’éradiquer ce mal en supprimant, en brûlant ou en crucifiant un bouc émissaire.

Pourquoi cette persistance incontrôlable de l’être humain à voir la source du mal en son prochain plutôt qu’en lui-même?

Quand allons-nous sortir de cette grande inquisition, de ce sombre tribunal, de cette épouvantable chasse aux sorcières pour calmement dénouer l’imposture du mal et de l’intolérance dans notre propre cœur?

Quand cesserons-nous de projeter ce qui est à éliminer ou à transformer en nous, sur le plus vulnérable et démuni, sur l’innocent, sur l’handicapé, sur l’agneau qui ne peut se défendre? Comme il est facile de barbouiller l’écran vierge de la personne faible, muette ou étrangère au moyen de la palette sauvage de nos propres égarements, dysfonctions, insuffisances et malveillances !

Et jusqu’où ira cette propension à vouloir éliminer des peuples entiers dans l’espoir insensé de purifier une collectivité?

Il faut croire que notre regard, en tant qu’humanité, continue à être profondément affecté par ce qui le voile, l’obscurcit et le divise. Cela prend beaucoup de compassion et de tolérance intérieure pour en prendre conscience. Les authentiques « combattants » l’ont souvent évoqué, la véritable guerre sainte, le vrai djihad contre l’infidèle, ne demande-t-il pas à être d’abord intérieur? N’avons-nous pas en tout premier à « combattre » notre propre infidélité à ce que nous sommes réellement : les enfants de Celui auquel l’ensemble des religions attribuent une qualité fondamentale, la miséricorde?

Ayons du cœur pour notre propre misère spirituelle et cessons de chercher la racine du mal et de l’infidélité dans le champ de notre voisin!

Anémone

Appel de médiation pour la paix
entre les communautés religieuses au Pakistan

Nous nous permettons, dans le cadre de notre appel pour la tolérance, de soumettre à vos prières la situation explosive suite aux montées de tensions interreligieuses au Pakistan.

Cet affrontement s’est polarisé avec force autour du cas d’Asia Bibi, cette chrétienne, mère de cinq enfants, condamnée à mort pour blasphème et emprisonnée depuis 2009.

Asia Bibi nie avoir commis un blasphème et déclare qu’elle est simplement victime du harcèlement et de la discrimination dont sont couramment victimes les chrétiens au Pakistan.

Tout aurait débuté parce que des femmes de son village, deux sœurs, auraient reproché à Asia Bibi d’avoir bu de l’eau du puits commun en utilisant la même timbale que ses compagnes musulmanes, ce qui aurait rendu l’eau du puits commun impur.

À la suite de quoi un échange verbal s’est ensuivi, durant lequel Asia osa demander ce que le prophète Mahomet avait fait pour ces femmes alors que Jésus-Christ était mort sur la croix pour l’humanité. Indignées, les sœurs allèrent se plaindre à l’imam du village. Peu après, Asia et sa famille se sont fait battre par des villageois, avant que la police n’intervienne, à la fois pour protéger Asia Bibi et pour l’inculper.

(Suivre les liens au bas de l’article pour plus de détails sur la situation précaire d’Asia Bibi, emprisonnée dans des conditions inhumaines.)

L’affaire est très médiatisée au Pakistan et dans le reste du monde. Elle suscite de vives tensions entre les communautés religieuses et les autorités.

En 2011, le gouverneur du Pendjab Salman Taseer et le ministre fédéral des affaires religieuses Shahbaz Bhatti, qui avaient pris position en faveur d’Asia Bibi, ont été assassinés.

Aujourd’hui, il ne reste plus que trois jours à Asia Bibi pour faire appel de sa condamnation devant la cour suprême. Mais, pour cela, il faut qu’un juge s’empare du dossier, ce qui est peu probable parce qu’il signerait ainsi son arrêt de mort.

La seule option réside dans la grâce présidentielle obtenue au moyen d’une forte pression internationale, ce qui pourrait toutefois conduire à de violents affrontements au pays. À ce jour plus de deux millions de personnes auraient signé les différentes pétitions en cours.

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Une chose est certaine, au Pakistan cette affaire ne ressort plus de la justice sociale et humaine. La condamnation à mort d’Asia Bibi et son éventuelle exécution sont devenues un symbole, l’enjeu d’une lutte de pouvoir dans laquelle s’affrontent des questions de principes, de grands mouvements identitaires et des pouvoirs politiques.

L’affaire dépasse complètement la personne d’Asia, qui elle, n’en ressent que plus de solitude, d’où son ultime cri du coeur : «Maintenant que vous me connaissez, racontez ce qui m’est arrivé autour de vous. Faites-le savoir. Je crois que c’est ma seule chance de ne pas mourir au fond de ce cachot. J’ai besoin de vous! Sauvez-moi!»

C’est le cri de chaque détresse et chaque solitude lorsque la personne même a été oubliée au profit de grands idéaux et luttes de pouvoir.

Appel à la médiation

Comme dans tout conflit, comment aller au-delà des clivages et prises de parti et tenter une forme de médiation, ne fût-ce que pour nous-mêmes, afin de nous ouvrir à d’autres perspectives et façons de voir?

Comment dresser un pont de paix plutôt que de consolider des murs qui nous aveuglent? Ces murs de l’incompréhension qui sont à l’origine de toutes les guerres et qui perpétuent parfois celles-ci sur des générations.

Il est dit qu’un simple battement d’aile de papillon peut être à l’origine d’un ouragan. Dans ce cas-ci, quelques simples paroles échangées par trois femmes autour d’un puits se sont transformées en un immense rapport de force qui secoue les opinions publiques à l’échelle internationale.

Comment approfondir le sujet sans nourrir les rivalités?

Le dossier devient tellement brûlant au Pakistan que plus personne n’ose parler ou prendre position par peur de représailles.

Faut-il vraiment qu’une pauvre paysanne illettrée soit sacrifiée sur l’autel des affrontements religio-politiques pour que nous prenions conscience des immenses manques de compréhension qui subsistent entre les peuples et communautés? Car si la question du blasphème relève du religieux, le rapport de force est devenu avant tout politique.

Nous devrions peut-être nous demander en tout premier quelle est la première raison d’être des préceptes religieux, sont-ils là pour nous guider afin de nous conduire hors de notre condition d’être humains « pécheurs » – c’est-à-dire dans l’erreur –  vers une autre dimension, ou existent-ils afin d’être utilisés pour justifier et magnifier les différends on ne peut plus terrestres entre les individus et les collectivités?

Peut-on encore une fois tenter de se mobiliser entre personnes de bonne volonté, de différentes cultures et religions ou non-religion, et d’explorer si, à notre petite échelle il est possible de s’entendre sur ce qui a priori nous apparaît comme étant irréconciliable?

Avez-vous quelques paroles de médiation, de réconciliation et de tolérance à nous partager à ce sujet?

accueil@antennesdepaix.org

Sources :

Deux articles bouleversants d’humanité par la chroniqueuse de La Presse Michèle Ouimet :

http://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201105/30/01-4404103-le-blaspheme-qui-tue.php

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/michele-ouimet/201106/25/01-4412463-moi-asia-bibi-blasphematrice.php

Autres articles :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Asia_Bibi

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/06/01/asia-bibi-chretienne-du-pakistan-condamnee-a-mort-pour-blaspheme_1530190_3216.html

http://www.acatfrance.fr/action/condamnation-a_mort_confirmee_pour_asia_bibi

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1277265-asia-bibi-condamnee-a-mort-j-ai-ete-sa-plume-je-veux-faire-reagir-le-monde-entier.html

http://www.oikoumene.org/fr/press-centre/news/concern-over-recent-developments-in-pakistan2019s-asia-bibi-case

Liens pour les sites de pétition en ligne pour sauver Asia Bibi :

En français :

https://www.change.org/p/annulez-la-peine-de-mort-pour-asiabibi

http://www.acatfrance.fr/action/condamnation-a_mort_confirmee_pour_asia_bibi

En anglais :

http://www.thepetitionsite.com/413/030/470/save-asia-bibi-petition/

https://www.facebook.com/pages/Save-Asia-Bibi-Petition/154908417886823

http://saveasiabibi.com/

Vous pouvez également participer à l’opération « Un verre d’eau pour Asia Bibi ». L’idée est de se faire photographier avec un verre d’eau à la main – objet du délit d’Asia Bibi – et de le publier Twitter #FreeAsiaBibi.

Un commentaire reçu s’adressant à Asia Bibi :

Lettre à Asia Bibi,

Je ne t’ai jamais rencontrée. Tu aurais pu, comme les innombrables personnes évoquées dans les médias et sur la toile, ne rester pour moi qu’un nom, qu’une image virtuelle.

Cependant, je ne peux t’oublier, je ne peux te chasser de mon cœur.

J’ai pourtant l’habitude de me débarrasser de ce qui ne m’arrange pas, d’expulser ce qui évoque pour moi un mauvais souvenir, de me libérer de ce qui encombre le bien-être de ma maison.

Et je n’aime pas m’encombrer d’expériences négatives. Je préfère évacuer de ma mémoire toutes les histoires d’injustices qui parcourent notre monde. J’ai été curieuse de savoir qui tu étais, après quoi je pensais pouvoir classer cette sombre affaire dans une de mes nombreuses oubliettes.

Tu t’es invitée à mon insu. Moi qui croyais vivre seule et libre de tout attachement, voilà que je te découvre ici et là dans mon salon, grelottante et recroquevillée, comme tu dois l’être à même le sol humide de ta sombre prison.

Comment se fait-il, ma sœur, que tu sois devenue le pivot d’un tel rapport de force, d’un  tel conflit? Comment se fait-il que tant de personnes, sans même te connaître, toi qui n’as ni volé ni tué, réclament à hauts cris ta mort, alors que d’autres se mobilisent dans le monde entier pour demander ta libération?

Personne n’aime se faire accuser, personne n’aime la médisance, personne n’aime être victime d’injustice. Alors pourquoi toutes ces foules qui t’accusent avec haine et acharnement, comme jamais ils ne l’ont fait pour le pire des meurtriers? Cherchent-ils à tuer en ton pauvre corps, en ta chair tremblante, ce qu’ils voudraient éradiquer en eux-mêmes?

Pardonne-moi, ma sœur, je sais que je suis partie prenante de ce jeu-là. Combien de fois me-suis-je permise de juger aléatoirement les individus dont l’histoire m’a été rapportée, sans chercher à savoir ce qu’il en était véritablement.

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Je regarde tes yeux, mon amie, et il me vient ce désir irrépressible de te prendre dans les bras et de t’arracher de force de ta prison.  Je rêve de devenir comme ces super héros à qui rien ne peut résister.

Mais quelle tristesse, quelle impuissance, et combien de fleuves de larmes cela prendra-t-il pour laver cette imposture?

Une petite sœur dans l’âme

_______

Lire notre dossier sur la tolérance, regroupant des liens, initiatives témoignages et infos.

3 réponses sur « Appel à la tolérance »

Sur la Tolérance….De nouveau tellement rejointe, touchée, interpelée par la parole de chacunE; mon petit carré heureuxi d’être inséré quelque part dans cette belle et grande Courtepointe des « Antennes de Paix »: à vrai dire, mon âme s »immensifie de cette appartenance, mon cœur se réchauffe et mon intelligence s »apaise en communion et partage; mon être tout entier avec vous, tient sa petite lampe allumée derrière le décor: merci pour votre présence!

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